Nous faire passer une vipère pour une sainte couleuvre, ça c’est fort de café, même Darwin, le père de la théorie de l’évolution, n’y avait pensé !
Chers Compatriotes de la Diaspora et de l’Intérieur,
Peuple Martyr du Togo
Le 22 février ne devra pas être pour nous la fin de notre lutte de libération quel que soit le gagnant de l’élection présidentielle mais une nouvelle orientation de cette lutte basée sur la clarification qui s’en dégagera car aucun des candidats en lice n’incarne réellement les aspirations profondes et les intérêts démocratiques et économiques du peuple. Cette élection, dont la campagne a commencé le 6 février, servira simplement à désigner pour 5 ans le meilleur conducteur du système néocolonial qui étouffe notre pays et nous asphyxie depuis le 13 janvier 1963. Dans le meilleur des cas ce serait le changement dans la continuité. Or la victoire programmée du « président » sortant se fera par « un coup K .O. » dès le premier tour. Nous devons être clairs sur ces deux éventualités pour ne pas être surpris et déçus.
D’ailleurs ce rendez-vous électoral est un faux rendez-vous car tout le processus électoral est complètement vicié et est marqué du sceau de l’illégalité. En effet son illégalité découle de l’implication de la cour constitutionnelle dans ce processus. Or, selon l’article 100 de la constitution sur la composition et la durée de ses membres, cette cour constitutionnelle n’ayant que 7 membres au lieu de 9 d’une part, et parmi ces 7 membres la présence de 3 anciens dont le mandat n’est plus renouvelable, de l’autre, est anticonstitutionnelle et illégale. Nous demandons donc purement et simplement la suspension et le report de cette élection à une date ultérieure.
De surcroît, ce processus électoral renferme une singularité par la présence de deux des candidats en lice symbolisant l’un l’illégitimité et l’autre l’imposture déterminés à se livrer un duel fratricide dont l’objet est de rechercher la prééminence de l’un des deux partis cohabitant dans la même structure politique dirigeante en mettant à contribution les électeurs : l’un est le » champion » irremplaçable d’UNIR – Faure Gnassingbé – et l’autre l’espoir rêvé d’un retour aux affaires plus juteuses du RPT- dont Agbéyomé Kodjo fut trésorier et une figure emblématique !
Ce n’est pas parce que le peuple togolais semble fatigué et désemparé d’une part par la barbarie du régime et, d’autre part, par la forfaiture de la C14 qu’il faille, pour lui redonner espoir, lui faire passer une vipère pour une sainte couleuvre en guise de candidat » unique « de l’opposition. Darwin, le père de la théorie de l’évolution n’y avait pas pensé !
A) Le ciel est-il tombé sur la terre de nos aïeux ?
Depuis le coup d’État du 13 janvier 1963 au cours duquel le père de l’indépendance, feu Sylvanus Olympio, a été assassiné, le peuple togolais, malgré tous ses efforts de se libérer du joug dictatorial et néocolonial, reste soumis au diktat du nouvel ordre mondial . Tandis que les drames humains, économiques et écologiques se succèdent dans le pays la communauté internationale y défend l’indéfendable, y soutient l’insoutenable avec la complicité d’une large couche de l’intelligentsia nationale aliénée par la culture du parti dictatorial et acquise à l’addiction à l’argent . Dès lors, son raisonnement est biaisé et elle n’arrive pas à distinguer le vrai du faux, le bien du mal. c’est pourquoi nous tournons en rond et que le peuple togolais est perçu comme un cas singulier et isolé par rapport aux autres peuples. j’aborde juste ci-dessous quelques aspects de ce problème.
1- Culture du parti dictatorial RPT/UNIR
Depuis la fondation de la dictature, la culture du parti unique RPT, relayée ensuite par le RPT/UNIR au pouvoir, a été distillée profondément dans la conscience du peuple à tel point qu’elle est devenue sa deuxième nature. Elle est caractérisée avant tout par l’esprit de division et l’inversion des valeurs par exemple en mettant le bien à la place du mal et le mal à la place du bien. Il en résulte une dégringolade rapide de la moralité de la société et une cacophonie dès qu’il s’agit de travailler collectivement pour défendre l’intérêt général.
2- Trois faits marquants d’Agbéyomé Kodjo, candidat de Mgr Kpodzro
j’ai écrit dans mon article « un coup de force contre l’opposition patriotique et démocratique » (1) qu’il fallait être sournois et opportuniste pour faire carrière dans le système RPT. C’est bien le cas du sieur Agbéyomé Kodjo qui servait avec zèle le régime à tel point qu’il en était devenu une figure emblématique de la dictature et était considéré à un moment donné comme le dauphin du tyran dont il était l’un des gendres ! Parmi ses quatre cents coups tordus, au moins trois faits marquants s’opposent à ce qu’il atteigne la magistrature suprême à moins que le peuple soit devenu complètement amnésique ou ensorcelé par le délire mystique du nonagénaire prélat Mgr Kpodzro.
