« Notre réponse » à Tikpi Atchadam

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Réglementairement dans huit mois, les Togolais iront aux urnes pour élire leur nouveau Président de la République. Dans une nouvelle sortie, depuis sa cachette, le leader du Parti national panafricain (Pnp), Tikpi Atchadam appelle à une synergie d’actions pour faire obstruction à Faure Gnassingbé dans son élan vers un quatrième mandat.


La présidentielle de 2020 arrive à grand pas !

En l’espace de seize mois, le Togo tiendra sa troisième élection d’affilée. Les législatives de décembre 2018, les municipales de juin 2019, puis la présidentielle de 2020 qui devra se tenir en avril, de la même année. Si les intentions se retiennent, pour l’heure, au sein de l’opposition, le pouvoir, lui, affiche clairement les siennes. Au lendemain des réformes constitutionnelles telles qu’opérées en mai dernier, il est fort à parier, à ne point douter, que le chef de l’État actuel postuler à un quatrième mandat à la tête du Togo. Soit, 20 ans depuis son accession au pouvoir en avril 2005, au lendemain du décès de son père.


Tikpi dit « Non ! » au quatrième mandat de Faure…

D’ores et déjà, des sentinelles prennent position pour dire catégoriquement non au quatrième mandat du Chef de l’Etat . Parmi eux, l’Archevêque émérite de Lomé , Mgr Philip Fakokpo Kpodzro qui en appelle, depuis peu, à la sagesse de celui qu’il appelle affectueusement ‘‘son fils’’ en vue qu’il se retire de la course. À sa suite, vient le leader du Parti National Panafricain (Pnp). Dans son tout récent message rendu public, Tikpi Atchadam est revenu sur les derniers développements de l’actualité politique. « Désormais, nous avons un seul et grand parti politique auquel nous appartenons tous. Ce parti, c’est le T.o.g.o ! », affirme-t-il, avant d’indiquer que « notre destin dépend de nous et nous seuls ! ».

… Et appelle au rassemblement

Par ce cri de ralliement, l’homme du 19 août 2017, en appelle à une convergence d’actions en vue d’amorcer, dans une dynamique unitaire, ce qu’il appelle le . Ainsi donc, après les chefs traditionnels, les religieux, les leaders d’opinion, la diaspora, les organisations de la Société civile (Osc) et les artistes de la chanson, Me Tikpi Salifou Atchadam appelle ses aînés politiques Edem Kodzo, Léopold Gnininvi, Zarifou Ayeva et Yawovi Agboyibo à emboîter le pas à Mgr Kpodzro pour se prononcer clairement contre un quatrième mandats de Faure. « Chacune de ces déclarations constitue, à coup sûr, un atout de taille pour le peuple togolais en lutte pour le rejet d’un quatrième mandat de Faure », a-t-il précisé. Somme toute une croisade en faveur du rassemblement et d’une union sacrée dans la perspective de 2020.

Notre ‘‘réponse’’ au chevalier de Tchaoudjo

Sur son interpellation, il convient de saluer la clairvoyance du doyen des prélats togolais qui, bien que non compris, continue par agir dans le sens d’un après 2020 sans Faure Gnassingbé à la tête du Togo. Tout comme lui, l’ancien Secrétaire Général de l’OUA, Édouard Edem Kodjo, a exprimé indirectement son opposition au 4e mandat de Faure en marquant de sa présence la Conférence publique et citoyenne organisée il y a quelques mois par la plateforme Espérance pour le Togo. « Kodjo vient de tourner le dos à Faure », avions nous titré à l’époque dans notre parution N°290 du 24 octobre 2018.

Et bien avant cette démarche de Edem Kodjo, le Maréchal, ex-figure de proue de l’opposition Gilchrist Olympio a invité très tôt le fils d’Eyadéma à ne point se présenter en 2020. C’était en novembre 2017.

C’est dire donc que cet appel de l’homme de Kparataou à l’union sacrée est plus destiné au professeur Léopold Gnininvi, à Zarifou Ayéva qui s’est complètement éteint de la scène politique, mais surtout au Président du CAR, Yaowovi Agboyibor, l’opposant recto verso dont la ruse et la duperie nuisantes à la lutte pour l’alternance, et surtout à l’unicité d’action de l’opposition, ne sont plus à démontrer.

Par ailleurs, cette sortie de Tikpi Atchadam a le mérite de relever, de manière joliment habillées, les injustices sociales que votre journal FRATERNITÉ a toujours fait ressortir dans ses analyses. C’est un secret de polichinelle que le Togo d’hier comme d’aujourd’hui, sous le régime cinquantenaire du père au fils, continue d’être un terreau fertile à l’impunité, à la culture de la médiocrité, au détriment de celle de l’excellence, du mérite. C’est donc tout le bien fondé de la lutte démocratique qui dépouillera le Togo de ses maux qui nuisent à l’émergence des talents, donc à son émergence.

Source : Fraternité No.320 du 10 juillet 2019

Source : telegramme228.com