Lentement mais sûrement, 2018 s’est invité sur la scène. Chaque cœur bat pour un évènement, un homme, une histoire, nous n’en sommes pas indifférents. Au journal ‘’Le Rendez-Vous’’, on a le cœur lourd des doubles crimes qui se banalisent au nez et à la barbe de l’Etat togolais qui risque d’être une victime coupable. Un double crime est d’autant plus cynique qu’il reste éternellement une énigme pendant que les cœurs des victimes saignent et que la vérité reste trop lourde pour s’exprimer dans l’opinion. Témoins de l’histoire, nous estimons que, quand ce qui peut ressembler à des crimes d’Etat devient banal au sommet d’une République, il faut briser l’autocensure. Pire, cette situation se mue en un instrument de chantage politique. Les débuts d’années ne font pas bon ménage avec un certain silence et l’occasion s’offre pour que nous établissions une analyse comparée de deux crimes qui se ressemblent comme deux gouttes d’eau au sommet d’une République. Militaires égorgés – incendie des marchés, deux évènements, même mode opératoire qui portent les mêmes questions énigmatiques en attente de réponses d’une autorité malheureusement inconséquente, cette analyse croisée nous édifiera.
Quand une ambition accouche des scandales
S’il existe un homme dont les ambitions pour son pays et les méthodes pour les assouvir méritent autant d’attention que de surprise, c’est belle et bien monsieur Faure Gnassingbé. La politique, c’est le choix des priorités. Le président togolais a fait son choix et il n’entretient pas de mystère à ce sujet. La présidence à vie c’est son choix. Garder à vie un pouvoir a un prix; il l’assume au frais de la princesse, à la sueur des uns, au sang des autres. Puisque la morale n’est pas un bon allié de la politique surtout dans notre environnement, Faure Gnassingbé, pour assumer son choix politique, peut tout se permettre. Il le fait déjà trop bien. Apparemment, en attendant que l’autorité publique nous aide à comprendre, on peut, à s’en tenir aux faits, retenir qu’aux besoins, le régime en place peut embastiller qui il veut, imposer le génocide à une ville, brûler un marché ou commettre des crimes qu’il attribuera à un certain terrorisme. Les méthodes de monsieur le président ne concèdent aucun espace à l’alternance si on se réfère aux derniers plus grands scandales.
Nous sommes en 2011, le soir du samedi 12 janvier promet d’être une nuit sans fin pour les commerçants de la capitale. Cette date a été témoin d’un incendie qui va ravager le grand marché de Lomé. Déclenché au cœur de la nuit, ce feu n’a été maîtrisé qu’à la mi-journée, les dégâts sont très importants, les flammes ont été difficiles à contenir. Les deux étages du bâtiment central d’Adawlato ont entièrement brûlé. Les pompiers togolais, ont eu besoin du renfort des collègues ghanéens stationnés au poste-frontière d’Aflao pour s’en sortir tant bien que mal, rien n’a été sauvé, sous le regard impuissant des Loméens. 48 heures avant, c’était le marché de Kara qui a connu le même sort. L’émotion est grande, les flammes sont d’origine criminelle, les condamnations pleuvent. Les feux n’ont fait que des dégâts matériels dans l’immédiat, mais leurs conséquences ont emporté des vies humaines, des paralysés à vie, des endettés insolvables auprès des institutions bancaires. Beaucoup de femmes ont vendu leurs immeubles pour satisfaire les établissements financiers. Les victimes, il leur est reproché d’être le bras financier de l’opposition démocratique. Pendant que le pouvoir sert l’étau sur ses adversaires politiques, les membres du CST, ces derniers lisaient des indices qui culpabilisent le pouvoir et demandent une enquête internationale indépendante. Les dirigeants s’y opposent et font confiance à leurs propres démarches. Aux premiers moments des flammes, sur un coup de tête, apparemment Faure Gnassingbé croyant les auteurs loin de lui, une expertise franco-israélienne est demandée par l’Etat togolais pour percer les circonstances et le mode opératoire de l’incendie criminel. Jusqu’à l’heure où vous lisez cette analyse, les résultats de l’expertise n’ont pas servir à une investigation crédible. Mais ils auraient permis de savoir que c’était du Kérosène qui a servi à brûler les bâtiments. Le