Mobilisation autour des réformes : Sylvain Dagban, un chef quartier très politisé aux antipodes de la réalité

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Mobilisation autour des réformes : Sylvain Dagban, un chef quartier très politisé aux antipodes de la réalité

C’est au nom du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) qu’il a été reçu hier dans une émission sur Nana Fm. Le Coordonnateur régional Grand Lomé de ce parti politique qui se réclame de l’opposition, le chef quartier Sylvain Dagban, malgré son statut qui exige de lui de la retenue, a parlé politique. Le CAR est un parti intègre et d’audience, a-t-il soutenu. Lui, qui avait battu campagne pour le RPT-UNIR aux côtés de sa « sœur » Dagban Azovidé lors des législatives de 2013 et appelé à voter Faure Gnassingbé en 2015, a traité les autres partis, notamment l’ANC des « chiens du chasseur ». A l’en croire, Jean-Pierre Fabre et ses soutiens du Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) travaillent dans l’ombre du pouvoir RPT-UNIR. On veut bien croire que le combat que mène son patron Me Yawovi Agboyibo depuis les années 90, avec son passage à la primature en 2007, est sain et salvateur pour le pays qui demeure toujours sous les bottes des Gnassingbé (sic), depuis cinquante ans. La profonde crise qui a secoué le parti jusqu’à la création des FDR a passé à la lumière les roublardises du gourou de Kouvé.

Selon une révélation publiée dans nos colonnes, il y a un an, il faisait les couloirs des présidents africains à l’approche des échéances électorales. C’est ainsi qu’aux législatives de 2007, « Agbo » aurait été financé par son ami feu Omar Bongo du Gabon à hauteur de 500 millions de F CFA. Ce qu’il a gardé par-devers lui. Dans le cadre de la présidentielle de 2010, il a empoché auprès de Sassou N’guesso une faramineuse somme; et en 2013, pour les législatives, 300 millions de F CFA auprès d’Idriss Itno Deby, un autre dictateur. Ses détracteurs l’accusaient d’avoir fait des manœuvres pour la déstabilisation de la coalition Arc-en-ciel en activant dans ses rangs des oppositions à la candidature de Paul Dodji pour la présidentielle de 2015. Agboyibo est présenté comme un obstacle majeur de la démocratie et de l’alternance au Togo.

« Faure Gnassingbé, toujours en quête de légitimité en 2007, même après la signature de l’APG, avait demandé expressément au Premier ministre d’alors, Yawovi Agboyibo d’accélérer la mise en œuvre des réformes. Le « Bélier noir » a refusé en se lançant dans un dilatoire juste pour des calculs politiciens. Suite à une révélation sur le sujet d’un de ses anciens conseillers à la Primature qui a rejoint Unir, interpellé pour s’expliquer, Me Agboyibo a avoué que s’il avait matérialisé les réformes, elles auraient profité à l’UFC sur le terrain au détriment de son parti », avait rapporté L’Alternative dans son n°491 du 2 janvier 2016. Le roublard qui a réussi son retour « miraculeux » à la tête du parti est présenté par ses courtisans comme le messie. Passons.

Selon le chef Dagban, l’indépendance de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est une réalité. En tout cas, c’est seulement au CAR qu’on peut y croire. Malgré les dispositions des articles 4 et 5 du code électoral et les recommandations de plusieurs missions d’observation électorale, l’indépendance de la CENI n’a pas été toujours respectée. Mise sous la tutelle du ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, par le pouvoir Rpt-Unir, cette institution perd son statut de puissance publique jouissant d’une autonomie administrative et financière. Le gouvernement s’arroge des prérogatives qui, en fait, ne sont pas les siennes, pour recruter à la veille des échéances électorales des sociétés de service, des experts techniciens et passer des commandes de cartes d’électeurs et des matériels. En 2015, lors des consultations électorales pour la présidentielle, le gouvernement a payé les services du tristement Clément Aganahi qui a saboté tout le système, favorisant au traficotage des résultats. La suite, le chef de la mission d’observation de l’OIF, le Général Siaka Sangaré a dû bouder la séance d’avant l’annonce des résultats par le sulfureux Taffa Tabiou, pour ne pas servir de caution à un hold-up.

Cette sortie médiatique du chef traditionnel-politicien intervient au moment où d’autres partis politiques de l’opposition, comme le CAP 2015 et le PNP de Tikpi Atchadam appellent à la mobilisation pour arracher les réformes. Selon Dagban, le cadre de dialogue auquel son parti appelle est la seule alternative pour « négocier » avec le pouvoir l’alternance. De l’avis de plusieurs observateurs, le CAR joue au dilatoire. De l’accord cadre de Lomé au dialogue Togo Télécom II en passant par l’Accord politique global (APG), le Togo a connu plusieurs dialogues dont les résultats ne sont pas appliqués par pouvoir. Alors de quel dialogue parle encore le parti des déshérités, si ce n’est pour servir de caution au pouvoir et torpiller la dynamique de mobilisation enclenchée par certains partis de l’opposition?

En tout cas, Me Agboyibo, un politicien aux idées obscures et ses émissaires ne pourraient embarquer dans leur CAR que ceux qui sont de leur pédigrée. Après avoir fait stade plein à Agoè le 02 juillet dernier, TikpiAtchadam et le PNP annoncent des marches synchronisées le 19 août prochain dans les différentes villes du pays « pour sortir le Togo de l’éclipse qui dure depuis 1963 »

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