Or, diamants…confidences sur ces minerais exploités en catimini au Togo

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Le gouvernement togolais va réaliser une campagne géophysique aéroportée pour évaluer et certifier les zones de potentialités minières du sous-sol national et doter le Togo de données géo-scientifiques.

«À l’issue de cette campagne, le Togo sera davantage attractif sur le marché international afin d’attirer considérablement des investisseurs dans le secteur minier», se justifiet-il.

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Cette campagne est appuyée par la Banque mondiale à travers le Projet de développement et de gouvernance minière (PDGM), mis en place pour aider le gouvernement togolais à organiser, maîtriser le secteur des mines et des carrières afin de tirer le maximum de profit pour le développement socio-économique des populations sans préjudice sur la santé et l’environnement.

En attendant l’évaluation annoncée, ce secteur est aussi dominé par une exploitation minière artisanale à petite échelle (EMAPE) de l’or et des substances de carrières largement clandestine, avec des conséquences sur l’environnement et la santé des opérateurs et du reste des populations à cause des mauvaises pratiques. Au point où, dans le cadre du PDGM, un Consultant (Dr Morou François Ouedraogo) a été commis pour un recensement effectif des mines artisanales, à petite échelle et carrières clandestines.

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Les données récoltées sur le terrain en avril 2019, dans les cinq régions du pays, ont été traitées, analysées et compilées. Le rapport est édité en octobre 2019. La cartographie des sites et carrières illicites a permis de recenser 431 sites clandestins dont 40 concernent l’or et 3 seulement le diamant. On doit en compter davantage depuis cette date.

«Le sable reste la ressource la plus exploitée sur l’ensemble du territoire. Si l’exploitation des matériaux de carrière constitue une activité rentable commercialement, elle l’est, pour le moment, pour les exploitants clandestins qui l’exercent au détriment de l’Etat et souvent des propriétaires terriens.

Les acteurs clés pour une meilleure identification des exploitations, pour plus de respect des textes, restent les propriétaires terriens et, dans une moindre mesure, les collectivités préfectorales qui collectent les taxes à la sortie des sites. Les syndicats de transporteurs, qui sont impliqués dans la défense des intérêts de leurs membres, peuvent être approchés pour obtenir leur contribution à l’effort de formalisation», conclut le Consultant. Et de se demander, parlant du potentiel minier en or : «le Togo exporte aussi d  l’or produit au Togo. N’y aurait-il pas une possibilité d’accompagner les acteurs pour les former à mieux reconnaitre les gîtes primaires et à les exploiter de façon organisée?».

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153 sites à Lomé

On y rencontre plusieurs sites de carrière de sables avec des modes d’exploitations différents. Certains sont mécanisés (utilisation de pelles hydrauliques, des camions et des chargeuses) tandis que d’autres sont manuels (exploitation à la pelle). La profondeur des exploitations de sable, de façon générale, varie de 1 m à 6 m selon les sites. Le sable est d’origine marine, de couleur blanchâtre, grisâtre mais aussi rougeâtre dans certains sites.

De nombreux sites sont inactifs et la végétation se développe à l’intérieur des excavations. Pour les sites toujours en activité, une certaine organisation des exploitations a été mise en place pour assurer une gestion efficace de l’exploitation des gisements. Les sites de latérites cartographiés sont, pour la majorité, abandonnés.

Ces sites ont fait l’objet d’une exploitation par les sociétés de BTP (Bâtiments et travaux publics). Certains sites restent toujours actifs avec un mode d’exploitation semblable à celui du sable. Les profondeurs d’exploitation ne dépassent pas 4 mètres. Les sites de graviers roulés sont, pour la plupart, manuels. Les profondeurs ne dépassent pas 4 mètres.

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L’exploitation est faite à la pelle munie de grands tamis fabriqués par les exploitants. Sur certains sites, l’exploitation de sable a mis à nu des couches de gravier. Ce qui a permis à des anciens sites de sable de devenir des sites de graviers roulés.

Un seul site de kaolin a été cartographié dans la feuille de Lomé. L’exploitation de kaolin «consommable» est faite en puits ayant des profondeurs de 15 mètres, puis par des galeries.

92 sites à Atakpamé

 L’exploitation de sable occasionne des épaisseurs de 0,5 à 3 m ; le sable est généralement blanchâtre et grisâtre ; il est rencontré au niveau des dépôts de rivières, plus précisément dans les méandres. Dans ces méandres, il y a d’importants dépôts de sable continental qui font l’objet, à plusieurs endroits, d’exploitations.

De plus, au niveau de certains ponts, se développent les activités d’extraction de sable par les populations riveraines. Ces exploitations de sable à côté de ces ouvrages peuvent engendrer des conséquences négatives sur la stabilité des ouvrages. L’exploitation de graviers dans le degré carré d’Atakpamé est plus rencontrée dans les lits et à proximité, au niveau des méandres des rivières à certains endroits. Les graviers au niveau des rivières sont roulés et de dimensions variées.

