Les préalables pour le Dialogue Lomé 2018 reposaient en partie sur la libération des détenus des manifestations depuis le 19 août, et ceux incarcérés dans l’affaire des incendies des marchés. Jusqu’à ce jour, seulement 45 personnes sont en liberté provisoire, le reste croupit encore dans les prisons.
C’est lorsque le gouvernement sort l’argument de procédure criminelle contre ces personnes que cela frise le ridicule. « Un argument irrecevable », selon Me Raphael Kpandé Adzaré, l’un des avocats des détenus.
Tout d’abord, les mandats de dépôt des détenus ne sont pas décernés sur des bases légales, dans la mesure où aucune infraction n’est établie. Et ce sont des magistrats à la solde du régime qui ont la charge d’accomplir cette basse besogne, selon cet avocat.
« Il faut souligner la vacuité même de ces dossiers qui souffre du sacrosaint principe de l’imputabilité des faits et relever le comportement du Ministère Public et de certains magistrats instructeurs, honteusement, lâchement, grossièrement et bassement aux ordres, qui interpellent des personnes, décernent contre eux des mandats de dépôt, ouvrent une information avant même les éléments pour asseoir les infractions pour lesquelles lesdites personnes sont poursuivies, en créant des supposés commissions rogatoires », a dénoncé le Front Citoyen Togo Debout.
Si ceux que retiennent jusqu’à ce jour le régime de Faure Gnassingbé sont taxés de criminels, qu’en est-il des miliciens qui ont agi à visage découvert et que l’on a appelé « groupe d’auto-défense »? Ils courent les rues et ne sont pas du tout inquiétés, bénéficiant ainsi d’une impunité déconcertante.
Et la solution, pour le Front Citoyen Togo Débout, c’est un règlement politique impliquant la libération de toutes ces personnes, puisque le gouvernement même est conscient qu’il est un véritable coutumier d’une justice à double vitesses.
Magnim
Source : www.icilome.com