Mosquées vandalisées: un an après, toujours pas de coupable

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Lorsque le 16 octobre 2017, deux militaires étaient tués dans des circonstances qu’on élucidera peut-être jamais, le ministre de la Défense lui-même avait promis que ces actes ne resteraient pas impunis. Et à l’approche de la date anniversaire du 19 août 2017-2018, des mosquées avaient payé l’affront du soulèvement Pourvu que cette année encore, on ne décide pas de réitérer la croisade honteuse contre la communauté musulmane

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Il y a bientôt un an, personne n’imaginait que des feux de la haine religieuse allaient être déclenchés par des individus peu respectueux du divin. Ainsi, dans la nuit du vendredi 27 juillet au 5 août 2018, une demi dizaine de mosquées furent vandalisées et les écritures saintes brûlées et foulées aux pieds. De quoi susciter colère au sein de cette communauté. Les commanditaires s’attendaient certainement à des réactions devant appeler à des sévices de touts sortes sur des mécontents. Mais le projet a échoué.

L’incompréhension était d’autant plus grande que non seulement c’était dans un quartier ciblé de la capitale togolaise qui comptait ses lieux saints vandalisés, mais dans ce quartier, se trouve un camp militaire dont l’effectif des éléments suffisait largement pour mettre la main sur les auteurs. Curieusement, il a suffi que le nom du chef corps dudit camp soit porté sur la place publique, et que les regards se soient tournés vers la grande muette pour que cessent ces actes de bas étage et d’un autre temps.

Le temps a passé, mais les blessures sont inoubliables. Parce que le 19 août 2017, un homme issu d’une communauté a osé ébranler le régime au pouvoir depuis plus de cinq décennies, une déferlante de violences s’est abattue sur la région Centrale du pays, et les manifestations sociopolitiques sont désormais quasi interdites. Seulement, ces mesures ne rassurent toujours pas les partenaires financiers qui, à chaque fois, le rappellent dans leurs rapports.

Pour mémoire, il était apparu que le sergent Helim, athlète moniteur à Kpéwa, ne devrait pas figurer parmi ceux qui sont désignés pour garder des domiciles non occupés des ministres. A ce propos, aucun enseignement ne semble avoir été tiré de ce passé douloureux. Parce que des forces de l’ordre sont toujours déployés pour garder des demeures non occupées des autorités alors qu’on brandit le sous-effectif lors des manifestations.

Qu’aurait donné une enquête, surtout que la zone des forfaits abritait un camp militaire ? Le temps a passé, mais cette forme de vengeance n’a pas eu l’effet escompté. Les communautés religieuses continuent de vivre dans la parfaite harmonie. Mais on se rappellera toujours que c’était en juillet, il y a un an que c’est arrivé.

Abbé Faria

Source : Liberté No.2967 du Mercredi 24 Juillet 2019

Source : Togoweb.net