Nathaniel Olympio : « Ce qui a commencé en 2017 est toujours en cours »

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Togo

« Il n’y aura plus de 19 août 2017 au Togo », avait déclaré le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme administrative, Gilbert Bawara, dans l’une de ses sorties en juillet dernier. Pour les tenants du pouvoir, il n’y aura plus ce soulèvement des populations togolaises (du Nord au Sud) contre le régime qui, à un moment donné, s’est senti ébranlé par la mobilisation populaire.

Le porte-parole du gouvernement faisait cette déclaration au moment où le régime de Faure Gnassingbé et la Coalition des 14 partis de l’opposition étaient en plein dialogue sous l’égide de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour une résolution pacifique, durable et définitive de la crise politique togolaise. Mais aujourd’hui que les élections législatives ont accouché une Assemblée nationale sans des députés issus de la principale coalition de l’opposition (C14, qui a boycotté ces élections), la crise politique togolaise reste donc entière, selon de nombreux observateurs.

Une raison pour les leaders de la Coalition des 14 partis de l’opposition de soutenir que le peuple togolais n’a pas encore ce qu’il désir. Et dans cette situation, il « exprimera toujours sa désapprobation de ce qui se fait ». « Si le régime ne veut pas que le peuple se dresse sur son chemin, il faut simplement que ce peuple obtienne ce qu’il attend. Tant qu’il ne l’aura pas, il le revendiquera. C’est le propre des peuples, c’est d’ailleurs ce qui fonde l’existence même des communautés : revendiquer et se battre pour ce à quoi on aspire », a insisté le président du Parti des Togolais, Nathaniel Olympio, membre de la Coalition des 14.

Pour lui, il ne faut pas se leurrer quant au désir du peuple togolais d’avoir une alternance au sommet de l’Etat. Ce désir est bien réel et continue d’animer les populations. Il est toujours en cours.

« Cette résurgence est toujours d’actualité et n’a pas pris fin. Personne ne sait comment ça va évoluer. Il faut espérer que l’orientation qui sera donnée à la crise en cours, permettra de trouver des solutions. Mais si aucune solution n’est trouvée, personne ne sait comment l’évolution se produira, parce que ce que nous avons observé depuis 2017 au Togo est unique. C’est nouveau, on n’a jamais vu cela », a souligné Nathaniel Olympio.

Les acteurs politiques, notamment le pouvoir en place, sont appelés à satisfaire ce désir des populations togolaises. Dans le cas contraire, ces dernières se verront obligées de faire les choses elles-mêmes. et cela peut continuer si les choses demeurent en l’état. « Chaque année aura son 19 août, tant que le peuple n’aura pas ce qu’il attend. Ce qui a commencé en 2017 est toujours en cours », a-t-il martelé.

A l’en croire, il y a des éléments nouveaux sur l’échiquier politique. Ce qui fait que la flamme du soulèvement observé en 2017 ne peut s’éteindre. « Cette ampleur de mobilisation dans cette durée, avec une Coalition qui a réussi contre vents et marrées, à tenir en place. Tout cela, ce sont des éléments nouveaux sur l’échiquier politique. Il faut qu’on soit suffisamment responsable, qu’on soit serein dans la lecture des événements pour anticiper et éviter des situations difficiles à notre pays », a indiqué M. Olympio.

I.K

Source : www.icilome.com