A Offfa, zone du gouvernement local de l‘État de Kwara, dans le centre du Nigeria, des braqueurs à la gâchette facile ont laissé sur leur passage 15 morts, dont 9 policiers, selon la police. Deux banques et un commissariat ont essuyé les tirs nourris de ces pistoleros qui ne se sont pas fait prier semer la désolation. La zone est encore sous le choc. Les faits.
Il ne s’agit pas d’un Western, mais bien de la réalité. Jeudi, dans l’après-midi, “un gang de braqueurs a envahi le quartier général de la police et des banques à Offa”, aux dires d’Ajayi Okasanmi, porte-parole de la police de l’Etat de Kwara. “Nous avons perdu neuf policiers et six civils. Nous avons des blessés qui sont actuellement soignés à l’hôpital”, ajoute-t-il, non sans préciser qu’il s’agissait d’“opérations simultanées”.
Toujours selon Okasanmi, les malheureux policiers ont été pris au dépourvu par les braqueurs au tempérament ultra agressif, sans dire dans quelles conditions leurs victimes ont trouvé la mort. ‘‘Cela aurait été pire si la police avait riposté avec force, mais nous aurions mis en danger la vie des civils” présents sur les lieux des attaques, a ajouté Okasanmi.
Ils ont emporté l’argent des banques dans des sacs avant de fuir sur des moto-taxis arrachées à leurs conducteurs.
Les braqueurs ont agi dans le quartier d’Offa, lieu de commerce par excellence d’environ 100.000 habitants. L’ouverture d’une “enquête minutieuse” a été ordonnée par les autorités de l’Etat, dans le but mettre le grappin sur les bandits, qui sont dans la nature. “C’est purement un acte criminel. Nous ne l’attribuons à aucun groupe en particulier”, lâche le porte-parole de la police.
A la question de savoir combien les assaillants ont emporté avec eux, la police se dit pour le moment incapable d’avancer le moindre chiffre. Mais un témoin (qui a décidé de rester anonyme) donne quelques éléments sur la méthode des gangsters. Selon lui, ils étaient au nombre de quinze et se sont scindés en deux groupes, une fois sur les lieux.
L’un des groupes s’en est pris au commissariat, “où ils ont ouvert le feu de manière aveugle, tuant plusieurs policiers”. Quant au groupe qui s’est attaqué aux banques, le témoin fait savoir que les gangsters “tiraient sur les gens qu’ils croisaient à l’intérieur, dont beaucoup dans la tête. Ils ont emporté l’argent des banques dans des sacs avant de fuir sur des moto-taxis arrachées à leurs conducteurs”.
La violence, phénomène répandu dans le pays
Visiblement, il s’agit d’individus qui n’en sont pas à leur coup d’essai. Mais ce fait n’est pas non plus rare dans un Nigeria peuplé par 180 millions d’habitants, où les braquages et autres enlèvements moyennant rançons sont monnaie courante. Un malheur n’arrivant jamais seul, l’insurrection de Boko Haram, le groupe islamiste radical d’Abubakar Shekau qui sévit dans le nord-est du pays, vient ajouter de la désolation à cette situation déjà sordide. Pour tenter de contenir toutes ces violences, le président Buhari a déployé l’armée dans plusieurs Etats.
A ce titre, ce vendredi-même dans un communiqué, l’armée nigériane dit avoir mené plusieurs raids afin de “neutraliser des bandits armés et récupérer des armes” dans le nord du pays.
Toujours selon l’armée et par la voix de Texas Chukwu, un de ses porte-paroles, des soldats en patrouille ont tué “21 bandits” dans la localité de Tunga Daji (Etat de Zamfara) mercredi dernier. L’opération aurait permis à l’armée de mettre la main sur un véritable arsenal de guerre, constitué de plusieurs fusils d’assaut de la marque Kalachnikov.
Toujours dans leur volonté de briser l‘élan des gangsters, les militaires ont sévi à Bena, dans l’Etat de Kebbi. L’opération “coup de poing” menée dans un campement a permis à l’armée de liquider un bandit. Aux dires de Texas Chukwu, l’armée recherche activement de “nombreux bandits”, toujours en fuite dans la zone.
Source : www.cameroonweb.com