Depuis quelques semaines le sujet qui fait la Une de la presse togolaise et qui meuble les discussions entre amis au pays et dans la diaspora est bien l´émergence de la formation politique Parti National Panafricain ( PNP ).
Deux prestations réussies du Président du PNP Tikpi Atchadam début avril à Paris sur la chaîne panafricaine « Africa 24 », grands meetings dans trois grandes villes d´Allemagne face à la diaspora dans le cadre de sa tournée européenne, accueil inoubliable par des milliers de sympathisants à l´aéroport à son retour à Lomé il y a trois semaines, meeting monstre samedi 13 Mai à Sokodé.
Voilà les derniers évènements qui ont fini par aiguiser l’attention et la curiosité des observateurs et partenaires de la vie politique togolaise sur ce jeune parti politique créé il y a à peine trois ans.
Le parti du cheval est l’une des rares formations politiques au Togo, sinon la seule, à organiser des réunions hebdomadaires à l’allure de meetings à son siège qui attirent de plus en plus de sympathisants.
Depuis 1990, début de la lutte pour la démocratisation, les Togolais ont vu défiler chefs de partis ou leaders politiques de tout acabit avec des fortunes diverses. La trahison des uns, le jusqu’au-boutisme du régime en place et certaines erreurs ont fini par faire échouer la lutte.
Le système politique des Gnassingbé qui régente le Togo depuis des décennies vient de boucler ses cinquante ans et n’entend pas libérer le plancher de sitôt. Les populations togolaises, déçues par leur opposition traditionnelle qui semble se complaire dans le statu quo, attendent désormais un miracle, une force nouvelle qui trancherait avec les discours habituels qui ont montré leurs limites.
C’est alors qu’apparaît Tikpi Atchadam, ce professionnel du droit de petite taille, qui crée un parti politique tout d’abord accueilli par des sourires narquois au sein de la classe politique togolaise.
Ah ces Togolais! encore un parti politique de plus dans ce petit pays qu’est le Togo! s’étaient écrié certains.
Chemin faisant, le PNP se démarque, ses dirigeants ne vont pas se contenter d’avoir créé un sigle comme beaucoup de chefs de partis au Togo; ils veulent plus.
Les moqueurs d’hier commencent à remarquer que Tikpi Atchadam a la suite dans les idées. Son langage est clair, cohérent, direct. La langue de bois n’est pas son fort. Il n’entend recevoir de leçons de personne, il veut garder son indépendance et voler de ses propres ailes. Cependant il ne s’enferme pas, il a un but bien défini et ne prétend pas y arriver en vase clos. Il tend la main à ses partenaires de l’opposition mais le feed-back se fait attendre.
Ces dernières semaines Tikpi Atchadam est devenue la star de l’heure, c’est pourquoi des journalistes de la presse écrite, et de l´audio-visuel au Togo et dans la diaspora se bousculent pour le faire parler, car son discours fait d’un franc-parler sans égal sait mettre le doigt là où ça fait mal dans la plaie togolaise.
Une telle réussite, une telle émergence en un laps de temps de quelqu’un que beaucoup n’avaient pas pris au sérieux il n’y a pas longtemps fait naturellement des jaloux au sein d’une classe politique togolaise désormais au bout du rouleau.
Après les échecs répétés de l’opposition les populations togolaises se sont peu à peu désintéressées de la chose politique et l’appel à l’avènement d’une nouvelle force avec un discours différent pour réorienter la lutte était devenu plus fort.
Tikpi Atchadam et le PNP sont-ils la nouvelle force sur laquelle les Togolais doivent à nouveau fonder leur espoir? Atchadam saura-t-il être David qui aura le dessus sur Goliath?
Il est trop tôt pour répondre à ces interrogations, mais une chose est d’ores et déjà sûre: les détracteurs de tous bords s’emploieront à chercher la petite bête pour freiner l’élan de celui qui dérange déjà par ses prises de position radicales mais pertinentes.
Et personne ne s’étonnerait que le régime RPT-UNIR essaiera de mettre les bâtons dans les roues de tous ceux qui tenteront d’une façon ou d’une autre de troubler le sommeil de son système cinquantenaire qui n´entend pas s´adapter à la nouvelle donne politique.