Kérosène est une substance très sensible au feu et utilisée uniquement par l’aviation. Cette substance est une matière dont seules les autorités togolaises détiennent le monopole. C’est une évidence, au Togo, personne ne dispose d’un avion privé moins encore d’un aéroport en dehors de l’Etat. Où et comment les criminels ont-ils trouvé du Kérosène ? Le gouvernement est donc tombé dans son propre piège. A la question précédente, l’opinion aura un début de réponse quand, dans son rapport d’enquête, le CST énumère un cadre de l’aviation civile comme l’un des bourreaux des centres commerciaux. A défaut d’une enquête impartiale, le collectif, principale cible du régime à l’époque, a fait son rapport sur la base des éléments en sa possession. Les résultats ne sont pas restés un mystère. C’est ainsi qu’il se révélait que :
« Mme Ingrid Nana AWADE, Directrice générale des impôts (DGI) à l’époque, principale instigatrice de cette machination; Le Colonel Félix KADANGA, à l’époque Chef corps de la Force d’intervention rapide (FIR), unité d’élite des Forces Armées Togolaises (FAT), actuel Chef d’Etat-major des Forces Armées Togolaises (FAT), exécutant en chef de ce plan; Le Lieutenant-colonel Yotroféi Alex MASSINA, à l’époque Directeur de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), actuel Directeur National de la Gendarmerie; M. Raoul Kpatcha BASSAYI, Directeur général (DG) de l’entreprise de bâtiments et travaux publics CENTRO; Le Général Mohamed Atcha TITIKPINA, Ex-Chef d’Etat-major général des Forces Armées Togolaises (FAT); Le Colonel Bawoubadi Didier BAKALI, Préfet de la Kozah; M. Kogoé Sylvère AKRIMA, ancien Directeur général (DG) de la Société Aéroportuaire de Lomé Tokoin (SALT), fournisseur du kérosène qui aurait servi aux incendies et qui a été prélevé sur le stock de la base chasse de l’Aéroport international de Niamtougou; L’officier de police KPEMISSI, chargé des audiences du Président de la République Faure Essozimna GNASSINGBE, en service au Commissariat de Police de Kara, principal exécutant de l’opération de l’incendie du marché de Kara ».
Beaucoup de questions resteront une énigme dans cet épisode des flammes. Le premier marché qui a brûlé est à Kara. Kara est la ville la plus militarisée de la République. Le marché n’était pas une bâtisse oubliée dans la périphérie, elle est au centre-ville de cette capitale politique. Comment les criminels ont-ils pu filer entre les mailles ? Jusqu’alors, on pouvait encore penser à un accident. Mais, sans prendre aucune disposition autour du marché de Lomé, la directrice de ce dernier marché, Mme Ayélégan Folly-sessi, monte sur la chaîne nationale et rassure les commerçants et commerçantes de la capitale. « Rien ne se passera ici », mais 48 heures après, quelque chose se passe. Le marché de Lomé aussi connaît le même sort que celui de Kara. Pourquoi cette dame n’a-t-elle jamais été inquiétée ? Certaines femmes du régime en place avaient des magasins au grand marché de Lomé. Elles ont vidé les lieux avant le crime. Pourquoi n’ont-elles pas été interrogées sur les sources d’information qui leur ont permis de mettre leurs marchandises à l’abri? Le marché avait des vigiles qui gardaient les lieux, sans oublier la sécurité de la gendarmerie qui était toute une brigade juste en face de l’immeuble. Le marché est situé dans une zone qui n’est d’ailleurs qu’à quelques minutes de volant de la présidence. Quel rôle toute cette horde d’hommes et femmes habillés aux frais du contribuable a-t-elle joué? Quelle question a été posée à ceux qui sont supposés être les seuls détenteurs du Kérosène au Togo ? Ceci n’a pas empêché à la monarchie Faure Gnassingbé de mettre le grappin sur d’innocents citoyens qu’on estimait dérangeants. A l’époque, la volonté d’en finir avec le prince héritier était tellement forte qu’il fallait des flammes pour consumer cette volonté trop audacieuse du CST. Le but est atteint, parmi les personnes ciblées et arrêtées sur la base des démonstrations mystiques voire démentielles de monsieur le ministre de la sécurité, les uns trainent des séquelles à vie suite à la torture dont ils ont été victimes, les autres sont encore détenus et l’un d’entre eux, Etienne Yakanou, a payé de sa vie en détention.
