Opposition Togolaise: Désormais Collaboratrice ou Complice du pouvoir?

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«La malhonnêteté de nos dirigeants au zénith!
Il y a quelques jours, l’UFC préparait son congrès. C’est le ministre Boukpessi qui informe Elliot Ohin que son président Gilchrist Olympio lui a envoyé une lettre de report. Le ministre Ohin demande à avoir copie de la lettre, et voilà Boukpessi qui dit que pour des raisons administratives, il ne peut pas lui remettre copie. Contacté, Gilchrist dit n’avoir pas écrit à Boukpessi. Pour rappel, quelques jours avant, le CAR a tenu son congrès terminé en queue de poisson grâce à des mains noires du pouvoir. C’est ça la démocratie au Togo? Difficile pour un pays de se développer quand il est dirigé par des gens malhonnêtes sans foi ni loi qui n’ont pas honte.» (Un citoyen togolais désabusé)

Pour revenir à ce petit texte du compatriote qui résume en quelques mots le drame politique togolais voulu et entretenu par des sans-coeur, des malhonnêtes, de surcroît mytomanes, ne serait-il pas plus sage de nous référer à ce dicton répandu en pays tem, et qui stipule: «Si vous vous vendez à 5 francs, on vous achetera à la fin à 3 francs.» Ceci pour faire référence au comportement de Gilchrist Olympio qui, imbu de sa personne, pour de l’argent et surtout pour faire mal aux autres au sein de l’opposition, avait décidé de cracher sur la mémoire et surtout sur l’héritage politique de son père Sylvanius Olympio, en s’alliant avec le diable, qu’il avait pourtant passé toute sa vie presque à combattre. Ce comportement irresponsable, malhonnête, impoli, dénué d’aucun brin de patriotisme de ceux qui prétendent diriger le Togo, vis-à-vis des partis de l’opposition et partant du peuple, prend bizarrement certaines de ses racines dans le comportement non moins irresponsable de certains leaders supposés de l’opposition comme Gilchrist Olympio et tant d’autres. Et ce qui se passe aujourd’hui au Togo en termes de stratégie de cette fameuse opposition pour contrer l’avancée du mal que constitue le maintien du régime anti-peuple des Gnassingbé, montre à suffisance que la leçon n’est pas retenue.
Incompétence? Mauvaise foi? Mauvaise volonté? Méchanceté? Égoïsme ou paresse? Un peu de toutes ces tares constitue, hélas, le syndrome qui tire cette supposée opposition vers le bas. Mal inspirée, incapable de s’unir pour parler d’une voix, ce qui reste de l’opposition togolaise se laisse aujourd’hui mener par le bout du nez par un régime pourtant vomi par le peuple, et dont ils ont passé trois décennies à contester la légitimité. Actuellement au sein des états-majors des partis politiques dont beaucoup ne sont que des coquilles vides, n’ayant que leur sigle à faire valoir, tout va dans tous les sens. Cette fièvre électoraliste qui s’est emparée de tout le monde au Togo, c’est la nouvelle trouvaille; et tout se passe comme si le dictateur venait de tomber; comme si les conditions d’organisation de ces élections étaient subitement devenues parfaites; comme si les instruments de fraude et de répression avaient disparu; comme si les tortionnaires et tous les tueurs impunis du régime étaient, comme par miracle, mis hors d’état de nuire, et qu’il y avait la garantie que ça ne recommencerait plus. Les prisonniers politiques, les exilés politiques, ça ne regarde désormais que les formations politiques auxquelles ils appartiennent; plus de place pour les sentiments et pour une quelconque solidarité au sein de l’opposition. Solidarité, dites-vous! Des supposés opposants qui ont refusé de s’unir ne peuvent pas être solidaires. Il est très fréquent, quand vous parlez à des responsables politiques, supposément de l’opposition, de vous entendre retorquer qu’une union de l’opposition n’est pas possible. Pourquoi ne serait-elle pas alors possible, si on a vraiment la volonté de s’unir pour libérer le peuple? Une fuite en avant pour mieux jouer aux orgueilleux, aux égoïstes; pour permettre la persécution par le régime des plus valeureux, en continuant à tromper les populations togolaises pour lesquelles ils disent pourtant s’être engagés. Pauvre Togo!

Aujourd’hui l’opposition togolaise, comme pour confirmer son échec sur tous les plans, n’a de mieux à faire que de s’aplatir pour respecter une loi scélérate faite par le régime Gnassingbé pour se choisir sa propre opposition et éliminer des formations politiques comme le PNP de Tikpi Atchadam, ou le MPDD de Messan Agbéyomé Kodjo; des partis politiques qui, aux yeux du pouvoir de dictature de Lomé, constituent une vraie menace pour son maintien. Deux formations politiques dont les leaders sont en exil pour sauver leur peau. Surtout Tikpi Atchadam dont l’initiative révolutionnaire du 17 août 2017 avait failli emporter nos usurpateurs, est déclaré persona non grata dans son propre pays; beaucoup de ses militants et sympathisants sont en prison depuis plusieurs années. Et c’est à ce moment précis que choisissent Faure Gnassingbé et sa clique pour voter une nouvelle charte des partis politiques, dont le but, comme nous l’écrivions plus haut, n’est rien d’autre que de se choisir une opposition qui sache les caresser dans le sens du poil. Comment des formations politiques dont les chefs et les militants sont, soit en exil ou en prison, et dont tout mouvement est contrôlé comme du lait sur le feu, pourraient-elles s’y prendre pour organiser des congrès pour se conformer à la nouvelle charte, comme le veulent le dictateur et ses complices? Et ceci ne dérange aucunement cette opposition togolaise composée en majorité de plusieurs partis de moindre importance, n’ayant aucune assise même régionale et qui se démènent comme de beaux diables pour organiser des congrès. Une curieuse opposition qui accepte de danser à la musique de la dictature qu’elle prétend pourtant combattre. Au Togo, on s’oppose plus à l’émergence d’un leader fiable au sein de l’opposition à même de faire changer la donne, qu’au régime Gnassingbé qui malmène les Togolais depuis un demi-siècle. Aujourd’hui dans notre pays on ne sait plus qui est qui. Des soi-disant leaders de partis politiques dont l’envergure ne dépasse pas le cercle familial et celui des amis, se muent eux aussi en sauveurs du Togo en promettant le paradis. Il paraît même qu’un parti politique dont nous taisons le nom, et dont le leader fut naguère chef de file de l’opposition, soit l’un des premiers à refuser l’union. Allez-y savoir pourquoi!

Pauvres Togolais, que ce soit de la part du régime Gnassingbé, que du côté de leur pseudo-opposition, ils auront vu de toutes les couleurs.

Samari Tchadjobo
Allemagne

Source : 27Avril.com