Apparemment, la proximité de l’ancien ministre en charge de l’Administration territoriale avec le facilitateur du dialogue Lomé 2018, Nana Akufo-Addo, ne plait pas à Faure Gnassingbé. Pascal Bodjona sur le point de renouer avec ses ennuis judiciaires.
Le fidèle allié du régime de Faure Gnassingbé, la justice togolaise, se remet en branle contre l’ancien Directeur de Cabinet de la Présidence. Pascal Bodjona, selon les informations, est convoqué à la Cour suprême ce jeudi 19 avril 2018 dans l’affaire dite d’escroquerie internationale. L’homme a déjà fait la prison à deux reprises dans cette affaire.
Depuis sa libération de la prison civile de Tsévié le 6 février 2016, après avoir passé 500 jours de détention, Pascal Bodjona s’est mis en retrait de la vie politique. Ses sorties publiques sont limitées. Mais toujours est-il que son silence est redouté dans son ancienne famille qui scrute le moindre de ses mouvements. « Même tranquille et silencieux, Pascal Bodjona fait peur », a fait observer un analyste politique.
L’ancien ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales a gardé sa distance vis-à-vis du régime et de l’opposition. C’est d’ailleurs cette neutralité qui lui a valu sa sollicitation par le facilitateur ghanéen qui le consulte sur divers points de la vie politique du Togo, dans le cadre du dialogue politique qui peine à évoluer.
Pascal Bodjona a été consulté ici sur place par le facilitateur Nana Akufo-Addo. Il a même effectué des visites à Accra où il a rencontré le président ghanéen, toujours sur la crise politique au Togo. Ce fin connaisseur de la politique togolaise a aussi travaillé avec le ministre ghanéen de la Sécurité dans le cadre des travaux du Comité préparatoire du dialogue. A l’ouverture du dialogue Lomé 2018 le 19 février dernier, l’apparition de Pascal Bodjona à l’hôtel 2 Février a été saluée par tous. Il était presque la star du jour. La facilitation ghanéenne n’a donc cessé de s’attacher ses services en le consultant régulièrement.
Cependant, cette omniprésence de Pascal Bodjona aux côtés du facilitateur ne plait pas à Faure Gnassingbé qui, dans son projet de conservation à tout prix du pouvoir, ne veut avoir aucun obstacle sur son chemin. Déjà, tout est mis en œuvre pour faire échouer le dialogue. Le régime tient à son projet de référendum. Et visiblement, ce n’est pas un Pascal Bodjona qui empêcherait Faure Gnassingbé d’atteindre cet objectif.
La convocation de l’homme ce jeudi par la Cour suprême montre bien que Faure Gnassingbé veut écarter son ancien bras droit. La justice sous ordre a été toujours mise à contribution pour déstabiliser un adversaire politique dans ce pays. Les exemples sont légion. Mais jusqu’à quand ?
I.K
Source : www.icilome.com