Port de Conakry : l’affaire Bolloré déclarée « prescrite » par la justice française

0
383

Accusé depuis une dizaine d’années de corruption pour l’obtention de la concession du terminal à conteneurs du port de Conakry, le groupe français Bolloré a vu son dossier classé sans suite par la Cour d’appel de Paris. Mais reste en revanche mis en examen pour le volet togolais de cette affaire.

La Cour d’appel de Paris a reconnu, le 27 juin, la prescription des faits de « corruption » et de « faux et usage de faux » en Guinée, pour lesquels le milliardaire français Vincent Bolloré et son groupe avaient été mis en examen en 2011.

L’affaire remonte à mars 2011, trois mois après la première élection d’Alpha Condé. Les employés de Getma International, filiale guinéenne du français Necotrans (aujourd’hui en liquidation judiciaire) qui avait obtenu trois ans plus tôt la concession du terminal à conteneurs du port de Conakry, sont délogés par l’armée suite à un décret présidentiel.

Dans la foulée, les autorités guinéennes accordent la concession du terminal à Bolloré. Le président de Getma, Grégory Querel, avait alors saisi le tribunal de Paris affirmant que le Bolloré avait obtenu la concession du port, en échange de l’aide apporté par Havas, la filiale de communication du groupe Bolloré, à Alpha Condé, en vue de son élection présidentielle.

Un « pacte de corruption » reconnu par les juges

S’en suivra une saga judiciaire dans laquelle le dossier sera rapidement classé sans suite par le parquet de Paris, qui estimait que cet évincement relevait d’une décision politique d’Alpha Condé. Le dossier est ré-ouvert en 2018 par le tribunal de Grande instance de Paris, mais l’accusation a finalement été déclarée prescrite par la Cour d’appel de Paris, fin juin 2019, bien que l’existence d’un « pacte de corruption » a été reconnu par les juges, affirme le journal Le Point.

Au Togo, le groupe Bolloré est accusé d’avoir mis Havas au service de l’élection de Faure Gnassingbé, en échange de l’obtention de la concession du port de Lomé. Selon la cour parisienne, cette affaire n’est pas sous prescription, car les derniers éléments accusatoires du dossier ont été découverts en 2015. Le groupe demeure ainsi mis en examen.

Jeune Afrique