A l’issue du sommet à Lomé des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO le 31 juillet dernier, une feuille de route a été proposée aux protagonistes de la crise sociopolitique qui a paralysée le Togo durant presque un an. Les recommandations contenues dans ce document sont censées sortir le pays du tunnel. Un mois après, la mise en œuvre de la feuille de route semble être sélective.
En effet, la CEDEAO encourage le gouvernement togolais, à accélérer les procédures judiciaires en vue de la libération des personnes arrêtées au Togo dans le cadre des manifestations, à procéder à la révision intégrale du fichier électoral avant l’organisation des élections législatives en vue de reformer le parlement dont le mandat est terminé depuis plusieurs semaines déjà.
Par ailleurs, il est recommandé aux acteurs politiques togolais la mise en œuvre des réformes essentielles à savoir le renforcement du processus électoral, le mode de scrutin à 2 tours pour l’élection présidentielle, la limitation à 2 du mandat présidentiel, la recomposition de la Cour Constitutionnelle entre autres. Au lendemain de la publication de la feuille de route, le gouvernement semble être obsédé par une seule recommandation de la CEDEAO : l’organisation des législatives. Ainsi, la date du 20 décembre proposée par l’institution régionale est une raison toute trouvée pour justifier la course folle vers les échéances électorales.
Qu’en est-il de « la révision intégrale du fichier électoral » qui, selon la feuille de route de la CEDEAO, est la condition sine qua non pour avoir des élections crédibles et transparentes ? Faisant fi de ce paramètre, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ne perd pas de temps et poursuit ses activités à une vitesse vertigineuse devant le silence coupable du pouvoir en place. Y a-t-il vraiment urgence pour l’organisation des législatives dans la situation actuelle où stagne le pays ? Les législatives, sont-elles la solution pour la fin de l’instabilité sociopolitique du pays ? Des questions que certains observateurs de l’actualité politique du Togo ne s’empêchent de se poser.
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