Pour les besoins des enquêtes sur un vaste réseau international de virements et de fraudes bancaires, plusieurs banques togolaises sont visitées par la gendarmerie togolaise. Le cas d’Orabank-Togo est le plus scandaleux lorsque les premiers responsables semblent sacrifier leurs agents exécutants, alors que les vrais responsables qui devraient répondre des indélicatesses se terrent dans leurs bureaux et créer des diversions.
En effet, plusieurs agents de cette banque sont détenus par la gendarmerie dans le cadre de ces enquêtes. Certains viennent d’être libérés par la justice, tandis que d’autres sont toujours détenus par la gendarmerie. La gendarmerie voulait récupérer les ordinateurs de ces agents pour y déceler de potentielles indélicatesses, mais les responsables de cette banque y ont opposé un refus, arguant le fait que ces ordinateurs ne peuvent pas fonctionner hors du réseau informatique de la banque, et livrer les vérités que recherche la gendarmerie.
De plus, cette banque a fourni des dossiers incomplets aux gendarmes dans le but inavoué de faire condamner de simples agents qui avaient eu à exécuter des ordres de virements visés et avalisés par leurs supérieurs hiérarchiques et par les premiers responsables de la banque. C’est ainsi que les présumés vrais auteurs de ces malversations financières non encore démasqués se cachent et se taisent dans cette banque. Impuissants, désemparés, humiliés et déboussolés dans cette histoire qui ne fait que commencer, plusieurs agents livrés à la gendarmerie ainsi que leurs familles vivent le traumatisme et ruminent leur colère face à cette injustice criarde que cette banque continue par alimenter.
La gendarmerie et la justice sauront faire la part de choses en situant les vraies responsabilités des agents qui ont eu à recevoir les dossiers que leurs supérieurs leur avaient remis pour traitement, et que ces mêmes supérieurs ont eu à viser et signer par leurs propres soins. Lorsqu’un client arrive dans une banque et sort un chèque un peu douteux, c’est un supérieur qui vise et donne l’ordre de servir le client. Dès lors, l’on ne peut plus accuser le ou la préposée au guichet d’avoir mal fait son travail, et l’accuser de quoi que ce soit. C’est le responsable qui endosse la responsabilité. Plus délicat, un ordre de virement n’est pas un simple retrait de chèque, et demande toujours le visa et la signature des supérieurs hiérarchiques.
Même s’il advenait, par extraordinaire, qu’un agent indélicat veuille contourner ses supérieurs pour traiter pareil dossier, le visa et l’aval d’un ou des supérieurs est obligatoire. Malheureusement, dans le cadre des enquêtes sur le réseau à démanteler, c’est plutôt les agents qui ont exécuté des ordres de leurs supérieurs qui sont interpellés et inquiétés. Et jusqu’à quand ?
Depuis plusieurs mois, la gendarmerie togolaise enquête sur un réseau international qui opère avec la complicité de certains cadres et agents de certaines institutions bancaires qui pillent les comptes bancaires et effectuent des virements bancaires frauduleux à grande échelle. Ce réseau opère non seulement dans des banques togolaises, mais a aussi des ramifications dans plus de cinq pays de la zone ouest-africaine, en France et aux Etats-Unis d’Amérique.
A suivre…
La Cible
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