Les Togolais ont vraiment soif du changement et d’alternance politique au sommet de l’Etat. Malgré l’annonce de l’ouverture des pourparlers ce 15 février 2018 à Lomé pour une sortie de crise, la rue continue de gronder. Samedi, ils étaient encore nombreux à répondre à l’appel à manifestation de la Coalition des 14 partis de l’opposition togolaise.
De Bè-Gakpoto à Atikoumé en passant par CCP (Adéwui), ce sont des foules immenses qui ont parcouru des rues derrière les leaders de la Coalition des 14 partis de l’opposition. Au point de chute de la manifestation à la plage, Jean-Pierre Fabre et ses collaborateurs de la Coalition des 14 ont encore réaffirmé leur volonté d’aller à la table de discussions avec le pouvoir en place. Mais, encore faudrait-il que le régime fasse preuve de bonne foi, prévient Jean-Pierre Fabre.
Selon lui, le 15 février, premier jour des assises, les mesures d’apaisement seront les priorités des priorités. « Nous ferons une évaluation. Et elle concernera le reste de toutes les mesures d’apaisement. Entre autres, la libération des membres du Mouvement Nubuéké, la libération des manifestants toujours en détention, la libération des personnes détenues dans le cadre de l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé, la levée d’interdiction de manifester à Mango… Si tout cela n’est pas réglé, on ne continuera pas les discussions » , menace le chef de file de l’opposition.
Il interpelle le régime de Faure Gnassingbé à faire preuve de bonne foi en profitant de cet intervalle de temps qui lui reste pour satisfaire effectivement les préalables. Sinon « les discussions proprement dites ne démarreront qu’après satisfaction de nos revendications » , insiste-t-il.
Pour ce qui concerne la suspension des manifestations politiques avant et durant le dialogue inter-togolais censé résoudre la crise sociopolitique qui ronge le pays depuis plus de 5 mois, les leaders de la Coalition des 14 restent sceptiques et demandent à la population d’être en alerte. « On ne peut pas prendre des mesures pour contrecarrer des dispositions constitutionnelles. Personne ne peut demander au peuple togolais de ne pas manifester. Le seul instrument dont disposent aujourd’hui les Togolais pour s’exprimer, ce sont les manifestations publiques. Nous allons les maintenir au tant que nécessaire », soutient Nathaniel Olympio, président du « Parti des Togolais ».
Dans moins de deux semaines, la énième assise nationale aura lieu à Lomé. Les revendications de l’opposition demeurent intactes : le retour à la Constitution de 1992, le vote de la diaspora, la révision du cadre électoral, la libération des personnes arbitrairement privées de liberté, la levée de l’état de siège sur Mango, Sokodé et Bafilo…
Mais, reste à savoir si ce nouveau dialogue en vue sera une panacée aux maux dont souffre le Togo depuis plus d’un demi-siècle.
A. Godfrey
Source : www.icilome.com