Le Rwandais Henry Gaperi, commissaire général de l’Office togolais des Recettes (OTR) depuis janvier 2014, quitte ses fonctions à la suite d’une décision prise lors du Conseil des ministres de samedi à Lomé. L’intérim est assuré par l’actuel commissaire des douanes, Kodzo Adedze.
Limogeage, fin de contrat, démission ? Les raisons de la fin du bail de Henry Gaperi à la tête de l’Office togolais des Recettes (OTR) restent inconnues. La décision a été prise le 25 février à l’issue du Conseil des ministres présidé par le chef de l’État Faure Gnassingbé.
Kodzo Adedze, jusqu’ici commissaire des douanes et des droits indirects, est chargé d’assurer l’intérim en attendant la nomination d’un nouveau titulaire au poste.
Nommé commissaire général de l’OTR en janvier 2014 à la suite d’un appel à candidatures, Henry Gaperi n’a jamais réussi à faire l’unanimité sur sa personne au Togo. « La fusion des deux principales régies financières de l’État s’est opérée dans la douleur et beaucoup ont pris le Rwandais pour cible dès son arrivée », indique un ancien haut fonctionnaire des douanes.
Les réformes opérées, les nouvelles taxes et les nombreux redressements appliqués aux entreprises ont contribué à exacerber la défiance à l’endroit de celui qui a toujours été perçu comme « un étranger » à la tête de l’une des institutions les plus prestigieuses au Togo.
Soulagement
De fait, l’annonce surprise du départ de Henry Gaperi est accueillie avec soulagement et satisfaction dans les milieux d’affaires togolais. « Mais sommes-nous vraiment au début d’une nouvelle réforme plus favorable aux entreprises et même aux particuliers », s’interroge Albert, tenancier d’une boutique d’alimentation générale à Lomé. Car le conseil des ministres, outre la nomination du Commissaire général intérimaire, ne dit rien sur la situation de la régie financière.
Créé en 2012, l’OTR a pour mission de recouvrer les impôts, les taxes et droits de douanes pour « le compte de l’État et des collectivités territoriales ». Établissement public à caractère administratif, doté d’une autonomie de gestion administrative et financière, l’OTR intègre les directions générales des Douanes et des Impôts au sein d’une structure unique.
L’intérimaire, jusque là commissaire des douanes, a bonne presse dans l’opinion. Et il devra, selon les spécialistes, s’atteler à redorer le blason de l’institution décriée par une majorité de contribuables togolais.
L’OTR a affiché en 2016 des résultats « satisfaisants » avec l’atteinte de plus de 90% des prévisions. L’Office a en effet mobilisé au cours de l’année écoulée 568,5 milliards de F CFA (865 millions d’euros), au-dessus de la prévision de recettes budgétaires chiffrée à 575 milliards de F CFA.
Jeune Afrique