Le propre des présidents africains, qui est de modifier la constitution à leur avantage, dans l’optique de s’éterniser au pouvoir, a pris un coup en Ouganda.
Mardi dernier, les parlementaires sur la question d’âge éligible pour la présidence, en sont venus aux mains. Les députés voulaient une suppression pure et simple de la limitation d’âge.
Ce que n’ont pas digéré les représentants de l’opposition. Des dossiers jetés, une chaise lancée, des coups de points ratés, la débandade totale au parlement.
Au moment où les députés se déchiraient entres eux, les étudiants aussi faisaient face aux gaz lacrymogènes pour dire non à un toilettage de la constitution.
Pour Colins Tumukunde, la Constitution est « l’âme et la personnalité » de l’Ouganda, elle doit être protégée. « Notre Constitution n’a pas été écrite avec un simple crayon, on ne peut pas la réécrire de manière aussi triviale » affirme-t-il.
Pour réprimander les élèves perturbateurs de sa classe, la présidente de l’assemblée, le lendemain de la bagarre, mercredi donc, a annoncé la suspension de 25 députés. Et c’est reparti pour un second rond.
« Nous ne participerons pas au projet de présidence à vie de Museveni », a lancé le chef de file de l’opposition. Les députés en colère se sont opposés aux forces de sécurité qui ont sommé ces derniers de quitter les lieux. Le vote de la motion a eu lieu finalement mercredi soir.
Notons néanmoins que la Constitution actuelle impose aux candidats au poste de président d’être âgés de 35 à 75 ans.
Toutefois, la modification de cette dernière permettrait à Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986 et âgé de 73 ans, de se présenter en 2021 pour un sixième mandat consécutif, le propre des présidents africains ! Y arrivera t-il ?
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