Misère, homosexualité, prostitution…, l’autre décor caché des Evala!

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Plus qu’une lutte traditionnelle, Evala est une cérémonie rituelle qui permet au jeune Kabyè de plus de 18 ans de passer à la classe des adultes. Cette cérémonie lui confère un statut avec des droits et devoirs. La lutte est avant tout une occasion pour le jeune kabyè de faire la fierté de sa communauté en se distinguant par la force des muscles, l’endurance et la bravoure.
Longtemps considéré comme des retrouvailles entre fils et filles originaires du milieu, Evala désormais rassemble les togolais de tous horizons, attire la curiosité des touristes de par le monde, et tend à être utilisé comme un instrument de renforcement de l’intégration sous régionale.
Des moyens financiers colossaux sont déployés chaque année pour la tenue de cet évènement qui voit la participation active d’une forte délégation de l’administration togolaise.

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Kara, la ville « présidentielle », la ville de misère…

Après Lomé la capitale du Togo, Kara reste sans nul doute l’une des villes les plus connues du pays. Chef-lieu de la Région dont elle porte le nom, la ville de Kara est située à 400 km environ au nord de Lomé. La particularité de cette agglomération est qu’elle a «donné» la famille présidentielle (Gnassingbé) qui régente le Togo depuis un demi-siècle. Peuplée de près de 150 mille habitants, Kara est également riche en patrimoine culturel comme l’attestent les nombreuses fêtes traditionnelles dont les luttes Evala qui s’y déroulent généralement en juillet de chaque année. Mais, Kara offre à ses visiteurs, un visage de ville fantôme où la construction architecturale reste discutable, la vie excessivement chère, les vices en pleine expansion, et le remarquable déséquilibre des couches sociales.
Le niveau de vie à Kara, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas du tout aussi enviable. En dehors d’une « minorité » qui vit dans une opulence indescriptible, en s’offrant une vie de prince, la majorité de la population côtoie « quotidiennement » la misère.

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Evala, la période des vices de tout genre…

Au fil des éditions, les festivités de cette fête a créé des écarts. Les participants venant de tous les horizons prennent l’habitude des dépravations, entre consommation exagérée d’alcool et de produits illicites ainsi que l’envie de satisfaction leur libido ; ce qui augmente la prostitution dans la ville en période d’Evala.
En effet avec une population qui vit la misère au quotidien, il est difficile pour les autochtones de résister aux « venus de la capitale » qui ne cherchent que des moments de plaisir contre quelques bouteilles de bières et billets de Francs CFA. Des jeunes filles mais aussi des femmes mariées s’adonnent à cette activité pendant cette période.
« En période d’Evala, il se passe des choses terribles ici à Kara. Les filles parmi lesquelles des femmes mariées courent derrière ceux qui sont venus d’ailleurs. Parfois, il y en a qui s’en sortent avec une fortune, sans oublier l’autre revers de la médaille : grossesse indésirée, VIH-SIDA », explique Kouméalo une native de la ville. Les étudiantes, parfois en quête de moyens de survie, s’adonnent malgré elles à cette pratique. «C’est le moment pour moi de me ravitailler pour les périodes de vacances puisque nos aides à l’université sont coupées… et puis vous savez, c’est le moment pour moi de dormir à l’hôtel, manger un peu de brochettes et prendre Awooyo (une bière produite par la Brasserie, ndlr)», témoigne une jeune étudiante de l’Université de Kara
Kara est sans doute l’une des plus vicieuses du Togo en période d’Evala. Dans cette localité, les hôtels, bars, chambres de passage encore appelés « ambassades », pullulent un peu partout.

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Quand on parle de prostitution, on pense moins à des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH). Et pourtant, le phénomène, quoique marginal, existe bel et bien au Togo et surtout dans la période des festivités Evala. Si les expatriés s’y adonnent beaucoup, les jeunes hommes vulnérables de la région ne sont pas du reste. Elle est réputée plus onéreuse que celle des femmes. «Quand on trouve un blanc, c’est minimum 50 000 Francs CFA une nuit… surtout à Kara, combien de nous comme ça tu vas trouver ? » laisse entendre un jeune homme aux allures un efféminées.

Togoweb

Ekoue MESSAN

Source : www.togoweb.net