Nathaniel Olympio : « …Transformer la contestation en force de conquête du pouvoir »

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Nathaniel Olympio : « …Transformer la contestation en force de conquête du pouvoir »

Depuis 1990, le peuple togolais n’a cessé de démontrer sa force de contestation vis-à-vis du régime cinquantenaire qui régente le pays. Avec le Collectif « Sauvons le Togo » (CST) en 2012 et la Coalition C14 en 2017 et 2018, ce peuple a montré qu’il était prêt pour l’alternance. Mais malheureusement, les forces démocratiques n’ont pu dépasser la force de contestation pour aller à celle de la conquête du pouvoir.

Mais pour Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, l’heure a sonné pour faire montre de la force de conquête du pouvoir. « Je pense qu’il est temps que nous transformions cette force de contestation en force de conquête du pouvoir », a-t-il lancé. Il reconnaît que la bataille ne sera pas facile à cause des divergences au sein de l’opposition.

Cependant, prenant l’exemple de l’ANC de Nelson Mandela en Afrique du Sud, Nathaniel Olympio a indiqué que ce parti a aussi connu énormément de divergences en son sein « qu’ils ont réglé parfois à coup de Kalaschnikov ». Toutefois, le parti de Mandela a fini par retrouver sa force de conquête de pouvoir en laissant les armes de côté.

« C’est vrai que nous entendons beaucoup de jeunes dire qu’il est temps de prendre les armes. Mais ce n’est pas la solution. La solution, c’est de nous rendre compte que nous ne sommes pas dans un pays démocratique. Parce que parfois nous l’oublions et nous travaillons dans nos partis politiques comme si nous sommes dans un environnement démocratique », a rappelé M. Olympio.

Après avoir une fois encore rappelé que le Togo est classé parmi les pays autoritaire, « le mot le plus doux pour caractériser les pays dictatoriaux », selon lui, il a appelé les uns et les autres à surpasser les divergences pour aller « au-delà de ce qui nous paraît simple ». « Ce qui nous paraît simple, parce que nous avons déjà su faire cette chose, c’est la mobilisation populaire. Nous savons le faire, c’est une force formidable », a-t-il fait remarquer.

Nathaniel Olympio a donné l’exemple de la Tunisie et du Soudan où le peuple s’est fortement mobilisé et a obtenu gain de cause. Mais au Togo, malgré les grandes mobilisations populaires, la dictature cinquantenaire continue de régenter le pays.

« Quelle est la différence ? Qu’est-ce qui nous manque au Togo pour franchir la dernière étape ? Il nous manque simplement de prendre en compte tous les facteurs de conquête de pouvoir », a-t-il tenté de répondre, tout en espérant que l’ANC va répondre à ces questions au cours des travaux de ce congrès.

Source : www.icilome.com