Opinion/Législatives Togo : Kohan Binafame donne les preuves de la fausseté des résultats de la CENI

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Les résultats provisoires publiés par la CENI à l’issue des législatives du 20 décembre dernier ne cessent de susciter des réactions. Dans une tribune (reprise ci contre),  Kohan Binafame, membre du parti FDR revient sur le sujet. Au-delà des affirmations, ce dernier explique sur la base des chiffres, pourquoi les togolais ne peuvent avoir fi aux résultats de la CENI.
« Taux de participation à la farce électorale du 20 décembre 2018

Le 20 décembre, les populations togolaises, dans une majorité écrasante, ont fait montre d’une résistance à la dictature instaurée par le Rpt-Unir et soutenue par les réseaux mafieux au sein de la Cedeao et à travers le monde en boycottant massivement les élections législatives organisées unilatéralement par le régime anachronique en place.

Mais comme toute dictature a pour caractéristique principale le mensonge d’Etat, le Rpt-Unir a fabfriqué de faux chiffres de participation pour cacher son impopularité. Sans honte, la CENI annonce fièrement un taux de participation de 59 % avec une addition mal ficelée dont le total donne un taux de plus de 70%, signe palpable d’un mensonge hâtif et peu réfléchi. Et pourtant, le jour du scrutin, tout le monde a constaté un désert électoral devant les bureaux de telle sorte que les plus optimistes parlent d’un réel taux de moins de 15 %. Selon Julie Vandal de RFI, à certains endroits, les assesseurs des bureaux de vote et les observateurs étaient plus nombreux que les électeurs. Le chiffre de moins de 15 % réflète le constat du désert électoral devant les bureaux de vote.

Pourquoi le taux de participation annoncé par la CENI est faux ?

Plusieurs faits permettent de déceler aisément la superchérie du gouvernement. Je citerai entre autres :
– le sondage de Afrobaromètre.

Selon ce sondage réalisé en 2017, 85 % des Togolais exigent les réformes avant toute élection.

Entre 2017 et 2018, nous ne voyons pas ce qui a été fait pour amener les Togolais à changer d’avis. Dans ces circonstances, l’on ne voit pas comment la participation peut atteindre 59 %. Le mensonge est trop gros.

– l’incapacité des activistes du pouvoir de prouver par des images qu’il y a eu affluence dans les bureaux de vote là où ils ont annoncé des chiffres à la soviétique.

A l’ère des réseaux sociaux, les activistes du régime n’auraient pas fait économie d’images montrant des files d’attente devant les bureaux de vote, s’il y avait vraiment eu une grande affluence. Tout le monde a vu le premier ministre Klassou devant un bureau vote à Notsè dans un rang d’à peine une dizaine de personnes. Les images dans le cas d ’espèce parlent plus que les mots. Les chiffres à la soviétique annoncés par la CENI pour de nombreuses préfectures proviennent des bourrages d’urnes.

– la désertion de la ville de Sokodé par des populations.

Le cas de Tchaoudjo met à nu le pouvoir. En effet, Tchaoudjo est le fief de l’opposition, notamment du Pnp. En l’absence du Pnp qui boycotte le scrutin, il est impossible que le taux de participation atteigne les 66 % affichés par la CENI ? Aussi, de sources dignes de foi, de nombreux habitants de Sokodé par crainte de troubles le jour du vote, ont fui la veille. Dans ces circonstances, il est évident que la participation serait très faible.

– Le peu d’engouement suscité par la campagne chez les populations laissait présager une participation très faible. Toutes les personnes sérieuses ont pu constater que les Togolais en majorité sont restés indifférents à la campagne électorale. A plusieurs endroits, les équipes de campagne des candidats se sont retrouvées devant des sièges vides. La question que l’on peut se poser est de savoir qu’est ce qui peut amener les Togolais, insensibles à la campagne électorale, à voter. Par ailleurs, la campagne elle même a été terne, faute d’enjeu.

Tout ce qui précède montre que le pouvoir a fabriqué le taux de participation. Mais qui veut-il tromper ? Sûrement le président Faure Gnassingbé pour lui faire croire que les Togolais le soutiennent.

Il ne pouvait en être autrement, car il n’existe pas de raisons valables, à moins d’appartenir à la minorité oligarchique au pouvoir, de voter pour le Rpt-unir. Aucun peuple au monde ne s’autoflagèle volontairement. Les Togolais à plus de 80 % rejettent le régime en place. Le pouvoir le sait. C’est pourquoi il craint les élections transparentes ».

Binafame Kohan Kidèkiyime

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