À la Présidence de la République du Togo, sont paradoxalement légions, des inconduites qui étonnent plus d’un. À la longue liste de pratiques peu orthodoxes en cours telles des cas de détournement de fonds destinés à tiers, de la concussion ou encore de la falsification de signature, vient s’ajouter un nouvel élément. Il s’agit de détournement des courriers destinés au Chef de l’état, comme le relève le journal L’Alternative, dans un rocambolesque dossier qui met en cause, la classe dirigeante de l’OTR.
Dans son numéro N°826, le journal L’Alternative a traité d’un dossier à scandale opposant la société Moov et l’Etat togolais. Dans son enquête, le confrère révèle une affaire de commission de 500 millions de FCFA régulièrement destinée au sieur Paul Kpadenou. Ce, au titre de son expertise ayant permis de découvrir une bagatelle de 6 milliards CFA de fisc que la société de téléphonie Moov -Togo a malicieusement cachée à l’état togolais par des moyens de contournement. Une somme sur laquelle ferait main basse, selon le confrère, l’actuel Commissaire des Impôts de l’Office togolais des recettes (Otr), Esso Wavana Adoyi qui, pire encore, menace de mort le sieur Paul Kpadenou.
Un exemple parmi tant d’autres…
S’il n’est pas de notre devoir de creuser au plus profond du dossier pour situer les responsabilités, il nous est tout de même donné de constater la répétition de faits qui n’honorent pas l’institution qu’est la Présidence de la République. En effet, le confrère a révélé que dans le cadre de ce dossier, le sieur Paul Kpadenou, pour se plaindre de sa situation, a adressé un courrier bien déchargé au Chef de l’état. Malheureusement, il se trouve que ce courrier destiné à Faure, on ne sait par quelle alchimie, s’est retrouvé sur la table du Commissaire des Impôts qui, ne l’ayant pas digéré, a menacé de mort ce dernier. Et c’est justement là, le nœud du problème.
Pratique courante…
Il est difficilement concevable qu’un courrier destiné au Chef de l’Etat puisse être détourné à d’autres fins. Une analyse rétrospective fait donc découvrir, avec stupéfaction, une pratique plutôt courante à la Présidence de la République. De nos recoupements, il en ressort en effet que même de l’argent remis par le Chef de l’État et destiné à un tiers n’est guère à l’abri de détournement. On a encore en souvenance le cas d’un haut gradé de l’armée et très proche de Faure Gnassingbé dont nous taisons le nom qui s’est vu mis à l’écart pendant longtemps par ce dernier avant que son lobby ethnique n’ait réussi, par la suite à le remettre légèrement en scelle. Même des confrères journalistes comme de hauts cadres de l’administration ont eu à goûter au cynisme de ce réseau que rien ne semble inquiéter.
Au même moment les allégations de falsification de signature par réseaux interposés au sein de la Présidence sont légion au point d’inquiéter plus d’un. Aussi, il nous est rapporté que des courriers de contenu pertinent émanent d’une tiers ou d’une association et portant sur des projets sérieux et probants disparaissent du circuit pour prendre forme, par après, sous d’autres formes.
Nid de détourneurs et de falsificateurs…
C’est dire donc qu’autour de Faure Gnassingbé, se développe un vicieux réseau de détourneurs dignes de gangsters. Ceci, en ce sens que leurs inconduites mettent en danger, la vie des citoyens qui, dans des correspondances, dénoncent directement au Chef de l’Etat, des faits qui paraissent anormaux à leurs yeux. Malheureusement, il s’avère que le circuit de correspondance de la Présidence de la République se veut moins sécurisé et ne rassure guère. Car, les courriers de dénonciation, à titre d’exemple, peuvent, dans les secondes qui suivent leur décharge par les services compétentes, se retrouver sur la table des mis en cause.
Une dérive qui viole le couvent qu’est la Présidence de la République et qui trahit, de façon globale, le secret professionnel que tout employé est tenu de respecter scrupuleusement. Mais visiblement, cette norme est mise en rudes épreuves par certains fonctionnaires indélicats de la Présidence. Constituant de fait un couteau à double tranchant pour Faure Gnassingbé. Mieux, des taupes insaisissables dont le Chef de l’État devra se méfier. Car, n’étant pas prêts à s’arrêter dans leurs basses besognes.
Source : Fraternité No.329 du 18 septembre 2019
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