Nouveau mandat: chasse à l’homme et pression des USA

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Proclamé vainqueur à l’issue de la présidentielle du 22 février  dernier, Faure Gnassingbé a prêté serment hier dimanche devant la Cour Constitution. Le président débute donc son nouveau mandat dans un contexte  quelque peu difficile puisque- comme l’écrit nos confrères de Afrika Stratégies-  Faure Gnassingbé doit composer avec la tension interne née de la crise post-électorale mais également la pression américaine. Extrait…


(…) A l’heure actuelle, à part le Vatican qui n’a pas une coopération bilatérale avec le Togo impliquant des aides ou investissements, les Etats-Unis restent les seuls pays à maintenir la pression.

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Non seulement le Millenium challenge account, programme américain d’aide et de développement est suspendu alors qu’il était près d’aboutir, mais un autre incident anonyme a eu lieu, début mars. Des officiels en mission à Washington n’ont pas eu de visas malgré la note verbale et les passeports diplomatiques et de service.

Mais quelques semaines plus tard, les vignettes leur ont été collées dans leurs passeports. Washington qui ne donne pas d’explications dans sa gestion des visas n’en a pas fourni au pouvoir togolais. Aussi, un stage élitiste regroupe chaque année de jeunes officiers togolais et des soldats américains pour un recyclage et une remise à niveau notamment dans les renseignements, la lutte contre le terrorisme et la gestion des crises humanitaires.

Prévu initialement en octobre 2020, ce séjour militaire qui devait concerner une vingtaine de militaires togolais a été reporté sans raison et sans lien avec le Covid-19 qui sévit dans le monde et aux Etats-Unis. Mais ce qui est le plus scandaleux, c’est la chasse à l’homme ciblée dont est accablée la Dynamique Kpodzro qui a soutenu la candidature de Kodjo. A l’heure actuelle, des cadres du Mouvement patriotiques pour la démocratie et le développement (MPDD), des conseillers du président, quelques collaborateurs ainsi que des chefs de partis partenaires sont encore détenus.

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Soit 17 personnes au total dont Targone, président d’un micro parti (DSA), soutien qui, comme la plupart de ses codétenus, est soumis à de la torture au quotidien. Alors que les Togolais croyaient à l’accalmie, à la veille de la prestation de serment, Mme Dabadji Bernadette, présidente de la Synergie des jeunes patriotes et très proche de la Dynamique a été, sans raison, arrêtée et détenue au secret.

Le mandat de toutes les incertitudes

C’est dans ces conditions d’incertitude que Faure Gnassingbé prête serment. Un non événement pour beaucoup de Togolais qui suscite, même au sein de ses pairs, des agacements. Les Etats Unis et Nigeria avaient voulu que l’événement soit reporté, le temps d’une tentative de discussion entre le président sortant et celui démocratiquement élu. Le Béninois, avec qui Faure Gnassingbé entretient de mauvaises relations pense aussi qu’une sortie de crise passe par une concertation entre les deux camps.

Il faut rappeler que depuis que Faure Gnassingbé apporte facilités et honneurs à Yayi Boni, ancien président du Bénin et ennemi juré de Patrice Talon, donne un passeport diplomatique à Komi Koutché, ancien ministre des finances récemment condamné à vingt ans de prison par une justice béninoise à solde, et protège Reckya Madougou, virulente critique de Talon, le torchon, à défaut de bruler, fume entre Cotonou et Lomé.

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Si Patrice Talon visiblement n’a apporté aucun soutien à l’élection de Agbéyomé Kodjo, il ne voyait pas non plus d’un mauvais œil le départ de Faure Gnassingbé d’autant que séjournant par deux fois à Lomé l’été 2017, dans la foulée des manifestations montres contre le président togolais, son homologue béninois lui avait proposé «  de ne pas se représenter en 2020« . C’était lors d’une entrevue à l’aéroport Gnassingbé Eyadema puisque compte tenu de l’insécurité ambiance instaurée par les manifestations, Patrice Talon n’a pas pris le risque de se rendre à la présidence togolaise.

Si le président togolais pense, par cette prestation de serment, mettre le monde devant le fait accompli, rien n’est joué. Il doit faire face à des frustrations au sein de l’armée depuis que des officiers Losso, ethnie du nord du pays dictent leurs lois aux kabyè, ethnie du chef de l’Etat qui pensent qu’ils jouissent d’un monopole naturel sur la grande muette.

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 A l’heure actuelle et bien que quelques bouteilles de champagne arroseront, la triste prestation, tout peut arriver et à tout moment, surtout quand, sûr de lui-même, le chef illégitime sombre lentement, dans l’insouciance et l’inconséquence. « Qui sème le vent récolte la tempête« , dit l’adage mais qui sème la tempête est emporté par le vent.

Source : Togoweb.net