De deux choses l’une. Ou bien les magistrats ont des biscuits, comme dit le langage populaire, ou bien ils n’en ont pas. Dans un cas, c’est mauvais pour la personne suspectée, dans l’autre, c’est plutôt bon.
Les juges d’instruction qui, au terme de sa garde à vue, ont mis en examen Nicolas Sarkozy, le 21 mars, sur les chefs de «financement illicite de campagne électorale», «corruption passive» et «recel de détournement de fonds publics libyens» estimaient qu’ils en avaient suffisamment, des biscuits! Et que penser de son renvoi, huit jours plus tard, devant le tribunal correctionnel dans l’affaire dite des écoutes? Lui-même, son avocat, Thierry Herzog, et un magistrat, Gilbert Azibert, sont poursuivis pour des soupçons de «corruption» et de «trafic d’influence» à la Cour de cassation.
Dans la première procédure, l’ancien président de la République nie, en bloc, les faits qui lui sont reprochés et ses avocats ont fait savoir qu’ils feraient appel des mesures du contrôle judiciaire qui a accompagné sa nouvelle mise en examen. Dans la seconde, ses avocats font valoir qu’un appel -un recours en nullité- avait été déposé préalablement contre cette procédure avant le renvoi devant le tribunal qui vient d’intervenir: il sera examiné par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, le 25 juin. La situation est cocasse.
S’agissant du dossier libyen, c’est la campagne présidentielle de 2007 en l’espèce, si on peut dire, qui est au coeur de cette affaire, vieille maintenant de onze ans. Mais elle n’est apparue dans les radars qu’en 2012, à la suite d’un renversement d’alliance à l’endroit du colonel Kadhafi.
Source : www.cameroonweb.com