Dans quelles conditions les élèves feront-ils les examens de fin d’année ? C’est une interrogation à laquelle même le gouvernement n’arrive pas encore à trouver une réponse, même si le ministre du Travail, de la Fonction publique et des Réformes administrative, Gilbert Bawara, a déclaré la semaine dernière que l’année ne sera pas blanche. Ce qui n’apporte aucune sérénité dans le monde éducatif.
Il est clair que le moment venu, le gouvernement, comme à son habitude, va utiliser la force militaire pour faire passer ses desiderata. D’ailleurs, on le remarque ce matin devant certains établissements scolaires où des militaires lourdement armés y sont postés, empêchant les élèves de sortir dans la rue. Mais jusqu’à quand la force brute continuera-t-elle à être la seule solution du gouvernement aux problèmes sociaux ?
Aujourd’hui, presque tous les syndicats des enseignants, même ceux qui étaient réticents aux mouvements de débrayage, appellent à la grève. Rien que cette semaine, la Fédération des syndicats de l’éducation nationale (FESEN) a lancé une grève de 72 heures qui commence aujourd’hui et prend fin mercredi. La Coordination des syndicats de l’éducation du Togo (CSET), quant à elle, commence sa grève demain mardi et ce, pendant quatre jours (prend fin vendredi). L’Union des syndicats de l’éducation du Togo (USET) annonce aussi une grève de 2 jours qui commence ce lundi.
Comme on peut le constater, toute la semaine va être paralysée par ces grèves des syndicats des enseignants. Les élèves, eux, vont continuer les allers et retours entre leurs établissements scolaires et leurs maisons, avec ici et là, leurs descentes dans les rues, comme c’est déjà le cas ce matin dans certaines villes du pays, notamment à Sokodé, selon nos informations.
Ce qu’on peut retenir, c’est que tous les syndicats sont unanimes face à la duplicité, au dilatoire et au manque d’égard dont fait preuve le gouvernement qui demande aux grévistes d’attendre encore Six (06) mois pour plancher sur leur statut particulier.
L’on pourrait croire que c’est aujourd’hui que les autorités togolaises prennent connaissance de cette revendication des enseignants togolais. Il faut peut-être aussi penser que depuis plusieurs années que cette plateforme revendicative existe, le gouvernement n’a cherché à lui trouver une solution définitive. Et c’est après le folklore du Groupe de travail mis sur pied par le Premier ministre qu’il demande aux enseignants de patienter encore 6 mois. Le temps de boucler les examens de fin d’année et de les pousser en vacances. Et les revendications seront une fois encore renvoyées aux calendes grecques.
Cette attitude du gouvernement togolais de déplacer les problèmes au lieu de les résoudre définitivement, finit aujourd’hui par le rattraper, et dangereusement. Visiblement, ceux qui dirigent ce pays dans l’amateurisme ne connaissent pas eux-mêmes l’issue de cette crise qui hypothèque malheureusement l’avenir des apprenants.
Le pire, c’est le mutisme du gouvernement qui montre que tout va pour le meilleur des mondes. Comment pourrait-il en être autrement quand on sait que le moment venu, on lâchera une machine répressive derrière élèves et enseignants, avec des blessés et des morts qu’on a toujours comptés dans ce pays ?
Déjà à Lomé ce matin, le lycée d’Adidogomé en ébullition avec la présence des militaires devant les élèves décidés à envahir les rues. Voilà encore une image qui montre qu’ici, on répond à tout par la force brute. Après, c’est pour lancer des enquêtes dont on ne connaitra jamais l’issue. Bien sûr, le pouvoir n’a de compte à rendre à personne.
Dans ces conditions, on est en droit de demander où le gouvernement veut-il conduire la relève de demain ? Chacun pourra répondre à cette interrogation, puisque ceux qui gouvernent ce pays n’en donneront jamais. On ne peut que prier la Providence à veiller sur cette relève de demain et sur le Togo.
I.K
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