Niger : les actionnaires nigériens de la cimenterie de Malbaza déposent plainte contre la compagnie indienne WACEM, majoritaire

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La cimenterie de Malbaza, dont la construction a démarré il y a quatre ans, est maintenant achevée. Le financement a été assuré en grande partie par la BOAD, Ecobank ou encore la BOA. L’usine devrait satisfaire la totalité des besoins nationaux et porter le prix de la tonne de ciment à 90 000 FCFA. 230 emplois directs et 500 indirects sont en jeu.

Seulement voilà, pour procéder à l’ouverture de cette cimenterie tant attendue au Niger, l’actionnaire majoritaire (51%), l’indien WACEM, exige des actionnaires locaux une rallonge de 7 milliards FCFA, qui correspondrait, selon eux à des coûts supplémentaires.

Selon une note que le site d’information Niamey et les 2 Jours s’est procurée, les actionnaires nigériens (49%) ne l’entendent pas de cette oreille et ont décidé de poursuivre WACEM en action collective pour faux, usages de faux, surfacturation, abus de bien sociaux ou encore escroquerie. Ils dénoncent également la violation de leurs droits d’actionnaires minoritaires, garantis par l’OHADA, notamment en ce qui concerne le droit de regard et de contrôle sur la gestion de la société.

Selon eux, l’actionnaire indien, fort de sa position majoritaire, a mis en place tout un système de surfacturation, de fausses factures, de faux bons de commandes et de sociétés écran, qui lui a permis de ponctionner sans contrôle, ni retenue tout le financement de l’opération et au delà.

Ils reprochent également aux actionnaires indiens de nombreux défauts de construction de l’usine et un manque à gagner considérable suite à leur refus de procéder à la mise en service. Les actionnaires nigériens évaluent leur préjudice global à 32 milliards de FCFA.

Ce sera désormais à la justice de trancher, à moins qu’un accord amaible intervienne entre temps et permette enfin l’ouverture de cette cimenterie dont les projections de rentabilité pourraient cicatriser bien des plaies.

La compagnie WACEM (West African Cement) est présente au Mali, où elle détient 70% des parts de la Diamond Cement Mali ouverte en 2012, au Togo où elle a repris en 1996 la société Ciment de l’Afrique de l’ouest (CIMAO) pour exploiter le calcaire et alimenter en clinker la société Cimtogo (à capitaux allemands), ainsi qu’au Ghana via la société Diamond Cement Ghana Ltd, créée en 2002.

Agence Ecofin