Costume trois pièces bien posé, démarche de sénateur, sourire un peu forcé, et accompagné d’une forte délégation ; c’est d’ailleurs tout transpirant que le nouveau Président en exercice de la CEDEAO s’est présenté sous le chaud soleil de la journée de jeudi 08 juin à Aflao, frontière entre le Togo et le Ghana. Selon les informations, le but de cette visite est de stimuler chez les douaniers, le respect de la libre circulation des personnes et biens.
Les caisses de résonance du régime évoque même une visite inopinée. Un sacré paradoxe pour un Faure Gnassingbé qui a tout, sauf d’un homme discret lors de ses déplacements officiels.
L’intéressé lui-même soutient : «…Occasion pour moi d’échanger avec les chefs de poste, les douaniers, les usagers et les populations sur les conditions de traversée de nos frontières ».
Ce n’est pas tout. Le monsieur qui foule aux pieds la constitution de toute une République (refus de déclarer ses biens (Article 145 de la constitution Togolaise), qui ne se préoccupe même pas du bien-être de sa population, se targue de veiller au respect des textes en vigueur quant à la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire.
Faure Gnassingbé voudrait faire boire à qui ouvre sa bouche, son hypothétique volonté de travailler à la « construction d’une CEDEAO respectueuse des textes légués par les pères fondateurs ».
Avec seulement environ 7 millions d’habitants, pour une superficie de 56 600Km², le petit Togo échappe au contrôle de Faure Gnassingbé. 12 ans de règne, dette colossale (au-dessus du plafond en vigueur dans l’UEOMOA), des infrastructures routières dans un état hideux malgré les milliers de milliards injectés dans leur rénovation, des ministres qui n’arrivent pas à faire une différence entre le trésor public et leurs propres poches, un pays où il est quasi-impossible de soigner un palu dans les hôpitaux publics, les fonctionnaires, étudiants et élèves sont toujours dans les rues, et les élections finissent toujours dans une atmosphère délétère.
C’est sans étonnement qu’il faut constater que, pendant que Lomé est sous l’eau (y compris le port autonome de Lomé, poumon de l’économie nationale), que les familles se retrouvent sans abris, les rues impraticables, Faure Gnassingbé fait son show médiatique, arguant prendre à bras le corps, sa mission de président en exercice de la CEDEAO.
Pour couronner le tout, on place des gens sur la frontière et qui disent à Faure Gnassingbé ce qu’il veut entendre.
Dans tous les cas, ne dit-on pas que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ?
A. Lemou
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