Mgr Philippe Fanoko Kpodzro était face à la presse mardi 23 avril 2019 pour passer au peigne fin l’actualité sociopolitique du pays. Au cours de cette rencontre, l’homme de Dieu s’est prononcé sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles, les élections annoncées dans le pays et la situation des détenus politiques.
Pour le prélat, cette nouvelle sortie n’est un hasard. Elle a pour but de lancer un message à l’Assemblée nationale et aux membres de la Commission des lois constitutionnelles.
A ceux-ci, Mgr Kpodzro exige que soit prise en compte, la proposition de l’expert de la CEDEAO pour étude en commission en vue du renforcement de la démocratie dans le pays.
« La CEDEAO fut sollicitée par notre pays à un moment de l’histoire de nos récurrentes crises socio-politiques et il nous a été proposé les services d’un expert constitutionnaliste sénégalais qui, après avoir observé les constitutions appliquées dans les 5 pays francophones de notre sous-région ouest-africaine, est arrivé à une solution de sortie de crise très proche à la fois de la norme dans ces 5 pays et ce que veut le peuple togolais. À l’étonnement général, même cette dernière proposition est rejetée par les tenants du pouvoir. (…) Pourquoi faut-il que tout le temps nous soyons obligés d’accepter l’inacceptable ? », s’est-il interrogé.
L’ancien président du Haut conseil pour la République (HCR, parlement de la transition) a par ailleurs invité le gouvernement à refaire un recensement électoral pour garantir la transparence des élections à venir. Il estime que les listes électorales doivent être complètement reprises, corrigées, auditées avant la présidentielle.
« Vous savez que des centaines de milliers de nos compatriotes ne s’étaient pas fait recenser lors des premières opérations en ce sens et pour des raisons évidentes que vous connaissez tous. Le peuple togolais malgré ses apparences pacifiques à la limite exagérée, est capable de rupture. Nous voulons que les recensements soient repris ici et maintenant, peu importe les coûts » a exigé Mgr Kpodzro.
Pour finir, l’archevêque émérite de Lomé qui avait à ses côtés des responsables des Églises presbytérienne, pentecôtiste et évangélique, a invité une fois encore le pourvoir de Lomé à libérer les détenus politiques.
« (…) À quoi sert-il de prendre en chasse des citoyens à part entière comme les membres du PNP ? Je réitère mon appel pour la libération de tous les prisonniers politiques qui croupissent dans nos prisons y compris le cas particulier de Kpatcha Gnassingbé dont les jours sont comptés à cause de son état de santé qui nécessite une évacuation vers un pays occidental pour des soins appropriés », a laissé entendre ce dignitaire de l’Église catholique.
Raphaël A.
Source : www.icilome.com