Obsèques de DJ Arafat: quand une société célèbre la décadence de sa jeunesse

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Arraché à l’affection des siens et de ses fans du monde le 12 Août 2019, Arafat Dj reste outre tombe, un cas d’école et un cas de conscience pour la société ivoirienne.

Une mort inutile, comme celles de nombreux jeunes ivoiriens partis dans la fleur de l’âge. Des enfants orphelins, une femme et une mère affligées, comme de nombreux parents anonymes qui enterrent impuissants leurs enfants, époux et frères. Une population meurtrie face au drame d’un enfant de la rue devenu illustre ambassadeur du pays et perdu… La Côte d’Ivoire a-t-elle fait fi de l’émotion, des accusations ou des suspicions pour apprendre de ce drame ?

Obsèques d’Arafat Dj : Ont-ils tiré les leçons d’un drame Social ?

Pourtant il aurait fallu emprisonner Arafat Dj à chacun de ses accidents ayant occasionné dégâts matériels et morts d’hommes, (oui il y en eu) au lieu de le protéger.

L’emprisonner à chaque frasque ayant occasionné blessure et agression physique sur un citoyen. Mais faut-il que nos centres pénitentiaires revêtent le statut de censeur de la société plutôt que celui de mouroir pour citoyens gênants. Les accointances avec des autorités de son pays ont été le passeport d’exonération de peines de prisons pour Arafat Dj, mais aussi la clé de sa perte.

Le Cas Naî reste l’un des souvenirs les plus récents des abus et dérives auxquels ce garçon s’était livré. Affirmer sur les réseaux sociaux comme son collègue Debordo Leekunfa, que fumer de la drogue, sans être inquiété était un doigt d’honneur à la société ivoirienne. Pourtant la coercition dans un pays qui a été dénaturée par de nombreuses crises, devrait être de rigueur pour éviter ce genre de drame. Donner l’exemple en incarcérant ou sanctionnant d’une manière sévère les dérives de citoyens fussent-ils célèbres, est un gage de protection des jeunes qui les adulent et pour ces citoyens. Les Etats-Unis en sont un exemple.

C’est de la prison qu’Akon est devenu une super star. Si la société américaine avait manqué de rigueur, elle l’aurait perdu dans une guerre de gangs comme les rappeurs 2pac ou Notorious Big. Il y’a eu port d’armes à feu, bagarres, agression dans le milieu du coupé décalé dont Arafat Dj était le porte drapeau. Aucune sanction ni garde à vue. Personne ne sait l’issue qu’aura l’affaire de l’artiste Debordo Leekunfa, interpelé et relaxé pour exhibition d’arme de poing en public. Le phénomène des brouteurs (cyber escrocs) a soutenu et parfois financé le coupé décalé. Il y’a eu des travers, des sacrifices humains, de l’arnaque, des viols, mais on a excusé les jeunes ivoiriens au nom du non sens. Et aujourd’hui la Côte d’Ivoire fait les frais de sa démission et pousse la bêtise d’un investissement à perte, à son comble.

Arafat Dj : Que célébrons-nous ce vendredi 30 Août 2019 sur les ruines de ce drame ?

228 000€ (150 millions CFA) et des centaines de litres de bière, fournis par le chef de l’Etat lui-même, à des milliers de jeunes du profil du défunt. L’Etat de Côte d’Ivoire va « célébrer » un drame lors des funérailles de quelqu’un qu’on a refusé d’éduquer, sur fond d’alcool et de musique. Demandons-nous tout net; Que célébrons-nous ce vendredi ? L’échec de la société ivoirienne ou la déchéance d’une génération sans repères ? On festoie sur les ruines de ce qui aurait dû être le deuil de toute une responsabilité foirée. Le pays n’investit pas dans la prévention et le « redressement des citoyens » abîmés de l’intérieur.

Difficile d’écouter ces nombreux jeunes vivants, prêts à servir leur pays à travers des projets viables. Les financements se font rares, pourtant on trouve le moyen de faire le pied de nez à la vie et à l’espérance d’une nation. 150 millions Fcfa pour une nuit de deuil. Mais on ne les a pas pour réinsérer ces jeunes qui subissent l’irresponsabilité des gouvernements successifs et les revers d’une société qui a finalement admis l’immoralité et le non sens comme valeurs sociétales. La situation du pays est critique (le pays est dur, on va faire comment ?), ces jeunes ont-ils d’autres choix ?

Oui, déjà l’Etat peut trouver 150 millions pour la réinsertion socio-économique de ces jeunes remplis de talents et diplômés. Oui il y en a de diplômés, et désespérés à l’abandon. Tout n’est pas que politique et il faut se ressaisir. Car si la rue continue de leur tendre les bras, la Côte d’Ivoire en enterrera de nombreux dans la fleur de l’âge. C’est un drame national tant dans la forme que dans le fond. La Côte d’ivoire mange ses meilleurs enfants, c’est un attentat contre l’espérance.

Source : www.cameroonweb.com