2a- Ministre de l’intérieur lors du massacre de Fréau Jardin
En tant que ministre de l’intérieur, Agbéyomé était chargé de la sécurité des manifestants rassemblés légalement par le COD 2 (Collectif de l’opposition démocratique ) à Fréau Jardin le 25 janvier 1993 pour manifester la volonté de changement du peuple togolais au ministre français Marcel Debarge délégué à la coopération et au développement et au secrétaire d’État allemand aux affaires étrangères venus résoudre la crise sociopolitique ouverte par la trahison du premier ministre Joseph Koffigoh rallié au tyran Eyadéma Gnassingbé . Pour couvrir et justifier a posteriori ce massacre, Agbéyomé Kodjo a accusé les manifestants d’avoir été les premiers à tirer une balle mortelle sur un policier du véhicule de prévention. Aucune enquête n’a été faite jusqu’à aujourd’hui. De toute façon qu’ Agbéyomé kodjo fût directement ou indirectement impliqué dans ce massacre il faisait partie du système et la seule attitude qui l’eût innocenté fut la démission que lui conseilla Fambaré Natchaba et qu’il refusa !
2b- Projet de loi de révision constitutionnelle le 31 décembre 2002
Agbéyomé Kodjo, Faure Gnassingbe, Barry Moussa Barqué et Fambaré Ouattara Natchaba ont joué un grand rôle dans le toilettage de la constitution de 1992 ouvrant la voie à la présidence à vie.
2c- Député MPDD vote la loi de révision constitutionnelle le 8 mai 2019 enterrant la constitution de 1992 réclamée par le peuple
Faisant partie de la mouvance présidentielle, il est « désigné » député aux élections législatives du 20 décembre 2018 largement boycottées par les partis politiques de l’opposition et par le peuple. L’assemblée nationale unicolore et Agbéyomé Kodjo ont adopté sans état d’âme le projet de loi de révision constitutionnelle le 8 mai 2019 ; Cette loi enterre la revendication fondamentale du retour de la constitution de 1992 exigée par le peuple durant la récente crise sociopolitique. Agbéyomé Kodjo avait-il des arrières pensées en votant cette loi dont l’article 75 accorde l’immunité aux anciens présidents ? En effet, selon cet article « Les anciens présidents de la République sont de plein droit, membres à vie du Sénat. Ils ne peuvent être ni poursuivis, ni arrêtés, ni détenus, ni jugés pour les actes posés pendant leurs mandats présidentiels » ! Est-ce pour cela qu’il veut être candidat unique de l’opposition pour être sûr d’être le prochain président ?
3- Compromission d’une certaine classe politique et religieuse, c’est un mépris du peuple !
L’on ne peut comprendre cette frénésie et cette tromperie qui entourent la désignation et la campagne électorale d’un soi-disant candidat » unique » de l’opposition dont le choix aurait été « inspiré » par Dieu à un prélat flirtant avec la Loge P2, proche du Vatican. Tout semble faire croire qu’on assiste à une scène surréaliste dans laquelle un bonimenteur sortirait du fumier un ange auquel le peuple devrait confier son destin! Ne serions-nous pas en présence d’une mission commandée ? Ce prélat n’est pas à son premier coup d’essai puisqu’il avait déjà proposé monsieur Dahuku Péré à l’élection de 2003 et feu Antoine Bodjona à celle de 2005. Il a juste amélioré le scénario !
3a- Critères de désignation du candidat « unique »
Le conseil dit des « sages » comprenant 3 anciens ministres du régime RPT/UNIR avait retenu 9 critères que j’ai brièvement commentés dans mon article cité plus haut (1) Je voudrais attirer votre attention sur le 3ème critère « avoir un profil rassurant pour l’armée » qui à première vue devrait rassurer le peuple et l’armée mais en réalité cache quelque chose . Qui devrait-on rassurer dans l’armée en cas d’alternance politique ? La partie républicaine de l’armée ne craint pas le changement ! C’est plutôt sa partie milicienne et suprématiste qui s’était livrée et se livre encore à des exactions et à des massacres qui redoute ce changement. Or, Agbéyomé Kodjo et cette bande de miliciens ont toujours travaillé ensemble , la main dans la main, et se connaissent bien. Ce qui voudrait dire in fine que la dictature serait maintenue sous une nouvelle forme ainsi que la culture de l’impunité.
