Personne ne sort !

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La sixième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme s’est ouverte jeudi à Lyon.

Cette rencontre a pour ambition d’atteindre au moins 14 milliards de dollars pour le prochain cycle de financement de trois ans du Fonds mondial.

Organisée tous les trois ans, cette Conférence des ressources offre aux donateurs du monde entier une plateforme internationale pour annoncer leurs promesses de don en faveur du Fonds mondial afin de contribuer à mettre fin aux épidémies et de promouvoir un avenir où chacun et chacune serait en meilleure santé.

Le Togo est présent à Lyon avec une délégation de haut niveau dirigée par Moustafa Mijiyawa, le ministre de la Santé.

Le pays est l’un des bénéficiaires du Fonds mondial avec près de 40 milliards de Fcfa jusqu’en 2020.

L’appui fourni par le Fonds dans le passé a permis, notamment, d’offrir un traitement ARV à 45.000 malades du sida, de dépister et de traiter plus 20.000 cas de tuberculose et de distribuer 7 millions de moustiquaires imprégnées – très efficaces contre le palu – ainsi que l’achat de médicaments.

Le président français Emmanuel Macron a mis la pression sur plusieurs gouvernements pour réunir les 14 milliards de dollars nécessaires à la lutte.

‘Dans les trois heures qui viennent, on doit atteindre les 14 milliards. Donc, vous l’aurez compris la pression va être maximale », a lancé le président à la tribune de la conférence (…) Je ne laisserai personne sortir de cette pièce ou quitter Lyon tant que les 14 milliards n’auront pas été obtenus. Et donc tout à l’heure nous les aurons’, a-t-il déclaré.

Il a tout particulièrement sollicité à la tribune le Japon, la Norvège et l’Australie, ainsi que les Emirats Arabes Unis, le Qatar et l’Arabie Saoudite, qu’il a appelés à se « réconcilier » diplomatiquement autour d’un effort financier commun en faveur du Fonds mondial.

L’objectif de ce dernier, créé en 2002, est de réunir 14 milliards de dollars (12,70 mds EUR) pour les trois ans à venir, avec l’ambition d’éradiquer ces trois pandémies infectieuses à l’horizon 2030. 

Pour atteindre cette somme, contre 12,2 milliards de dollars (11 mds EUR) lors de la dernière conférence, un effort sensible était demandé aux pays les plus riches. 

Après les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou le Canada, la France, historiquement le deuxième contributeur, a annoncé par la voix de M. Macron une hausse de 15% de sa contribution. 

Celle-ci, stable à 1,08 milliard d’euros depuis 2010, devrait donc augmenter de 162 millions d’euros, soit 177,8 millions de dollars au taux de change actuel.

Actuellement, les trois maladies font près de trois millions de morts par an, dont 1,6 million pour la tuberculose en 2017 et plus de 435.000 pour le paludisme. En 2018, près de 38 millions de personnes vivaient avec le VIH et le nombre d’infections, de l’ordre de 1,7 million, « reste inacceptable », selon le Fonds.

Dans les pays où il investit, le Fonds indique que 18,9 millions de personnes étaient sous traitement antirétroviral contre le VIH en 2018 et que 5,3 millions étaient testées et traitées pour une tuberculose, 131 millions de moustiquaires ayant par ailleurs été distribuées pour protéger les familles du paludisme.

Le Fonds est aussi financé par des donateurs privés. 

Republic Of Togo