C’est pourquoi ce n’est guère surprenant que des accusations aussi fantaisistes que ridicules concernant le parti du cheval fassent déjà la Une de la presse d’une certaine sensibilité politique à Lomé.
Pour qui connaît Tikpi Atchadam de près, l’accuser d’être financé par certains barons du régime qu’il combat serait la plus grosse des idioties qu’on puisse inventer.
Le président du PNP, comme pour se défendre, a, dans une brillante interview sur une radio de la place, démontré de façon élémentaire comment il est impossible d’avoir le dessus sur un adversaire de qui on reçoit de temps en temps des faveurs matérielles.
Mais de telles accusations ne surprennent guère; car dans une société togolaise où, depuis plusieurs décennies le mensonge, le vol, l´hypocrisie, l’égoïsme et la recherche du gain facile semblent être devenus la règle pour tous, on tend à oublier qu´il puisse encore exister des togolais qui n´ont pas perdu le sens de l´honneur et de la dignité.
Et comme si le caractère ridicule de telles accusations ne suffisait pas, poussées par la mauvaise foi et la jalousie, certaines mauvaises langues trouvent que le PNP serait un parti tribal, régional, voire musulman.
Quel leader politique au Togo ou ailleurs n´est pas né quelque part? Quel chef de parti est tombé du ciel? Toute personnalité politique a un fief sur lequel elle doit s´appuyer d´abord avant de convaincre par son discours, son programme et par le projet qu´elle a pour ses compatriotes.
Que dire des formations politiques comme l’UFC il n’y a pas longtemps, du CAR ou de l’ANC? Les militants de l’UFC qui ovationnaient Gilchrist Olympio à Lomé étaient constitués à 90% d’une certaine ethnie. Avait-t-on pour autant traité l’UFC de parti politique des Minas ou des Éwé? La même question vaut également pour le CAR, les FDR et l’ANC aujourd’hui. Les défenseurs les plus farouches de Gilchrist Olympio dans le passé et aujourd’hui de Jean-Pierre Fabre se recrutent dans la région supposée être le fief du PNP !.
Les Tems ou Kotokoli qu’on accuse aujourd’hui à tort d’être les seuls militants du parti de Tikpi Atchadam sont un peuple de démocrates, pour qui la dignité n´a pas de prix, et qui ont à plusieurs reprises démontré dans le passé qu’ils abhorrent l’injustice et l’esclavage en faisant trembler le régime des Gnassingbé.
L’exemple du MCD de Me Traoré Tchassona, un parti créé bien avant le PNP est là pour démontrer que les populations indexées n´ont jamais suivi un homme politique pour ses origines, mais pour son discours et pour son amour pour la dignité humaine.
Donc le PNP n’est ni un parti tribal, ni régional, ni musulman. Il est une formation politique comme toutes les autres, et il est conscient de son jeune âge avec toutes les imperfections qui en découlent.
Citez-moi une seule chose parfaite en ce monde!
Les réunions hebdomadaires, les tournées à travers le pays, les interviews de son président sur les différents media sont un ensemble de processus pour faire connaître et grandir le parti. Et c’est le processus normal que doit suivre tout parti politique normal qui se respecte.
Que le régime liberticide des Gnassingbé que nous combattons choisisse la voie de la diabolisation d´une formation politique qui lui fait peur, peut se comprendre dans la mesure où la puissance de nuisance du système RPT-UNIR est bien connue.
Mais nous sommes convaincus que les autres partenaires de l´opposition vraie à qui Tikpi Atchadam tend la main comprendront qu´il y va du Togo, ce petit territoire qui nous a vus naître et qui nous est cher, très cher, quelles que soient nos différences.
Et nous avons le devoir d´unir nos actions comme le propose le PNP pour mettre fin à la souffrance de nos concitoyens. Car si nous perdons de vue cet aspect de la lutte, ne risquons-nous pas de subir demain la sévérité du verdict de l´histoire et des générations futures?
Samari Tchadjobo
Allemagne
27Avril.com