La dernière sortie de la Conférence des Evêques du Togo (CET) est mal perçue au Palais de la Marina. Dans une interview accordée à certains organes de la place, le porte-parole du pouvoir de Lomé, le ministre Gilbert Bawara accuse les Evêques du Togo de chercher insidieusement à répartir les blâmes tout en câlinant l’opposition aux dépens du régime RPT-UNIR.
« Accuser les uns d’être réfractaires à l’alternance et faire preuve de mansuétude à l’endroit de l’opposition gentiment taxée de manquer de vision, cela en dit long. Et on veut quand-même que ceux qui manquent de vision, qui n’ont ni idée, ni projet et ni programme pour le pays, incarnent l’alternance. C’est donner le sentiment que ce qui importe, c’est le départ de ceux qui sont aux affaires, peu importe les conséquences », a lâché, d’entrée de jeu, le ministre de la Fonction publique, de la Réforme administrative, du Travail et de la Protection sociale.
Même s’il ne conteste pas la mission pastorale et prophétique de l’Eglise dans la société, il estime que certaines prises de position des prélats sont « partisanes ». Ce qui donne à penser qu’ils sont une « caisse de résonnance des revendications d’un camp », celui de l’opposition bien attendu.
Le ministre Bawara dénonce également le fait que la Conférence des Evêques du Togo demande la suspension du processus électoral en cours pour la présidentielle de 2020. Pour lui, exiger la suspension ou l’arrêt du processus électoral actuel aurait pour effet d’ouvrir une période de doute et d’incertitude pour le pays avec toutes les conséquences dévastatrices et désastreuses sur le plan économique et social.
« Certaines prises de position des Évêques togolais sont perçues, à tort ou à raison, par nombre de nos concitoyens comme un parti pris et une caisse de résonance des revendications d’un camp. Certaines prises de position, à la veille des élections législatives de décembre 2018, ont donné le sentiment de conforter la C14 dans son intransigeance et son radicalisme avec les conséquences que nous savons.
Comme hier, les prises de position actuelles peuvent même avoir un effet démobilisateur. Il me parait excessif et pas raisonnable ni réaliste pour la Conférence épiscopale de demander la suspension ou l’arrêt du processus électoral pour enliser le pays dans des pourparlers interminables. Cela aurait pour effet d’ouvrir une période de doute et d’incertitude pour notre pays avec toutes les conséquences dévastatrices et désastreuses sur le plan économique et social », a-t-il souligné.
Pour finir, Gilbert Bawara trouve que les Evêques s’immiscent ou se prononcent trop souvent sur les questions d’ordre politique.
Godfrey Akpa
Source : www.icilome.com