Sept ans après
Le pouvoir en place croit savoir que le Togolais a oublié ses modes opératoires. Il replace la même cassette pour les mêmes refrains. Cette fois-ci, les flammes seules ne suffiront pas pour noyer les ambitions de la nouvelle génération des dérangeurs. Il faut bien une dose d’audace, inventer le terrorisme là où il n’existe pas. Le terrorisme, les milieux diplomatiques y sont très réfractaires. Ainsi, pour lancer l’offensive diplomatique contre le PNP, est née le djihadisme au Togo. Le tout doit passer par l’arrestation d’un imam, Hassan Mollah de Sokodé est alors kidnappé, l’occasion est toute offerte.
Avec le ‘’kidnapping’’ de cet imam, les évènements sont allés très vite comme s’il y avait une programmation informatique qui attendait. Le hasard ! Celui-ci sera trop élégant pour être gratuit. Replaçons le contexte en rappelant que les marches de la coalition des 14, dont le PNP est le fer de lance, étaient prévues pour les 18 et 19 octobre 2017 sur le plan national. Mais dans la nuit du 16 octobre à Sokodé, c’est d’abord l’électricité qui a été coupée.
Actuellement, l’opinion togolaise, à chaque fois qu’un quartier manque de courant la nuit, ironise en demandant aux imams de se mettre à l’abri. Effectivement, quelques moments après ce délestage de la nuit du 16 octobre à Sokodé, des gendarmes cagoulés fracassent les entrées du domicile de l’imam Al Hassan Mollah et l’emportent manu militari vers Kara. Mieux, avant la tombée de cette même nuit, les bérets rouges avaient pris le contrôle de la cité. Ils y étaient perceptibles à quelques moments avant l’enlèvement de l’imam comme s’ils étaient mobilisés pour attendre un évènement, évidemment, l’évènement s’est produit. Les casseurs, dont un certain Agadazi Ourou-Kouro avait le nombre exact, 200, ont largement profité du délestage pour dérouler leur crime. Il se dit même que les 200 ‘’Djihadistes’’ d’Agadazi étaient habillés en rouge, couleur fétiche du PNP. Drôle d’autodéfense, donc dès que l’imam a été enlevé, non seulement ils ont eu le temps de retourner chacun chez lui pour se mettre en tenue du parti, mais aussi, au lieu de se diriger vers le domicile de l’imam, ils sont allés casser. Mieux, à visage découvert puisqu’ils se seraient fait identifier par le rouge, une sorte de tenue de service. Et pourtant les gendarmes mêmes, qui tiennent le pays par la force nationale, opèrent derrière les cagoules lorsqu’il est questions de leur coup bas. Le DG Awessou de la CEET à Sokodé est-il une pièce du ‘’puzzle’’ ? Quel intérêt a-t-il en aidant les criminels avec son délestage ?
Par la faveur de ce curieux délestage, les casses et incendies se sont opérés dans la même nuit à la chaîne comme s’il y avait un plan d’exécution qui attendait un clairon: la poste, la UTB, la résidence du Maire de la ville, les affaires sociales, les domiciles des fils de la localité comme le colonel-ministre Agadazi, celui du commissaire des impôts, du directeur du trésor public et du général Memene. Il faut relever que, contrairement aux supposés djihadistes, chez ce dernier, c’est à visage découvert que les militaires ont opéré dans leur tenue. Toutes ces casses et incendies se sont opérées, comme par enchantement, la même nuit au nez et à la barbe d’un impressionnant renfort militaire venu de Kara et sillonnant la ville pour lancer l’assaut sur les populations une fois les casses des lieux ciblés terminés. Pire, il n’a pas eu que des casses, le film atteindra son summum avec la mort de deux militaires, dit-on. Il se dit que deux militaires ont été égorgés.
