Près de 300 réfugiés togolais ont fui vers le Ghana par crainte des violences

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Pour échapper à la répression des manifestations populaires contre le président Faure Gnassingbé, près de 300 Togolais ont fui vers le Ghana depuis la semaine dernière, a révélé mercredi 27 septembre une source officielle ghanéenne. 

Tous sont arrivés par le district de Chereponi, situé dans le nord-est du Ghana, à la frontière entre les deux pays, a expliqué à l’AFP Tetteh Paddy, directeur du Conseil ghanéen pour les réfugiés. « Les premiers sont arrivés dans la nuit de mercredi à jeudi la semaine dernière, mais ils continuaient aujourd’hui (mercredi) à franchir la frontière, même si c’est en moins grand nombre », a-t-il assuré.

« À cause des manifestations à Mango (Togo), ils ont été frappés, et ils ont eu peur d’être tués. Hier (mardi), la pression était trop forte, car ils ont entendu dire que d’autres manifestations étaient prévues« , a pour sa part déclaré le chef du district de Chereponi, affirmant avoir distribué de « la nourriture, des nattes de sol, des couvertures et des moustiquaires » aux réfugiés.

Des expéditions punitives

La semaine dernière, des dizaines de milliers de Togolais avaient manifesté à l’appel de l’opposition à travers le pays les 20 et 21 septembre pour demander le départ du président Faure Gnassingbé, qui a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, mort en 2005 après avoir dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans.

À Mango, dans l’extrême nord du Togo, la répression a été particulièrement violente : au moins une personne a été tuée par balles, un enfant de 10 ans, et plus de 20 blessés manifestants ont été blessés. L’opposition a pour sa part annoncé la mort de trois personnes. Selon Eric Dupuy, porte-parole de l’Alliance nationale pour le changement, deux corps ont été retrouvés les 22 et 23 septembre dans le fleuve qui traverse la ville. « Les militaires ont mené des expéditions punitives toute la nuit (de mercredi à jeudi) à Mango », avait alors déclaré l’opposante Brigitte Adjamagbo-Johnson.

Au moins quatre morts depuis le début de la crise

La présidence togolaise affirme que les violences sont dues aux manifestants et qu’elle n’a pas donné son feu vert pour que des manifestations aient lieu dans cette localité. Concernant les deux corps retrouvés dans le fleuve, un responsable de la gendarmerie a affirmé qu’ils « n’étaient pas liés aux événements survenus le 20 septembre. »

Depuis le début de la crise, en août dernier, les événements ont fait au moins quatre morts dans le pays, six selon l’opposition. Les manifestations de la semaine dernière ont été particulièrement réprimées et l’opposition et la société civile ont dénombré des dizaines de blessés dans le nord du Togo.

Jeune Afrique