Ce n’est plus un secret pour personne, le marché togolais grouille de produits impropres à la consommation surtout à l’approche des fêtes de fin d’année. Ces produits sont vendus par des opérateurs économiques véreux, sans foi ni loi qui profitent de leurs accointances avec des fonctionnaires de hauts rangs pour abreuver les pauvres consommateurs, de leurs poisons lents.
Hier c’était des produits laitiers laissés dans les rayons des supermarchés togolais alors qu’ils étaient dangereux pour la santé des nouveau-nés. Ces laits avant d’arriver sur le marché togolais, ont fait l’objet de contrôles et d’analyses minutieuses aux douanes. Mais curieusement, nos laborantins et grands techniciens n’ont décelé aucune trace de produits toxiques et impropres à la consommation.
Il a fallu l’alerte donnée en France par les médecins et l’Etat français pour que le Togo se réveille et décide de retirer ces produits du marché. Encore faudrait-il savoir si ce retrait est réellement effectif actuellement. Est-ce que toutes les boutiques et marchés installés partout au Togo se sont pliés à cette décision ? Nous n’avons hélas, aucun moyen de vérifier cela.
Nous rappelons aussi ce fait qui a défrayé la chronique il y a quelques mois où une dame, spécialisée dans la fraude à la date de péremption, s’était donné comme tache de traficoter les dates au dos des marchandises et de les remettre sur le marché. Elle avait bien sûr, la complicité et le soutien de fonctionnaires togolais.
Ce qui jette un doute évident sur tous les documents que pourraient brandir ces importateurs de marchandises et opérateurs économiques qui sont de tout temps, plus préoccupés par le nombre de millions que pourraient leur rapporter leurs magouilles que la santé des pauvres citoyens.
Le cas des produits KO Energie
On se souvient d’un article rendu public il y a quelques jours par le journal Flambeau des Démocrates de Loïc Lawson sur la présence sur le marché togolais de boissons périmées et impropres à la consommation.
Il s’agit des boissons énergisantes les plus consommées actuellement sur le marché. Les boissons KO Energie qu’il faudrait rebaptiser « Poison KO Energie » puisque c’est de cela qu’il s’agit en réalité.
Les faits
Depuis quelques mois, plusieurs consommateurs de ces boissons se plaignent du fait que les dates de péremption mentionnées sur le dos de ces produits sont largement dépassées. La plupart de ces produits, devraient être retirés du marché depuis 2015 conformément à ce qui est mentionné sur les boîtes. Mais deux ans après leur péremption, ces boissons trônent toujours fièrement dans les rayons des supermarchés, les Shell-shops et boutiques de Lomé et des villes à l’intérieur du pays.
Pour toute explication, la société exportatrice de ces produits, parle d’une erreur de date lors de la production. Au lieu de 2019, les machines de l’usine de production auraient imprimé 2015 au dos de ces produits, se défendent-ils tout en brandissant avec un brin de cynisme, des papiers reçus du ministère du Commerce et des laboratoires de la place. Des papiers qui attestent effectivement de la fiabilité du produit nonobstant la date imprimée sur les boîtes.
Munis de ces sésames, ces importateurs demandent à ce qu’on leur donne le paradis sans confession, puisqu’ils sont sans défaut et de surcroît, ils ont la confiance de l’Etat. Des documents qui attestent que ces boissons sont pures que le sang du Christ lui-même. Alléluia, hosanna au plus haut des cieux. Tenez et buvez et ne vous inquiéter surtout pas, disent-ils à tous ceux qui voudraient bien les écouter.
Mais ne dit-on pas que ce qui sort du ventre ne tue pas mais c’est plutôt ce qui y entre ? Raison de plus pour qu’aucun Etat ne tolère que des erreurs soient commises sur la qualité des produits de grande consommation ou sur les informations portant sur la fiabilité de ces produits. Ils devraient être exempts de tout reproche.
Nous savons tous que les boissons KO sont des boissons importées de l’étranger vers le Togo. Il est alors ahurissant que depuis l’usine où elles sont fabriquées, ou des contrôles réguliers et systématiques sont opérés sur les produits, on puisse laisser cette erreur bête passer. Et pire, qu’on puisse encore fabriquer des millions de boîtes tout en faisant fi de l’erreur. N’est-ce pas très curieux ?
Mieux, lors de l’importation de ces produits vers le Togo, il nous paraît improbable que les douanes du pays de provenance et des pays traversés, ainsi que celles du Togo, aient pu laisser passer des produits périmés depuis 2015 pour la simple et curieuse raison, qu’il s’agit d’une erreur sur la date.
Non ! Nous refusons de croire en cet argument à deux balles et léger comme un pet d’un bébé d’un mois et demi.
Il s’agit là évidement d’une supercherie opérée avec la complicité de fonctionnaires d’Etat. Ces boissons sont bien sûrs issues d’un ancien stock dont la date est dépassée et elles ont été entreposées depuis quelques temps dans les magasins de l’importateur qui n’entend pas perdre de l’argent en les détruisant. Ils ont attendu la période idéale, la période des fêtes pour enfin les écouler espérant que cela passerait inaperçu.
C’est là les origines des maladies comme ces cancers bizarres et monstrueux qui se développent de nos jours dans nos pays et obligent les pouvoir publics à investir des milliards de F CFA dans la prise en charge des victimes. Ce sont ces genres de comportements qui en sont les causes. Les vrais coupables de ces maladies sont ces opérateurs économiques sans foi ni loi qui n’ont de Dieu que Mammon.
Il y a lieu de saisir le ministère du Commerce, les laboratoires de l’ITRA, de l’ESTEBA sur ce dossier afin que des explications soient données à l’opinion nationale et des mesures prises pour retirer du marché, ces poisons insidieusement déversés dans le pays et qui font plus de mal que de bien.
A.Y.
Source : www.icilome.com