Pays-Bas: ce qu’il faut savoir sur la fusillade d’Utrecht

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La police néerlandaise a arrêté ce lundi, en fin d’après-midi, un homme turc soupçonné d’avoir tiré sur trois personnes et d’en avoir blessé 5 autres à la suite d’une fusillade à Ultrecht aux Pays-Bas. Le Figaro fait le point.

La police néerlandaise a arrêté ce lundi, en fin d’après-midi, un homme turc soupçonné d’avoir tiré sur trois personnes et d’en avoir blessé cinq autres à la suite d’une fusillade qui s’est produite ce matin à Utrecht, a rapporté la chaîne hollandaise NOS.

«On vient de nous informer que le suspect a été arrêté», a confirmé le chef de la police d’Utrecht, Rob van Bree, lors d’une conférence de presse.

? Les faits
Une fusillade a éclaté ce matin aux alentours de 10h45 près de la place du 24 octobre (24 Oktoberplein), dans la ville néerlandaise d’Utrecht aux Pays-Bas. Le tireur a ensuite pris la fuite en voiture, et s’est retranché dans une maison de Trumanlaan, près de l’Oktoberplein.

D’après le quotidien néerlandais l’Algemeen Dagblad, des témoins ont raconté qu’un homme dans le tramway se rendant à la gare d’Utrecht a dégainé une arme et tiré sur plusieurs personnes. Simultanément, le directeur de l’agence nationale pour la sécurité et le contre-terrorisme (NCTV), Pieter-Jaap Aalbersberg, a déclaré lors d’une conférence de presse à La Haye que «des fusillades ont eu lieu ce matin à Utrecht à plusieurs endroits», sans plus de détails.

? Le bilan
Pour le moment, trois morts sont confirmés par le maire de la ville. Le premier ministre précise que le bilan pourrait augmenter. Cinq blessés ont aussi été pris en charge. De nombreux hélicoptères d’urgence ont été dépêchés sur place.

? L’auteur présumé: un homme de 37 ans, d’origine turque
La police avait publié la photo du suspect d’origine turque dans l’après-midi sur Twitter. L’image provenant d’une caméra de vidéosurveillance montre un homme vêtu d’un blouson bleu dans le tramway. L’individu , qui a été arrêté par la police, s’appelle Gökmen Tanis, il est âgé de 37 ans.

Le père du suspect de la fusillade dans un tramway aux Pays-Bas, un homme né en Turquie, a dit vouloir que son fils soit «puni» s’il est bien l’auteur de l’attaque, a rapporté l’agence de presse turque DHA. «S’il l’a fait, il faut qu’il soit puni», a déclaré à DHA Mehmet Tanis, père de Gökmen Tanis?

D’après les médias turcs, la famille de Gökmen Tanis est originaire de Yozgat, dans le centre de la Turquie. Mehmet Tanis a déclaré à DHA qu’il était rentré s’installer en Turquie en 2008 après avoir divorcé de sa femme, restée avec son fils Gökmen aux Pays-Bas où ils avaient émigré ensemble. Il s’est quant à lui remarié et vit désormais dans la province de Kayseri, dans le centre de la Turquie. «Je n’ai aucun dialogue, aucun contact avec mon fils depuis 11 ans. Nous ne nous sommes pas parlé depuis 2008», a déclaré Mehmet Tanis à DHA. «Il n’avait pas une attitude agressive. Mais 11 années ont passé depuis. Que s’est-il passé, qu’a-t-il vécu? Je n’en sais rien», a-t-il ajouté.

? les mobiles du tireur
Selon le parquet néerlandais, les mobiles du tireur sont encore flous, mais il pourrait s’agir d’un différend familial. Le mobile terroriste ne serait donc pas encore avéré. L’agence de lutte contre le terrorisme néerlandaise NCTV a déclaré qu’elle ne pouvait pas exclure le terrorisme comme motif de l’attaque.

Cet homme aurait par ailleurs souvent eu affaire à la justice pour des cas de vols, vandalisme, tentative de meurtre. Il fait en ce moment l’objet «d’une procédure en relation avec une affaire de viol», selon la radio publique NOS.

? Le niveau de menace du pays relevé
Selon les médias locaux, les écoles de la ville et plusieurs bâtiments ont fermé leurs portes. La surveillance dans les gares et les mosquées a été renforcée, ainsi que dans les aéroports (dont celui d’Amsterdam-Schiphol) et les bâtiments clés du pays. Le niveau de menace a été relevé à 5, le plus élevé, pour la province d’Utrecht et cela au moins jusqu’à 18 heures.

Nous ne céderons pas face à l’intolérance. Jamais».

Mark Rutte, premier ministre néerlandais

Le premier ministre néerlandais Mark Rutte s’est dit «profondément inquiet» et les mesures de sécurité ont été renforcées autour du siège du gouvernement, a précisé une radio locale. Par ailleurs, il a aussi affirmé ne pas céder «face à l’intolérance»: «un acte de terrorisme est une attaque contre notre civilisation, contre notre société tolérante et ouverte (…) Il n’y a qu’une seule réponse, c’est que notre État de droit et notre démocratie soient plus forts que le fanatisme et la violence», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. «Nous ne céderons pas face à l’intolérance. Jamais».

De son côté, le leader du Parti travailliste, Lodewijk Asscher, a annoncé sur Twitter qu’«après consultation avec les autres partis politiques, nous suspendons les activités de la campagne (pour les élections locales du 20 mars) jusqu’à nouvel ordre».

Les Pays-Bas ont été relativement préservés par la vague d’attentats qui a touché ses voisins ces dernières années, malgré plusieurs menaces récentes. En août, un Afghan de 19 ans résidant en Allemagne a poignardé et blessé deux touristes américains dans la gare centrale d’Amsterdam, avant d’être blessé par balle par la police. En septembre, les autorités ont interpellé sept personnes et dit avoir déjoué un «attentat majeur» aux Pays-Bas.

Source : www.cameroonweb.com