Le domicile du colonel Agadazi est mitoyen à plusieurs postes de sécurité dont un camp militaire. A cela s’ajoute la forte présence militaire en ville. Comment un poignet de 200 jeunes, soient-ils des djihadistes professionnels formées en Syrie, a-t-il put spontanément démolir des immeubles publics et privés dans ce qu’on peut appeler le quartier résidentiel de la cité ? Autant de questions qui ouvrent le débat sur les vrais auteurs des casses dans cette ville. S’il s’avère que ces militaires ne sont pas tués ailleurs et transportées sur le compte de Sokodé, et qu’ils sont tombés à Sokodé, un tel crime est grave et mérite des enquêtes sur le mode opératoire des criminels et les instruments utilisés. Pourquoi ces deux corps n’ont-ils pas mérité une autopsie avant enterrement ? Peut-être l’état des corps les rendait difficile à conserver. Mais on se rappelle que dans une mission onusienne au Mali, d’autres soldats ont sauté sur une mine. Ils ont été déchiquetés, mais cela n’a pas empêché qu’ils soient conservés le temps qu’il faut. Qu’est-ce qui peut bien justifier la précipitation avec laquelle le régime s’est débarrassé des corps que les familles n’ont même pu voir qu’à travers de petites fenêtres vitrées ouvertes sur les cercueils comme s’ils étaient morts d’une épidémie d’Ebola ou autre maladie hautement contagieuse ? Que cachent nos professionnels togolais de lutte contre le djihadisme? Pourquoi a-t-on très vite fait disparaître les corps des supposés victimes à la va-vite de la manière dont on s’est vite débarrasser du corps du délit dans les incendies des marchés. Que ce soit dans le dossier des flammes ou du djihadisme, pourquoi et qui est-ce qui a donné l’ordre de faire disparaitre le corps du délit et dans quel intérêt? Quel rôle joue les nombreux corps habillés qui reprennent fonction alors qu’ils étaient reformés pour des comportements répréhensibles? En attendant des réponses, Faure Gnassingbé a pu utiliser, à toutes fins utiles, les photos des deux militaires. Il les présentait comme un trophée de guerre d’un milieu diplomatique à l’autre, d’un président à l’autre, pour discréditer celui qui lui donne l’insomnie. Cela n’a pas empêché que, dans leur communiqué, le département d’Etat américains, plus renseignés sur le djihadiste et ses modes opératoires que notre pays, qualifie le même imam, le prétendu chef des djihadistes, d’ « éminent imam ». Decidement, il n existe vraiment pas de crime parfait, les barbouzes ont laissé des traces. Le ministre Agadazi a pesté, à qui le croit, que ce sont des djihadistes qui ont opéré et que certains sont en cabale, d’autres en détention. Alors si ces djihadistes ont existé, leur chef est Tikpi Atchadam, que le ministre traite de tous les noms d’oiseau. Le Ben Laden de monsieur Agadazi c’est Atchadam, s’il le trouve, il va l’arrêter? Est-ce le sieur Agadazi qui envoie fréquemment les hommes cagoulés faire la ronde au siège et au domicile du président du PNP à des heures impossibles ? En tout cas, avec un colonel capable de renier sa famille pour conserver ses sacs de maïs, rien n’est impossible. Pourquoi alors le milieu diplomatique continue-t-il à accorder autant d’importance à un Atchadam contre qui Faure et son ministre en charge du maïs ont pourtant déjà présenté ‘’leurs preuves de djihadisme’’ ? On se rappelle que, jusqu’ici, Atchadam est de toutes les délégations dans la crise togolaise et Faure lui-même le considère comme un incontournable. Partout où monsieur le Président se présente pour quémander le soutient des chefs d’Etat et diplomates, il martèle que son souci c’est « l’homme du centre ». Il insiste tellement à ce qu’on parle à « ce monsieur ». Quand ALPHA Kondé envoyait son émissaire, un ancien officier togolais, négocier la première rencontre avec le groupe des 14, il a précisé que si l’émissaire ne peut pas faire en sorte que « l’homme du centre » soit dans le groupe, qu’il annule la mission. Pourquoi donner tant d’importance à un chef Djihadiste ? Est-ce parce qu’il draine des millions d’autres petits djihadistes habillés en rouge ? Après avoir fait un diagnostic de l’échec économique de notre pays, nous nous demandions, la dernière fois, si Faure Gnassingbé, gestionnaire de surcroit, mérite vraiment les diplômes dont il se revendique. En attendant une réponse, à la lisière de ses ambitions, on peut estimer que, s’il n’a rien hérité de ses facultés de gestions-économies, il n’a rien compris aussi du nouvel ordre mondial au point de continuer par considérer le pouvoir comme un héritage de sa famille, voyons voir.
