Depuis ce matin du 27 décembre 2018, des militaires armées jusqu’aux dents quadrillent le quartier Agoe-Fidokpui. Ils demandent d’abord la carte d’identité nationale aux riverains. Quand le citoyen est en règle, ils exigent ensuite la carte d’électeur. Ceux qui ne sont pas en règle se voient infliger, comme de coutume, des traitements inhumains et leurs engins roulant emportés.
La situation n’a pas laissée indifférentes les instances du PNP qui reçoivent, le plus souvent, les plaintes des victimes. Saisie par le secrétariat général de ce parti, une représentation diplomatique a valablement interroge les autorités compétentes togolaises. Sauf qu’elle s’est vue répondre que c’est une « opération anti-criminalité » qui est en cours avec un cocktail de policiers, gendarmes et l’appui des militaires.
Cet argument suffit donc pour que le crime continue à ciel ouvert. La nuit, peut-être, l’opération s’invitera dans les maisons pour molester les citoyens. Demain, il est possible qu’un autre quartier accueille la race de ceux qui sont éternellement habillés pour la corvée contre leurs semblables. Qui sait s’ils ne recevront d’ailleurs pas, à tout moment, l’appui d’une horde d’ officiers supérieurs pour donner l’ exemple du crime parfait.
En demandant les cartes d’électeur, est-ce à dire que dans les pays ou un fils remplace son géniteur au pouvoir, un citoyen n’a pas le droit de suivre le boycott d’une opération électorale ? Pourquoi ces quartiers ? Que cache le silence et la complaisance des milieux diplomatiques pourtant habitués aux tapages à la moindre peccadille contre leurs citoyens ?
Ainsi va la sécurité sous Yark Damhame. Inutile de rappeler les violations de domiciles suivies d’enlèvements sauvages nocturnes que tout citoyen attend à tout moment.
Cette topographie m’oblige à briser le silence de mon lit de malade malgré les injonctions du médecin. Que Dieu s’occupe des Togolais.
Abi-Alfa Izotou/Le Rendez-vous
Source : www.icilome.com