Patrice Talon libère les prisonniers politiques, Faure Gnassingbé insensible

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Faure Gnassingbé

Cela saute aux yeux. Les dérives en matière des droits de l’Homme observées au Bénin avec l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon n’ont rien à voir avec les méthodes de conservation à tout prix du pouvoir qu’on vit au Togo.

On se rend compte aujourd’hui (bien évidemment, on ne va pas dédouaner le président béninois pour ces dérives) qu’il avait mis en place cette stratégie pour s’octroyer un second mandat, afin de poursuivre l’œuvre de développement et de modernisation du pays. Tout le contraire du Togo où non seulement on concentre tous les pouvoirs entre ses mains, mais en plus on se soucie peu de l’épanouissement des filles et fils togolais qui meurent de faim et de la décrépitude des infrastructures sociales qui n’existe même pas. La libération des prisonniers politiques enclenchée par Patrice Talon, est un acte politique majeur que salue nombre d’observateurs de la politique intérieure du Bénin.

Le président béninois a maintenu un dialogue permanent avec ses prédécesseurs qui ne manquent pas, à l’occasion des rencontres qu’il initie avec ces derniers, de lui rappeler la nécessité de la libération des prisonniers politiques. L’élargissement des 17 prisonniers politiques, mardi par Patrice Talon intervient suite à la rencontre qu’il a eue avec l’ancien chef d’Etat du Bénin, Boni Yayi. Selon les informations, ce dernier, au-delà des questions liées à la paix, au développement, à la sécurité, etc., a plaidé également pour la libération des prisonniers politiques. Une demande à laquelle, à en croire les médias locaux, Patrice Talon a accepté accéder. Et 24 heures après ce tête-à-tête entre les deux personnalités, la première vague des prisonniers politiques retrouve la liberté. C’est le fruit de la concertation entre deux hommes d’Etat, soucieux de l’avenir de leur pays et de leur peuple qui souffrent de cette politique de mise en parenthèse des questions liées au respect des droits de l’Homme.

« Les rencontres entre le président Patrice Talon et son prédécesseur Boni Yayi sont en train de porter leurs fruits. Neuf mois après une première rencontre à l’issue de laquelle l’ancien président a évoqué les sujets sur lesquels il a demandé l’implication personnelle  du président Talon, les populations peuvent commencer à se réjouir avec les retombées de la rencontre des hommes d’Etat lundi dernier matérialisée par la libération de 17 prisonniers détenus à la prison de Missérété. Et pour cause, depuis hier, mardi 14 juin 2022, Ferdinand Combetti, Imorou Danialou et 15 autres personnes détenues dans l’affaire Pascal Tawes (affaire de coup d’Etat) ont recouvré leur liberté suite à une décision de justice. Décision qui leur permet de bénéficier d’une liberté provisoire le temps que le dossier ne soit totalement vidé. Et c’est là qu’il faut saluer la diplomatie de l’ancien président Boni Yayi qui avait introduit une liste de requête. C’est une première en matière de satisfaction de ses requêtes par le président Talon. Et cela est annonciateur de beaucoup d’autres bonnes nouvelles dans les jours et mois à venir », a écrit lebeninoislibere.info. Pour ce site d’information béninois, la libération de Joël Aïvo et de Reckya Madougou est donc proche et les Béninois peuvent commencer par se réjouir. « Mieux, ils peuvent déjà commencer à ranger leurs clics et clacs pour cet heureux jour qui ne saurait tarder. Le dégel du climat politique et social est en train de se matérialiser petit à petit afin que les exilés puissent aussi revenir au bercail, revenir enfin jouir du bonheur du pays natal », a ajouté le confrère.

Voilà des gens qui œuvrent pour la décrispation du climat politique dans leur pays. Au Togo, c’est la volonté de conservation du pouvoir qui amène Faure Gnassingbé et son clan à resserrer les vis, violant ainsi les principes élémentaires des droits de l’Homme. Combien de fois dans l’opinion nationale et internationale des voix ne se sont pas levées pour appeler le pouvoir de Lomé à la libération des prisonniers politiques ? Mais ces appels sont toujours tombés dans les oreilles de sourds. Pire, on continue d’embastiller les pauvres citoyens dont la seule faute est d’avoir dénoncé les tares de la gouvernance approximative qui caractérise plus de 50 ans de gestion du Togo.

Aujourd’hui, ce sont des élèves et enseignants qui se retrouvent en prison, pour avoir dénoncé les conditions misérables de travail et de vie (pour les enseignants) et réclamé leurs enseignants (pour les élèves). Ces apprenants en prison depuis plusieurs mois n’ont pas pu composer à leurs différents examens. Une bien triste situation qu’ont regrettée les organisations de défense des droits de l’Homme, des partis politiques de l’opposition et même la presse. Faure Gnassingbé ne semble pas être ému par ces interpellations, mais se propose d’être médiateur dans d’autres pays.

Le comble, c’est son propre frère qu’il garde en prison depuis plusieurs années, malgré la médiation d’éminentes personnalités qui n’ont finalement pas réussi à provoquer ne serait-ce qu’une onde de compassion chez lui. Kpatcha Gnassingbé, malgré son état de santé très faible, avec son pied qui pourrit à cause d’une plaie qui le gangrène, continue de croupir en prison. La demande de liberté provisoire introduite par ses avocats pour lui permettre d’aller se faire soigner correctement à l’étranger est restée vaine. Son calvaire n’est pas visiblement à sa fin. Même pas un début de solution.

Aujourd’hui, nombreuses sont ces personnes qui croupissent en prison pour leur opinion politique. Ils sont là avec des bandits de grand chemin qui méritent leur place dans les géôles. Pendant ce temps, au Bénin, en dehors de la politique de développement et de modernisation du pays qui connaît un essor fulgurant, Patrice Talon a entamé la décrispation du climat politique avec la libération des prisonniers politiques. Bref, d’aucuns diront que le Togo n’est pas le Bénin.

Source : icilome.com