Actuellement, les Togolais retiennent leur souffle et attendent patiemment la date fatidique du 31 juillet 2018 pour prendre connaissance des recommandations de la Communauté Économique des États de l’Afrique Ouest (CEDEAO) pour une sortie de crise au Togo. Mais déjà, des pronostics vont bon train.
Selon des observateurs, et contrairement à ce que la majorité des Togolais espèrent, la CEDEAO ne viendra jamais statuer sur la candidature de Faure Gnassingbé, lui demandant de ne pas se représenter à la présidentielle de 2020. La raison, c’est que l’instance sous-régionale n’a pas cette compétence juridique.
Si la CEDEAO veut résoudre le problème togolais, poursuivent d’autres analystes, elle doit agir sur deux (2) volets. Primo, elle recommandera à l’Etat togolais d’opérer les réformes constitutionnelles et institutionnelles en donnant des instructions fermes. Et secundo, elle se proposera d’organiser le cadre des élections afin qu’elles ne soient plus organisées comme cela se faisait par le régime lui-même. Elle donnera également à l’opposition des garanties solides quant à la crédibilité de ces élections.
Sauf que la crise politique togolaise dont le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, est le facteur principal, n’est pas une crise électorale. Dans une interview accordée au confrère La Manchette, Nathaniel Olympio du « Parti des Togolais » a encore mis en garde l’instance sous-régionale censée proposer, le 31 juillet prochain à Lomé, des pistes de solutions pour la résolution définitive de la crise.
« On ne lutte pas des mois et des années durant, à subir la répression et l’humiliation, à répertorier des morts dans nos rangs, à avoir des handicapés à vie, à dénombrer des prisonniers politiques, avec tous les drames et traumatismes que cela engendre et à voir nos droits élémentaires violés pour finalement accepter une solution qui ne réponde pas largement aux attentes des Togolais. Ce serait irresponsable. La coalition ne l’accepterait pas. Les Togolais ne l’accepteraient pas. La lutte continuerait simplement », a avisé ce responsable de la Coalition des 14.
Selon le président du « Parti des Togolais », « les Togolais savent ce qu’ils veulent. Ils rejettent massivement un régime qui les régente de plus d’une cinquantaine d’années dans une mauvaise gouvernance qui met l’économie en lambeau et les appauvrit. Ils n’en veulent plus. Un point, un trait ».
L’homme politique estime que la résolution de la crise togolaise doit impérativement passer une période transitoire où les réformes institutionnelles et constitutionnelle seront opérées « en toute sérénité ».
« Tout le monde le sait, la voie la plus indiquée pour opérer les réformes en toute sérénité et en toute confiance est de passer par une période de consolidation démocratique et de réconciliation nationale. Cette période sera pilotée par un gouvernement de rénovation conduite par une personnalité issue des forces démocratiques », a préconisé Nathaniel Olympio.
Le petit frère d’Alberto Olympio pense également que la contribution de toutes les forces vives de la nation, l’armée togolaise y compris, est nécessaires pour une sortie de crise.
« Les Togolais savent que les forces de sécurité et de défense peuvent également apporter leur contribution aux bénéfices de la grande majorité du peuple qui appréciera leur apport à sa juste valeur », a-t-il conclu.
Godfrey Akpa
Source : www.icilome.com