Missions Ponctuelles, ce nouveau site d’emploi panafricain tient-il toutes ses promesses ?

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Lancée jeudi dernier, la plateforme sénégalaise Missions Ponctuelles a pour ambition de faciliter la collaboration entre entreprises, jeunes diplômés et travailleurs indépendants d’Afrique de l’Ouest. Pour le moment, le service ne semble pas cocher toutes les cases de la fiabilité.

C’est une initiative prometteuse qui devrait rapidement avoir du succès, à condition qu’elle subisse un régime de rigueur. La plateforme Missions Ponctuelles vient d’être mise en route au Sénégal, au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, au Niger et au Togo. Son but ? Faciliter la rencontre entre les compétences des chercheurs d’emploi et les besoins ponctuelles en main d’oeuvre des entreprises.

Jeunes diplômés et travailleurs indépendants

Lancée par Nafissatou Diouf, ex-journaliste pour Associated Press et directrice de l’agence de communication 54 Communications, le service est présenté comme une plateforme de recherche d’emploi pour les jeunes diplômés. La plateforme propose aussi des missions, “sources additionnelles de revenus et des opportunités aux experts qui, par choix ou contraintes, souhaitent travailler à leur compte et à leur rythme ou à distance grâce aux développements des technologie de l’information et de la communication”, explique à Jeune afrique, Nafissatou Diouf.

Concrètement, il suffit aux jeunes diplômés ou aux travailleurs indépendants de s’inscrire gratuitement sur la plateforme, en renseignant un CV et quelques références. Ils peuvent ensuite postuler aux différentes annonces publiées par les employeurs. Le paiement d’une mission se fait ensuite via Orange Money, PayPal, Tigo Cash ou Wari.

Fiabilité des annonces

Si l’initiative est louable, dans les faits, la plateforme ne semble pas encore tout à fait aboutie. Interrogée par Jeune Afrique, Missions Ponctuelles ne souhaite pas communiquer sur le nombre de prestataire inscrits sur sa plateforme, ni sur le nombre d’entreprises approchées.

Au 23 février 2018, son deuxième jour d’activité, elle comptait 32 entreprises référencées et 21 annonces. Ces dernières, très inégales dans leur contenu ne mentionnent pas toutes le type de contrat qu’elles proposent, ni même le pays dans lequel le poste est basé. Plus étonnant encore, des offres de formation se retrouvent aussi dans le lot d’annonces (voir ci-dessous).

Capture Missions Ponctuelles – 23/02/2018 © Missions Ponctuelles/2018

Sur un tel site, ce type d’information n’est pas totalement inutile, ni hors sujet. Mais sa présence prouve qu’aucun contrôle de fiabilité n’est effectué en amont de la publication de l’offre. Un problème qui ouvre la porte aux escroqueries en tout genre.

Évaluation des prestations

La fondatrice du service se défend pourtant de toute négligence : “Les sociétés que nous approchons sont pour la plupart légalement constituées”, assure-t-elle sans confirmer que les missions proposées sont déclarées aux Caisses nationales de sécurité sociale des pays où résident les employeurs.

De leur côté, ces derniers ont accès à une CVthèque dans laquelle ils piochent le profil recherché. Ils peuvent aussi vérifier la qualité d’un prestataire grâce à un système d’évaluation où toutes les prestations sont évaluées, découlant sur une note globale du travailleur. Autant de garanties qui rassurent les employeurs, à défaut de rassurer les travailleurs.

Jeune Afrique