S’il y a une décision du Conseil des ministres du samedi dernier, qui retient l’attention des Togolais, c’est bien celle de la nomination de Kodjo Adédzé au poste de Commissaire général de l’Office togolais des recettes (OTR), en remplacement du controversé Henri Gapéri.
Lorsqu’il a été nommé en janvier 2014 à la tête de cette régie financière, Henri Gapéri a fait l’objet de vives critiques, tant l’on ne comprenait pas pourquoi un étranger à ce poste stratégique de l’économie du pays. Les autorités togolaises répondaient à ses détracteurs par l’expérience supposée du Rwandais dans ce domaine précis. Des mois sont passés, des années aussi, le Rwandais a fini par montrer son vrai visage.
Plus les années passent, plus les critiques deviennent plus virulentes à l’encontre de l’OTR et ses dirigeants. Cette institution qui devrait renflouer les caisses de l’Etat, devient plutôt un goulot d’étranglement pour l’économie togolaise, pendant que son premier responsable, lui, se la coule douce.
Même si le Conseil des ministres n’a évoqué aucun motif justifiant ce mouvement à la tête de l’OTR, il est clair, à en croire des indiscrétions, que les autorités togolaises veulent arrêter l’hémorragie. On pourrait parler aujourd’hui du limogeage de Henri Gapéri.
Selon la loi N°2012-016 du 14 décembre 2012, portant création de l’Office togolais des recettes, le mandat du commissaire général de l’OTR est de 4 ans. Son article 19 stipule : « Le commissaire général de l’office est nommé pour un mandat de quatre (04) ans, renouvelable une seule fois. Il est annuellement évalué par le conseil d’administration sur la base des indicateurs de performance assignés à l’office. Le renouvellement de son mandat s’effectue également sur la base de l’évaluation du contrat de performance qui lui est assigné par le conseil d’administration ».
Or, Henri Gapéri n’a fait que 3 ans. Il apparaît clairement qu’on a écourté son mandat. Il a donc été viré de la tête de la régie financière, même si certains continuent de penser que ce n’était pas un limogeage.
A en croire les informations issues des recoupements, il est reproché au Rwandais des prises de décisions sans concertation avec les autorités togolaises. Aussi, fait-il bénéficier certaines largesses à ses compatriotes au sein de l’institution, bien que ces derniers n’aient les compétences requises ni les diplômes nécessaires pour occuper certains postes. Henri Gapéri fait donc profiter à ses compatriotes, des salaires qui coûtent les yeux de la tête. On parle alors de népotisme qui se serait installé au sein de la boîte.
Ce débarquement de l’ex-commissaire général de l’OTR annonce-t-il la fin des magouilles dont on accuse cette institution et ses responsables ? C’est l’avenir qui renseignera mieux. Mais toujours est-il que ceux qui ont mis Gapéri à la tête de l’OTR veulent en savoir plus sur la gestion qui en est faite durant les trois années.
En effet, selon des sources proches du dossier, Henri Gapéri est sur le point d’être entendu par les autorités togolaises sur certains actes posés par ce dernier lorsqu’il était aux affaires. L’information selon laquelle il s’est enfui avec des milliards en poche, est battue en brèche par les mêmes sources. L’ancien commissaire général de l’OTR va s’expliquer sur sa gestion dans les prochains jours, a-t-on appris.
Bon à suivre.
I.K
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