La question de la limitation du mandat présidentiel revient toujours sur le tapis. Des chefs d’Etat qui contre vents et marrées briguent 3 ou 4 mandat, et d’autres qui modifient la constitution pour rester constamment au pouvoir peu importe les contestations et autres pressions en face.
La nouvelle mode maintenant c’est visiblement soit de se taire sur sa candidature ou annoncer son retrait puis revenir à la demande d’un certain peuple nous dit-on. Faure Gnassingbé a fait l’expérience au Togo, Alassane Ouattara sur le point de faire parler de lui en Côte d’Ivoire ?
En Afrique, la question du pouvoir, de l’appel du peuple et autre sont devenus aujourd’hui une véritable à laquelle se donne des hommes politiques de tout acabit. L’âge, la raison et le bon sens n’ont plus leur place dans nos cités.
Il y a quelques mois, les togolais devraient se rendre aux urnes pour élire leur président. Les candidats s’étaient déclarés mais il restait celui du pouvoir. Les barons et autres militants zélés du pouvoir se sont aventurés à organiser des manifestations pour demander au président sortant Faure Gnassingbé de briguer un mandat de plus, c’est-à-dire son 4è.
Mais jusqu’à une semaine avant la date de clôture des candidatures, UNIR n’avait toujours pas dévoilé le nom de son candidat. Les noms se murmurent, les couloirs de la présidence laissaient circuler des noms. Faure Gnassingbé est resté toujours silencieux. Ce n’est qu’à 48h de la date de clôture des candidatures que le parti au pouvoir dévoile le nom de son candidat. Faure Gnassingbé a accepté avec humilité l’appel du peuple.
Un peuple manipulé, affamé, réduit à l’esclavagisme demande à un monarque des temps modernes de rester au pouvoir. C’est dans ce contraste que Faure Gnassingbé s’est présenté à la présidentielle et est arrivé en tête avec 70,78% des suffrages selon la cour constitutionnelle. Faure Gnassingbé est encore au pouvoir parce que «le peuple» l’a réclamé.
Comme si c’est la mode, le même scénario serait en train de s’écrire en Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara. Le président ivoirien renonce à son 3è mandat, mais pour de vrai ?
Quand Ouattara se retire…
En fin de semaine dernière, le président ivoirien devant les parlementaires réuni en congrès à Yamoussoukro, annonçait solennellement ne pas être candidat à la présidentielle du 31 octobre 2020. Le président souhaitait transférer le pouvoir à une « nouvelle génération».
L’annonce de cette nouvelle est partie comme une trainée de poudre. Les réseaux sociaux sont inondés. Pour certains, c’est un acte de sagesse. Mais au même moment, l’annonce de Ouattara a été diversement appréciée. Au sein du RHDP, des hommes politiques ont coulé des larmes nous a-t-on raconté. C’est de la comédie, comme cela a toujours été le cas sous le soleil d’Afrique noire. Au lendemain de cette annonce, un regroupement de femmes se mobilise et fait une marche pour demander à Alassane Ouattara de ne pas partir, de briguer un 3è mandat.
Quand on marche pour Ouattara…
A Abobo ce lundi, des partisans d’Alassane Ouattara ont manifesté leur opposition à sa décision de ne pas briguer un troisième mandat lors la présidentielle d’octobre prochain.
Pour ces manifestants composés essentiellement de femmes, « ADO » « chance » pour la Côte d’Ivoire, donc inadmissible qu’il refuse un troisième mandat. «Groupe Fidèle Abobo Sagbé/Départ du président: non, non et non » ; «On veut ADO, ADO pour toujours, ADO est une chance pour la Côte d’Ivoire », pouvait-on lire entre autres sur les pancartes et banderoles brandies par les manifestants.
«Papa ADO nous sommes avec toi aujourd’hui, nous sommes avec toi demain. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour la paix », a expliqué l’artiste-chanteuse ivoirienne Mawa Traoré, souhaitant que M. Ouattara ne renonce pas à un troisième mandat.
Le scénario est le même que celui écrit par les barons et autres cadres du parti Union pour la République UNIR et joué par Faure Ganssingbé. Selon des analystes, tout ce qui se passe actuellement en Côte d’Ivoire est bien préparé politiquement. « Tout comme Faure Gnassingbé au Togo, ADO acceptera en toute humilité l’appel du peuple et reviendra sur sa décision. Ne nous laissons pas avoir. C’est la mode actuellement », nous a confié un acteur de la société civile.
Alassane Dramane Ouattara est-il guetté par le syndrome de comme Faure Gnassingbé ? Se retire-t-il vraiment pour transformer le pouvoir à la génération comme annoncé ? Et à quelle génération ? Les jours à venir nous édifieront tous.
Independent Express
Source : Togoweb.net