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C’est dans la préfecture d’Anié que l’on rencontre une exploitation importante de gravier par les populations, dans les zones alluvionnaires. Les dépôts sont extraits à la pioche et à la pelle, puis tamisés pour récupérer les graviers roulés.

Par contre, ailleurs, l’exploitation est faite dans des endroits riches en quartz. L’exploitation est faite en creusant à l’aide de pelles et de pioches. Les gros blocs de quartz sont concassés à l’aide de marteau. Pour ces sites de gravier, l’exploitation est dominée par les femmes et des enfants, surtout dans les environs de la ville de Kpalimé. Les profondeurs d’exploitation varient entre 1 et 3 m selon les sites. Les sites de latérites sont généralement abandonnés, mais certains sites sont en activité pour le ravitaillement des travaux de réhabilitation des pistes rurales.

L’or rencontré dans la région des Plateaux est, en majorité, alluvionnaire. Un site est rencontré sur la colline de Djalouma. Plusieurs sites se rencontrent dans les lits des rivières et sur les berges.

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L’exploitation sur les berges est faite dans des niveaux alluvionnaires, dans les zones de méandres, après avoir dépassé la couche sableuse et atteint des niveaux à dépôts alluvionnaires riches en graviers arrondis. La présence d’or dans ces couches à graviers roulés témoigne du phénomène d’érosion et de transport des minéralisations aurifères entraînées depuis la zone source vers des zones de bassins. Il y a aussi deux sites de diamant, peu actifs.

46 sites dans la feuille de Sokodé

La majorité des matériaux des carrières sont prélevés majoritairement dans les rivières, particulièrement pour le gravier. D’importants dépôts sont rencontrés dans les rivières et dans les zones de dépôts superficiels. Le degré carré de Sokodé regorge des sites avec un fort potentiel en gravier. Le sable reste un matériau principalement exploité dans les rivières et dans quelques zones de dépôts.

Sokodé concentre le plus grand nombre de sites artisanaux d’or dans tout le pays répertorié au cours des travaux de cartographie. On a, entre autres, des sites alluvionnaires, éluvionnaires et filoniens. L’or rencontré dans cette partie du pays est, en majorité, alluvionnaire. Seul un site rencontré dans la préfecture de Blitta est filonien et alluvionnaire. Le contexte d’exploitation de l’or est semblable à celle pratiquée dans le degré carré d’Atakpamé. C’est dans les lits des rivières et sur les berges que les sites se développent.

L’exploitation alluvionnaire d’or se fait principalement dans des couches graveleuses. De façon générale, des couches de sable d’une épaisseur de 1 à 1,5 m se superposent aux niveaux riches en fragments de quartz arrondis. Les puits et galeries se développent alors sur des couvertures sableuses. Les dépôts alluvionnaires riches en graviers arrondis sont lavés sur des tapis.

101 sites à Kara

Dans la région de Kara, la majorité des carrières de sable et les sites de graviers sont rencontrés dans les rivières (dans les lits et sur les berges). On rencontre, de façon générale, du sable fin. Un grand site de sable à gros grain avec un potentiel important est rencontré dans la préfecture de Kozah. L’extraction des graviers se fait à l’aide de pelles et de cuvettes. Le tout-venant est ensuite tamisé sur les bords des rivières pour séparer les matériaux suivant les granulométries diverses.

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Ces graviers sont généralement roulés. Cependant, dans certains sites de dépôts, des graviers de composition graveleux-latéritiques sont exploités et présentés du gravier tout court. Les carrières de latérite sont rencontrées à proximité des pistes en construction ou en réhabilitation.

Ces sites sont généralement exploités par les entreprises de BTP, maîtres de projets de construction routière. L’activité d’exploitation artisanale d’or n’est pas très développée dans la feuille de Kara. Le levé cartographique a permis de recenser quelques sites dans la préfecture de Bassar. L’exploitation d’or se fait dans les lits des rivières et sur les berges.

39 sites à Dapaong

 Les carrières de sable se rencontrent majoritairement dans les lits des rivières notamment au niveau des méandres. La majorité des sites de sable sur la feuille de Dapaong sont concentrés dans la préfecture de Tone.

Ces sites ravitaillent en sable plusieurs villes de la région des Savanes. Les carrières de graviers sont rencontrées au niveau des dépôts superficiels à des profondeurs allant de 0,5 à 1,5 m. L’extraction se fait à la pelle suivie d’un tamisage permettant d’avoir des graviers de taille moyenne et de forme anguleuse.

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Par région, la cartographie donne 123 sites dans la Maritime, 122 dans les Plateaux, 75 dans la Centrale, 74 dans la Kara et 37 dans les Savanes.

A noter que, courant 2017, l’Agence nationale de gestion de l’environnement (ANGE) disait avoir recensé, dans le secteur du sable, une centaine de carrières non autorisées et ouvertes sans certificat de conformité environnementale. En ce temps, il a été dit que certaines de ces carrières devaient être fermées.

Union No 1416

Source : Togoweb.net