Mobilisation des fonds pour la CAN 2017 : Vers un nouveau scandale financier

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La participation des Eperviers à la phase finale de la CAN est toujours une opportunité pour des gens de prendre des libertés avec les sommes collectées au profit des Eperviers. L’édition de 2017 échappera-t-elle à la règle ?

La campagne de la phase finale de la compétition panafricaine engendre des coûts. Et c’est donc une aubaine pour beaucoup de gens de se faire une nouvelle santé financière.

Il suffit de jeter un coup d’œil sur le résultat de l’audit de la gestion des fonds collectés pour la participation du Togo à la CAN 2013 en Afrique pour s’en convaincre. Des trous énormes sont constatés. A ce jour, les présumés prévaricateurs ne sont pas inquiétés. Visiblement, ils ne le seront jamais, même s’il s’agit des sommes énormes évaporées dans la nature.

CAN total Gabon 2017 et ses signes annonciateurs

Le ministre en charge des Sports, Guy Madjé Lorenzo a déclaré que rien ne sera plus comme avant. A l’en croire, le gouvernement a tiré toutes les leçons des manquements constatés dans le rapport de l’audit des fonds de 2013.

Et pour corriger le tir, il a décidé que le collecteur des fonds ne sera plus l’ordonnateur des dépenses ni le payeur. A cet effet, quatre comités (supervision, organisation, mobilisation et gestion) sont créés.

Malgré les arguments officiels, beaucoup restent dubitatifs. A raison. En effet, il y a des signes précurseurs inquiétants qui montrent que la mobilisation des deniers publics pour la CAN Total Gabon 2017 subira le même sort qu’en 2013.

Hier, le Comité de mobilisation des fonds a rencontré la presse et décliné son programme. « La fibre citoyenne, j’allais dire le devoir citoyen nous oblige à soutenir nos ambassadeurs », a déclaré Germain Méba, président dudit comité avant d’ajouter qu’il n’y aura pas des dons en espèces mais via des comptes bancaires, comptes T-money et Flooz.

«Je tiens à préciser que le rôle assigné à notre comité est de mobiliser les ressources, nous n’avons pas mandat à décaisser un seul sous mobilisé », rappelle-t-il.

Si le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT) veut séduire, il a glissé tout de même qu’ils ont besoin de 20 millions FCFA pour mobiliser une enveloppe d’un peu plus de 5 milliards FCFA pour la campagne gabonaise.

En clair, un budget de plus de 5 milliards FCFA est concocté pour permettre aux ambassadeurs togolais d’aller jusqu’en finale pour un trophée qui pèse 4 millions de dollars soit moins de 2,5 milliards FCFA.

A titre de comparaison, la Côte d’Ivoire qui défend son titre au Gabon a un budget de 3,9 milliards FCFA alors que le Togo qui n’est même pas sûr d’aller en quart de finale met plus de 5 milliards dans la balance. Les éléphants seront accompagnés de 4000 supporters alors que les Eperviers n’ont que 80.

A travers ces chiffres, l’on est en mesure de se poser raisonnablement la question de savoir si le budget est conséquent. D’autant plus que la sélection nationale, selon les observateurs, n’est pas aussi compétitive qu’elle l’a été en 2013 en Afrique du Sud où elle a atteint le second tour, avant de se faire éliminer par le futur finaliste qu’est le Burkina Faso.

Si tirer toute conclusion, à l’étape actuelle des choses, serait trop hâtif, il est néanmoins logique de s’en inquiéter sérieusement.

A.H.

icilome.com