Quant au 2ème critère relatif au carnet d’adresses bien fourni sur le plan diplomatique et international il s’avère insuffisant sur le terrain car le candidat du Prélat est impopulaire et c’est pourquoi le 4ème critère a été botté en touche par ce conseil. Être bien connu sur le plan international ne veut pas dire qu’on soit compétent et populaire dans son pays. La légitimité d’un candidat doit venir du peuple et non des étrangers. Agbéyomé Kodjo manque de références dans la population et cherche partout des soutiens. Il tombe dans la tromperie : faux et usage de faux pour faire croire qu’ Atchadam Tikpi et Gilchrist Olympio le soutiennent ; sur ses affiches de campagne il s’entoure des photos de Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Mandela etc pour faire croire qu’il est révolutionnaire et qu’il a atteint le niveau de conscience de ces héros africains . Cet amalgame n’est-il pas une insulte à leur mémoire? Il a même eu une messe d’investiture le 1er février pour renforcer le « candidat de dieu » et ainsi duper le peuple.
3b- Imposture spirituelle et loge P2
j’ai établi clairement que dans mon article « Un coup de force contre l’opposition patriotique et démocratique »(1) que le choix de Mgr Kpodzro porté sur Agbéyomé comme candidat » unique » de l’opposition relevait d’une imposture spirituelle savamment orchestrée par le prélat lui-même et son conseil de trois anciens ministres du régime dictatorial dont la sagesse reste à prouver. Des 4 candidats qui avaient accepté de passer devant ce jury et qui s’étaient engagés à se désister au profit du candidat choisi, le président d’ADDI ( Alliance des démocrates pour le développement intégral ) Aimé Gogué est revenu sur son engagement, s’étant probablement aperçu de la supercherie. Il est en lice pour la présidentielle tout comme Agbéyomé Kodjo et 4 autres candidats de l’opposition démocratique. La démarche impulsive et autoritaire de Mgr Kpodzro est antidémocratique et l’amène même à commettre, lors de l’adoubement d’Agbéyomé Kodjo fait par ce prélat, le 1er février, un acte qui « est une profanation patente aussi bien des symboles de la République que de l’autel de dieu » selon le révérend père Jean-François Mawulé dans sa lettre ouverte à la communauté catholique du Togo, datée du 3 février(3).
L’esprit de division est considéré comme démoniaque. Le choix de Mgr Kpodzro qui divise l’opposition, sème la confusion dans l’esprit du peuple et la zizanie dans la communauté catholique est donc un choix démoniaque. Il relèverait d’une instance supérieure à laquelle Mgr Kpodzro fait allégeance , par exemple la Loge P2 ou « propaganda due » en italien.
Cette loge maçonnique dépendait jusqu’en 1976 du Grand Orient d’Italie et était considérée comme un État dans l’État, une structure de pouvoir ! Elle est devenue sulfureuse et rassemble francs-maçons, mafia, ecclésiastiques, CIA etc. Elle est fascisante et prône la dictature ou encore la démocratie » fortement encadrée » De nombreux ecclésiastiques africains dont des Togolais en sont membres et ont pour mission de renforcer la présence catholique en Afrique tout en favorisant le pillage et le mal-développement de ce continent. Dès qu’il s’agit de défendre leurs propres intérêts les ecclésiastiques togolais, tout comme la dictature, emploient la manière forte. En effet, deux mois après le mouvement de grève dans l’enseignement catholique, les meneurs de la grève viennent d’être licenciés pour « fautes lourdes », par leurs responsables.
L’hypocrisie de l’Église catholique essaie de faire croire aux différents peuples qu’elle lutte contre les « frères de lumière » alors qu’en son sein et à plusieurs niveaux de nombreux religieux sont initiés aux rites maçonniques de différentes obédiences. L’archevêque français Mgr Marcel Lefebvre a dit un jour que « lorsqu’on va au Vatican on ne sait pas si le cardinal qu’on rencontre est un cardinal ou un franc-maçon. Les membres du conseil des sages et Agbéyomé Kodjo sont tous francs-maçons !
