Mort d’un musicien: la police ougandaise rejette la thèse de tortures

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Pour la police ougandaise, la mort dimanche dernier du musicien et blogueur Michael Alinda dit Ziggy Wine est due à un accident de circulation. Alors que les proches du défunt évoquent la torture subie pendant son enlèvement.

C’est peut-être le résultat définitif de l’enquête promise récemment par la police ougandaise pour élucider la mort de Michael Alinda dit Ziggy Wine. Un décès constaté dimanche dernier par ses proches à l’hôpital Mulago.

En effet, c’est dans cet hôpital de Kampala, la capitale, que le musicien et blogueur a été retrouvé en fin juillet dernier soit une semaine après sa disparition le 21 juillet alors qu’il se rendait au studio d’enregistrement de Kamwokya, un bidonville de la capitale ougandaise.

Un décès attribué par les proches du défunt à des sévices subis pendant sa captivité. « Mon ami proche et ami artiste (Ziggy Wine) a été kidnappé et battu à mort au point qu’il a fini par perdre connaissance. Son œil gauche a été arraché, deux de ses doigts ont été sectionnés, toutes ses affaires ont été prises et jetées à l’hôpital de Mulago », déplorait la semaine dernière le musicien et député de la circonscription de Kyadondo Est (centre du pays), Robert Kyagulanyi Ssentamu dit Bobi Wine, propriétaire de Firebase Crew dont faisait partie Ziggy.

Allégations balayées par la police qui, au contraire, fait état d’un accident de circulation. Le défunt qui roulait « à grande vitesse » à bord d’une moto de marque Honda Sports aurait percuté une dame avant de se retrouver lui-même dans un caniveau, grièvement blessé.

“Gare à la déformation de l’information”
« Le 21/07/2019, vers 19h30, une motocyclette Honda Sports à grande vitesse, qui se dirigeait en direction de Kyebando, du côté de Kalerwe, a soudainement coupé la voie opposée, en direction de Kyebando-Kisalasalo, où il a heurté une victime féminine, identifiée comme étant Atworo Loy, une institutrice de crèche de 24 ans, qui rentrait chez elle dans la zone de Mulimira », peut-on lire dans le texte signé de l’officier Fred Enanga chargée de presse et relations publiques au sein de la police ougandaise.

Ce rapport, qui a été rédigé sur la base des déclarations faites par la femme avant son décès, indique également que les deux victimes de l’accident auraient été conduites à l’hôpital par des personnes de bonne foi.

Visiblement convaincue de la thèse de l’accident, la police ougandaise met en garde contre la « déformation » des faits.

« Nous voulons mettre en garde le public contre le fait de dissimuler des informations, car cela donne la possibilité à des parties sélectionnées de tirer parti de situations aussi tragiques. Dans ce cas, nous exhortons tous les acteurs politiques qui utilisent cet incident à des fins d’influence et de propagande politique à s’abstenir. Que l‘âme de Michael Alinda aka Ziggy Wine repose dans une paix éternelle », a ajouté M. Enanga.

Source : www.cameroonweb.com