Dans la perspective d’une sortie de crise dans le secteur de l’éducation en ébullition depuis des mois au Togo, les enseignants togolais disent s’en remettre désormais au Conseil National de Dialogue Social (Cnds). C’est ce qu’a laissé entendre, lundi, le Coordonnateur de la Coordination des Syndicats de l’Education au Togo (Cset), Atsu Atcha.
Pas de répit pour les enseignants togolais qui, depuis la rentrée scolaire 2017-2018, multiplient les mots d’ordre de grève. Depuis lundi, ces fonctionnaires de l’enseignement public sont à leur énième mot d’ordre de grève sur toute l’étendue du territoire national. Hier comme aujourd’hui, ces derniers exigent du gouvernement, de meilleures conditions de travail, notamment l’adoption du statut particulier de l’enseignant resté non adopté à ce jour. Réunis vendredi dernier au siège du Conseil National de Dialogue Social (Cnds), syndicats et autres acteurs de l’éducation, autorités et organisations de la société civile ont tous ensemble planché sur les réalités actuelles du secteur de l’éducation au Togo et élaboré les pistes de sortie.
Des efforts… Mais peut mieux faire !
Si les enseignants ont reconnu et salué les efforts entrepris par le gouvernement conformément à leur plateforme revendicative, notamment l’intégration prévue pour début 2018 de 2000 enseignants du confessionnel, ils demeurent cependant inflexibles au sujet du statut particulier de l’enseignant dont le gouvernement a pourtant promis, en mars 2017, son adoption avant la rentrée scolaire 2017-2018 entamée depuis le 02 Octobre dernier.
Aujourd’hui, les enseignants, désabusés, exigent du gouvernement, une copie de la mouture du statut particulier élaboré par une commission spéciale qu’il a mis en place. Ceci, aux fins de s’assurer si le document a réellement pris en compte, leurs recommandations et amendements. Une manière pour les enseignants togolais de maintenir toujours active, la flamme des revendications, mais surtout un message au gouvernement appelé à ne point uniquement s’attarder sur les avancées reconnues par tous.
C’est dans cette perspective que les enseignants observent depuis lundi, une grève de trois (3) jours sur toute l’étendue du territoire national aux fins d’amener l’autorité à se plier à leurs réclamations. Si la grève a été partiellement respectée, elle a connu, mardi, quelques cas de débrayage à Lomé. Certains élèves du public, réclamant leurs enseignants, se sont déchaînés et délogé leurs camarades d’autres établissements publics et privés dans le canton d’Aflao. Et cela rappelle les tristes souvenirs de 2013-2014 où ces débrayages dans le secteur de l’éducation ont débouché sur la mort de Douti Sinandare et de Anselme Sinalenge, deux jeunes élèves du secondaire à Dapaong.
Le Cnds face à ses responsabilités !
Aujourd’hui, pour une sortie définitive de cette crise, les enseignants disent s’en remettre au Conseil National de Dialogue Social (Cnds) qui, aux yeux du Coordonnateur de la Cset, renferme la solution à la situation. «Aujourd’hui, nous comptons sur le Cnds qui est, au niveau de tout état, l’instance suprême pour les dialogues sociaux. Nous espérons donc qu’il fera rapidement des recommandations qui prendront en compte ce que nous avons dit. Cela va constituer de fait, une porte de sortie, si le gouvernement arrivait véritablement à aller dans ce sens », a expliqué lundi, Atsu Atcha qui dit croire en la capacité dudit conseil pour amener tous les acteurs à honorer leurs engagements pris, notamment le gouvernement qui tarde à adopter le statut particulier de l’enseignant qui constitue aujourd’hui, le nœud gordien de la crise.
Vivement l’intervention du Conseil national du dialogue social qui a désormais la lourde responsabilité de départager équitablement les acteurs de la crise. Partant de là, il aura ainsi contribué à apaiser, tant soi peu, le front social actuellement en ébullition dans le pays. Le Cnds est donc face à ses responsabilités.
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