L’exclusivité togolaise
Le Togo, c’est aussi un pays où, pour permettre à quelqu’un de garder son pouvoir, une armée peut cibler toute une ville, au gré des besoins, elle crée un évènement pour justifier une violence minutieusement préparée en amont par la même armée afin de faire la peau à un adversaire politique. Peu importe si le sang coule, peu importe si des populations s’exilent dans leur pays natal par crainte d’une armée dite républicaine, l’essentiel est de trouver une opportunité pour commettre des crimes qu’on attribuera à des prétendus djihadistes. Peut-être dans leurs prochains développements, le ministre Agadazi et son utilisateur, mettrons les violences et bastonnades commises de maison en maison dans cette ville sur le dos des djihadistes du PNP.
Habitué à envoyer ses troupes dans les missions contre les djihadistes, Monsieur Faure Gnassingbé sait en faire les meilleures démonstrations dans ses interviews. Voici un président averti du djihadisme. Sauf que, il va falloir qu’un jour il situe l’opinion sur les nombreuses questions restées énigmatiques. Le monde a besoin de ses compétences, sauf que les Togolais attendent un jour une enquête avec l’appui de Faure Gnassingbé, expert en djihadisme, pour être situés sur ce fléau qui hante surtout les musulmans.
Pendant qu’on y est, la communauté musulmane en question
Un Agadazi ouro-Koura, marin de formation, depuis que la pêche n’est plus prometteuse dans les eaux, est devenue gestionnaire des céréales. Il s’y est enrichi en ratissant large dans toutes les méthodes de nature à appauvrir les paysans. Depuis qu’il est ministre, son département fait partie de ceux qui auraient reçu le plus de financement, il est aussi celui qui peine à convaincre les Togolais des résultats sur le terrain malgré le tapage médiatique. Il a soutenu, comme son bienfaiteur Faure, que Atchadam est un Djihadiste voire un drogué. Du coup, ceux que ce dernier mobilise sont aussi de la même trempe, des djihadistes. La communauté musulmane est la première cible de ces allégations. A l’analyse donc, puisque dans le cadre togolais tout ce qui est musulman est désormais djihadiste, on peut, de ce point, soutenir que le régime RPT-UNIR, lui-même, s’est nourri du djihadisme depuis longtemps. Ce n’est pas le moment de revenir sur les coupures d’articles qui accablaient les musulmans et leurs leaders d’opinion, union musulmane en tête, d’être des soutiens au RPT-UNIR.
Effectivement, jusqu’à un passé récent, quand il y a un rassemblement dans une mosquée, c’était à l’honneur du prince. Les représentants des musulmans n’avaient d’yeux et d’oreilles que pour la survie du RPT-UNIR. Les séances de prières pour la monarchie étaient tellement fréquentes qu’à un moment donné, les commis du RPT-Unir pouvaient sans crainte rentrer à la mosquée centrale de Lomé avec leurs chaussures. Dans le bas peuple, dans les analyses politiques, tous les observateurs concluaient que les musulmans sont un soutien de taille pour la dictature. La communauté en avait gardé le cœur lourd tout en participant à ces prières bon gré mal gré, le pouvoir en place s’en réjouissait. Beaucoup de cadres musulmans ont été promu sur cette base. Aujourd’hui que cette même Union musulmane ne peut pas réunir une seule mosquée pour implorer ALLAH en l’honneur du prince, tout d’un coup, la communauté est devenue une caste de djihadistes et les mêmes cadres commencent par tomber un à un comme des feuilles mortes sur un arbre en difficulté. Le régime a été nourri au biberon des djihadistes sous l’œil vigilant des cadres musulmans actuellement devenus des lâches. Résignés ils le sont devant le pain et la carotte. Les voici impuissants à ce que le sort semble leur avoir réservé. Pire, certains d’entre eux se font un relais, par excellence, pour démontrer comment leurs frères sont des Djihadistes, Agadazi et Yark s’y connaissent.
