Arrêté depuis le 20 avril 2019, au lendemain d’une marche organisée par sa formation politique, le Parti National Panafricain (Pnp), Ouro-Djikpa Tchatikpi est gardé, depuis lors, au Service de Renseignements et d’Investigations Criminelles (Sric) de la Gendarmerie. Malgré les multiples appels en faveur de sa libération, le Conseiller Politique de Salifou Atchadam, le Président National du Parti à Cheval Galopant n’est toujours pas libéré.
Accusé d’avoir tenu tête à l’Etat en maintenant une marche de protestation dite «interdite», Ouro-Djikpa Tchatikpi a déjà passé plus de deux mois dans les locaux du Service de Renseignements et d’Investigations Criminelles (SRIC). L’arrestation du Conseiller Politique du PNP, non seulement est anticonstitutionnel, mais constitue aussi et surtout un signal fort d’un régime totalitaire décidé à anéantir l’opposition démocratique au profit de celle amorphe, maniable et complètement aux ordres.
C’est donc à juste titre que des contestations d’une telle méthode ne cessent de fuser de la part de certaines voix critiques qui dénoncent une instrumentalisation des institutions de l’Etat à des fins de répressions et de violence contre des responsables et des militants des partis de l’opposition.
En effet, depuis son sauvetage in extremis des griffes de la crise politique de fin 2017, les caciques du pouvoir sont visiblement résolus à en découdre avec le Parti National Panafricain (Pnp), le principal instigateur de la mobilisation populaire et constataire qui a faillit emporter le régime cinquantenaire du Togo. La preuve en est l’incendie du siège du parti et la poussée en exile de son président National, Tikpi Atchadam. La méthode vile s’en est suivi par les persécutions permanentes dont sont victimes les militants et partisans de ce Parti qui, visiblement a faussé les calculs politiques du régime aussi bien à Agoè que dans le nord du pays, souvent pris pour son bastion.
L’arrestation et la détention de Ouro-Djikpa Tchatikpi se veut une preuve suffisante de la détermination du pouvoir de Lomé à réduire à néant, ce parti traité de tous les noms d’oiseaux par le pouvoir de Lomé. Ainsi donc, la détention de ce dernier au SRIC constitue une sorte de prison déguisée pour celui qui, contre vents et marrées, conduit la barque rouge, en l’absence de Tikpi Atchadam qui vit maintenant en cachette depuis plusieurs. Ce qui devrait normalement être une décision de justice si tant est que la justice lui reproche des choses qui se révèlent graves. On se demande dès lors si le SRIC outre-passe-t-il son rôle d’un service de la gendarmerie chargé d’investiguer sur des sujets donnés pour s’ériger en une prison pour les acteurs politiques gênants. La question vaut tout son pesant d’or et c’est ici qu’il revient de relever, une fois encore, la duplicité du Groupe des 5 qui, au travers de son silence coupable, cautionne l’injustice qu’ils combattent pourtant dans leur pays respectif.
Aujourd’hui, c’est plus que sûr, Ouro-Djikpa Tchatikpi, tout comme Kpatcha Gnassingbé et de moindre mesure Tikpi Atachadam et Pascal Bodjona est un prisonnier personnel de Faure Gnassingbé. Une raison de plus pour les critiques qui voient à travers les faits et gestes de l’Homme, un héritier prêt à faire pérenniser l’héritage de son géniteur, notamment un pouvoir à vie. Un message que l’opposition doit percevoir d’un œil objectif dans le but de vite se ressaisir et se remobiliser dans une dynamique unitaire, dans la perspective de 2020, déjà à nos portes.
Source : www.icilome.com