Pendant que le pouvoir de Lomé ne manque pas d’occasion pour vanter ses réformes, celles-ci ont du mal a impacter la vie des Togolais. Lesquels vivent une situation sociale peu enviable. La Banque africaine pour le développement (Bad), dans sa note de diagnostic pays 2020 pour le Togo, relève les infirmités de la gouvernance Faure.
Instituée en 2018 par la Banque africaine de développement (Bad) pour disposer d’un document s’adaptant dans la forme et le fond au contexte du pays, et visant à renforcer les bases analytiques du prochain Dsp 2021-2022, la note de diagnostic 2020 a passé en revue les plans politique, économique et social de la gouvernance au Togo. Un tableau peu reluisant.
En effet, ce document de 127 pages et qui étudie les performances socio-économiques du Togo sur la décennie écoulée relève, dans l’ensemble, que le Togo est en situation de fragilité, caractérisée notamment par la faiblesse de son revenu par habitant, une croissance économique fluctuante et peu diversifiée et surtout, un niveau important de pauvreté avec 53,5% en 2017.
Sans langue de bois…
Au plan politique, la Bad relève également des fragilité persistantes à travers des tensions politiques entre le pouvoir et l’opposition autour de la gouvernance du pays, la cohésion sociale, et l’implication effective des citoyens dans la vie politique, notamment les jeunes et les femmes.
Plus loin, le diagnostic de la Bad fait observer un coût élevé du crédit, de même qu’un taux d’intérêt en moyenne pratiqué par les institutions bancaires qui est de 8,17 contre 6,79% au sein de l’Uemoa. Le document relève également qu’en 2019, par exemple, l’agriculture n’a été destinataire que de 0,2% des crédits à l’économie alors qu’elle représente plus de 23% de la création de richesse. Aussi, dénote la Bad, le Togo, avec un score de 0,51 en 2019 pour 167 rang sur 189 au total, a de faibles actifs des mécanismes de financement et souffre d’une pénurie de capital nécessaire aux institutions commerciales partenaires pour accroître leurs prêts n’est pas résolue et l’impact demeure mitigé.
Absence de consensus politique
Par ailleurs, l’institution bancaire africaine dont le document s’intitule «Accélérer les reformes pour transformer l’économie et améliorer significativement la qualité de vie des togolais», dénote, dans son diagnostic, une absence de consensus politique au Togo. «En dépit d’importantes réformes institutionnelles, la gouvernance apparaît comme une contrainte majeure à la croissance économique et à la bonne redistribution des richesses », indique le document de la Bad.
Pour elle, la crise politique de 2017 a eu un réel impact négatif sur les activités économiques, et réduit les marges budgétaires pour accélérer les réformes. En somme, affirme la Banque africaine de développement, la gouvernance politique et démocratique au Togo est considérée comme le facteur interne le plus critique, limitant une plus grande contribution des réformes à l’amélioration significative des conditions de vies des Togolais.
Source : Fraternité / fraternitenews.info
Source : 27Avril.com