Le commandant Olivier Amah, depuis son lieu d’exil, ne manque pas d’occasion pour proposer des pistes de solution pour une sortie crise au Togo. L’ancien président de l’Association des victimes de tortures au Togo (ASVITTO), intervenant récemment sur la radio Kanal K en Suisse, a concocté des stratégies pouvant permettre d’en finir avec « le régime despotique et malfaisant » de Faure Gnassingbé. L’ancien commandant de la gendarmerie lance un appel pressant à la frange républicaine de l’armée togolaise. Et ce, pour une prise de conscience.
C’est un secret de Polichinelle. La grande muette est le rideau de fer qui bloque la voie de l’alternance politique au Togo. Elle est fortement politisée. Pour bon nombre d’observateurs, elle est la racine du mal togolais. Selon le Commandant Olivier Amah, c’est depuis le coup d’Etat de Nicolas Grunitzky que le feu Général Gnassingbé Eyadema a mis l’armée sous sa botte, tel un bouclier de protection.
« Dans les années 66, ce que j’avais dit en 2013, en novembre 66, c’est le père de Faure Gnassingbé même qui était à la tête des militaires qui sont allés obtenir la démission de Nicolas Grunitzky. Ils l’ont fait lorsque les populations les avaient appelées. Mais quand le père de Faure Gnassingbé est venu au pouvoir, il a infiltré sérieusement l’armée à travers des recrutements à caractère tribal. C’est ce qui a plombé le caractère républicain de notre armée. Faure Gnassingbé est venu et est allé dans la même direction. C’est ce qui rend les choses difficiles », a analysé l’ancien président de l’ASVITTO.
Contraint à l’exil depuis 2014 par le régime de Faure Gnassingbé, il estime que les lieutenants de la Coalition doivent revoir leur stratégie. Il propose que Jean-Pierre Fabre et ses amis de la Coalition des 14 joignent aux différentes manifestations : l’audace. Selon l’ancien commandant de la gendarmerie, l’armée, telle qu’elle est aujourd’hui, est divisée. Une frange républicaine y existe bel et bien. Il faut donc développer des scenarios, des actions de grande envergure pouvant rompre la cohésion de l’armée, à saper le moral des conservateurs. Ceux-là mêmes qui mangent à la table du Prince de la Marina.
« Nous avons utilisé la non-violence, mais ils nous prennent pour des cons. Maintenant, concernant le dialogue, lorsque la diplomatie échoue, il faut changer de stratégies. Je pense que les gens me comprennent à demi-mot. Il faut qu’on mette les bouchées doubles, il faut foncer avec courage et de l’audace. Et si nous le faisons, nous persistons d’une manière massive, nous aurons gain de cause », a proposé le Commandant.
Pour cet ancien patron de l’armée togolaise, Faure Gnassingbé est actuellement inquiet. Puisque l’armée sur qui il compte, reste toujours divisée. Raisons pour lesquelles, il se sent obligé de la complimenter dans tous ses discours, de militariser le pays, de rappeler des militaires retraités et de monter en grade certains officiers.
Pour finir, le Commandant Olivier Amah lance un appel à ses frères d’arme à prendre conscience de la situation sociopolitique grave que traverse le pays. Au peuple togolais, il lui conseille d’être audacieux et déterminé.
« Continuons de persister et le jour où il y aura une grande mobilisation, tout le peuple va demander l’intervention de l’armée. Et, à force d’insister, on aura les républicains parmi eux qui vont agir », a-t-il conclu.
A. Godfrey
Source : www.icilome.com