Hier le même régime demandait aux Kabyè de se méfier des Tem, ensuite c’est aux peuples du Nord qu’on demande d’être prudents avec les sudistes qui ne les porteraient pas dans le cœur, aujourd’hui ce sont des musulmans qui sont devenus des djihadistes qui égorgent les militaires. A chaque fois que la dictature est en difficulté, elle trouve toujours un cliché pour stigmatiser un peuple contre un autre. Aujourd’hui, toutes ces méthodes ont vécu, mais le prince pense que c’est encore possible de sauver les meubles au prix même des comportements génocidaires contre des populations. Ce qui s’est passé à Mango, Bafilo et Sokodé, avec ou sans ce régime, finira par être classé un jour comme un crime génocidaire. Si cela peut sauver le soldat Faure, bon vent.
Ne devient pas président qui veut
Ne garde pas un pouvoir à vie qui veut, mais qui peut, alors bon vent à lui s’il peut. S’il peut se comporter en éternel braqueur des biens de 7 millions de Togolais, s’il peut être un preneur d’otage de tous les leaders d’opinion du pays, qu’il fasse sa part. S’il peut continuer par prendre ses populations en otage à des fins de marchandage politique, bonne chance à lui. La plus récente prise d’otage est celle des Sieurs NDANCKY Mohamed. D’origine togolaise et Américain de nationalité, il est en séjour au Togo. Nous vous l’annoncions tantôt, ce Fils de Bafilo est traqué depuis un temps pour avoir commis le crime d’être membre du PNP et d’être présent au pays au moment où les manifestations de rue de l’opposition soulèvent les vagues. Ici, les autorités, surtout quand elles sont militaires, ne savent pas encore que la manifestation de rue est pour l’homme politique, ce qu’une grève est pour le syndicaliste. Donc tous ceux qui sont soupçonnés d’avoir participé, et surtout aider à organiser une manifestation, soit-elle pacifique, contre l’ordre établi, sont des cibles à abattre. Le Togolo-américain est arrêté avec ses frères et amis Tchadjobo HADY et TCHABANA Ismaël, commerçants exerçant à Kégué. Tous trois vivent à Djagblé où ils ont été ramassé manu militari et gardés au SRI dans un environnement tortionnaire et ensuite habillés de chef d’accusation puis actuellement déposés à la prison civile de Lomé. 48 heures avant eux, c’est une partie des membres du bureau du PNP qui a été aussi ‘’kidnapé’’ à l’entrée-sud de la ville de Sokodé et tremblée au camp Gouni. Ils étaient encadrés de jeeps militarisées comme de vulgaires délinquants ramassés dans la rue, ils ne seront libérés que grâce à la diligence du président Kondé Alpha de la Guinée. Ils sont nombreux, ces anonymes qui ont été enlevés dans les mêmes conditions et qui continuent soit à être torturés, souvent dans des lieux irréguliers de détention, soit à être oubliés dans des prisons ici et là. Tous les Togolais sont une cible, à tout moment, des personnes cagoulées peuvent s’inviter chez vous pour votre opinion et vous conduire vers leur destination. Ainsi vit-on dans la peur des enlèvements et prises d’otage surtout à la veille ou à la sortie des marches de l’opposition. Si cette méthode permettra aux éternels dirigeants de parvenir au bon point, bon vent.
Militaires égorgés-incendie des marchés
Deux crimes, l’un rappel l’autre, enquêtes internationale impossible, ils se ressemblent dans leurs auteurs, leur mode opératoire et leurs finalités. Avec le père, c’était des coups d’Etat imaginaires qui servaient à se débarrasser des adversaires pourquoi pas des serviteurs encombrants. A l’époque, c’était le vocabulaire sur le terrorisme qui était dans le lexique du régime, car on en avait besoin pour faire la purge, nettoyer les alentours, à mettre le pare-feu autour du pouvoir. Avec le fils, ce sont des crimes du genre incendies et autres terrorismes d’Etat qui servent à dénicher les brebis sacrificiels pour immoler. En attendant qu’une enquête internationale s’ouvre, le verbiage du ministre en charge des céréales, Agadazi, auront de la peine à convaincre le plus idiot des Togolais, les photos de crimes dits djihadistes de monsieur Faure ne pourront prospérer que dans son illusion fertile. En attendant que le ministre se réveille de son profond sommeil, rien donc de ces méthodes ne pourra retirer à Tikpi Atchadam ses qualités. Il est le porteur de ce dernier face à face avec un régime pour qui aucune méthode, même un terrorisme d’Etat, n’est tabou pour jouer la dernière carte.
Abi-Alfa/Le Rendez-Vous
Source : www.icilome.com