Plus haut, plus fort… !

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« Créons “L’Alternative“ pour ensemble bâtir un Togo de “Liberté“ et de “Fraternité“ » (Kofi Yamgnane)

Après quelques jours de confinement forcé imposé à l’équipe de Liberté, suite à la sanction injuste de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) au motif que nous avons écrit un article à charge contre l’ambassadeur de France au Togo, Marc Vizy, nous voilà de retour. La pandémie de Covid-19 oblige, nous avons opté pour un nouveau format : le tout numérique sur une période de six (06) mois en espérant que les conditions sanitaires se seront améliorées d’ici là.

Toutefois, la version papier du journal ne sera pas totalement abandonnée.

Pour revenir à la décision de la HAAC, nous imaginons difficilement l’ambassadeur du Togo en France ordonner au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) de suspendre un média français pour l’avoir étrillé, lui ou son pays dans un article. Chose impensable. Notre compatriote Kodjo Epou rappelle à juste titre « qu’un media français, cette année 2020, avait pris le plaisir, dans une émission, de moquer copieusement les autorités togolaises en tenant des propos qui, au-delà, ridiculisent toute une nation. Ces journalistes français, à une heure de grande écoute, avaient déclaré, avec grands éclats de rire, que Eyadema et ses enfants sont (…) et que le chef de l’Etat défunt avait carrément transféré le trésor public à son domicile privé ».

Malgré des accusations aussi graves, on n’a pas souvenance que les autorités togolaises ont eu à adresser une note de protestation aux journalistes en question. Nous nous sommes curieusement entendus dire que là, c’est la France et que le Togo a ses propres lois. En clair, ce qui se fait en France ne peut se transposer dans son ex-colonie. Comme quoi le Togo est un pays « entièrement à part » où critiquer un diplomate peut valoir la potence.

En cette période où le monde entier fait face à une grave crise sanitaire, les médias ont un rôle prépondérant à jouer dans la sensibilisation des populations pour freiner la propagation de la pandémie. Au Togo, cependant, comme si on n’est guère préoccupé par le fléau, c’est le moment choisi pour mettre des journaux qui gênent sous éteignoir. Mais cette suspension, loin d’entamer notre moral, nous ragaillardit à jouer davantage notre rôle d’informer, m ais aussi comme nous l’avons toujours fait, à dénoncer es injustices, les abus et autres violations des droits de l’Homme dans notre pays tout en nous inscrivant dans les règles qui régissent la profession.

« Liberté » tout comme « L’Alternative », « Fraternité » et d’autres journaux encore, sont comme des phares allumés dans une vaste obscurité et qui continueront, malgré les tempêtes et les vilenies, d’éclairer et d’entretenir l’espoir d’une aube nouvelle pour notre pays.

Nous nous approprions pour ce retour la devise olympique pour crier « plus haut, plus fort ». Comme les athlètes, nous donnerons le meilleur de nous-mêmes, nous nous surpasserons au quotidien pour servir l’information, la vraie, aux Togolais.

N’en déplaise aux allergiques de la vérité.

Médard Amétépé

Source : Liberté N°3131 du Lundi 20 Avril 2020

Source : 27Avril.com