3c- L’époque de Saint Paul est révolue
Selon la biographie de Saint Paul (Paul de Tarse) (2) et contrairement à l’immoralité du candidat de Mgr kpodzro qui était « rempli du zèle du tyran Eyadéma », Saul ou Paul de Tarse était dans la droiture. Il avait rencontré beaucoup de difficultés dans sa vie. Cela laisse supposer « qu’il avait un physique exceptionnel, une volonté de fer et une capacité d’adaptation extraordinaire pour supporter « ce qu’il avait enduré .« J’ai été élevé dans cette ville [Jérusalem], et c’est aux pieds de Gamaliel que j’ai été formé à l’exacte observance de la Loi de nos pères, et j’étais rempli du zèle de Dieu » (Ac 22,3) « Avec un tel zèle pour les traditions des pères, ce n’est pas étonnant qu’il se soit engagé à persécuter la jeune Église chrétienne (Ac 22,4s; 26,9-12; Ga 1,13), mettant en prison les chrétiens les plus influents, mettant en garde les autres. Il ne faudrait pas s’imaginer un Saul obstiné, étroit d’esprit, fanatique incapable de réfléchir: c’est avec bonne conscience, pour servir son Dieu, qu’il le faisait. « Nulle part dans sa biographie il n’est mentionné qu’il avait tué des chrétiens ! C’est parce qu’il était une très bonne personne formée à l’exacte observance de la loi que le Christ s’est révélé à lui en lui faisant voir la vérité et l’a appelé à se joindre à lui. Nous devons comparer des choses comparables et à des époques comparables. Ceux qui se sont basés sur l’exemple de Saint Paul pour justifier le choix de Mgr Kpodzro ont tout faux ! Ce sont des arnaqueurs ! C’est tout simplement parce qu’ils pensent que les bruits des casseroles que traîne Agbéyomé Kodjo sont suffisamment retentissants pour couvrir les bruits de leurs propres casseroles ! Leurs victimes demandent justice et la dette de sang ne peut être épongée par une imposture spirituelle !
3d- Equipe de campagne du candidat de Mgr Kpodzro
Curieusement, l’humanité titre sur la 1ère page du N° 197 du 31/01/2020 : Cabinet d’Agbéyomé Kodjo : Un conglomérat d’arrivistes, d’opportunistes et de taupes ? Paradoxalement, dans cette équipe de campagne figurent deux rescapés de la coalition dite C14 qui s’affrontaient au moment du dialogue : Fulbert Atisso, président national du micro-parti « Togo, autrement « qui se prenait pour un » révolutionnaire » et Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, présidente de la CDPA et coordinatrice de la C14, rompue aux ruses de la science mafieuse , c’est-à-dire la capacité de marteler des choses que le peuple veut entendre alors qu’on fait par-derrière le contraire. Par exemple, durant le dialogue elle mentait régulièrement pour rassurer le peuple en disant : nous ne lâcherons rien ! Un jour, je lui ai répondu dans l’un de mes écrits : dès le début vous avez déjà tout lâché ! La voilà devenue la porte-parole du candidat unique du collectif « les forces démocratiques » de Mgr Kpodzro !
Fulbert Atisso disait à ceux qui voulaient l’entendre que l’un de ses objectifs immédiats est de conscientiser les gens sur le terrain. S’est-il lui-même déjà conscientisé ? Devenu directeur général de campagne d’Agbéyomé kodjo, je crois qu’il devrait appeler maintenant son parti : Togo, pareillement !
Comment voulions-nous avec de telles figures et dans telle configuration que la C14 n’échouât pas dans sa mission salvatrice du peuple ?!
3e- Veau d’or, culte de la personnalité et dictature : un dangereux futur !
Tout au long de l’implantation et du maintien de la dictature, le régime RPT s’est appuyé solidement sur la mystification du peuple en exploitant à fond le slogan « Eyadéma vint et la lumière fut », la violence, l’achat des consciences et le régionalisme. De nombreux slogans ont été construits sur la base d’une certaine tentative de déification d’Éyadéma qui sous-tend « Eyadéma vint et la lumière fut » par exemple le guide éclairé, l’envoyé de dieu, le timonier national etc. Alors naquit le « veau d’or » togolais dont le culte de la personnalité était relayé et soutenu par l’animation politique, les cultes de toutes les religions y compris les religions traditionnelles et la sorcellerie et finalement par le peuple ; L’on s’était mis à adorer le « veau d’or « qui crachait alors des espèces sonnantes et trébuchantes pour récompenser ses thuriféraires pour leurs louanges et leur zèle.
En faisant le parallélisme avec le passé, je voudrais attirer l’attention de tout le peuple sur la dangereuse dynamique Mgr Kpodzro qui pourrait accoucher d’un nouveau « veau d’or » en la personne d’Agbéyomé Kodjo, prenant conscience d’être « le candidat de dieu, le candidat du Saint-Esprit, le « candidat inspiré », le candidat de Mgr Kpodzro, l’ »homme de dieu « ou « Saint-Paul » ou « Moïse » ou encore le » Pentateuque de la victoire 2020 »! Cette dictature RPT/UNIR pourrait faire le lit d’une nouvelle dictature si ce postulant atteignait la magistrature suprême ! Ce n’est pas à 66 ans lorsqu’on a baigné depuis toujours dans la culture de la dictature, qu’on en est même devenu la figure emblématique, qu’on devient un démocrate. On ne peut qu’être un OGM !
Sommes-nous un peuple bizarre, si singulier ? D’un côté le ministre français Marcel Debarge, pour protester contre le massacre de Fréau jardin et son impunité, démissionne deux mois après être venu au Togo et, 27 ans après cette tuerie, la présidente de la CPDA et coordinatrice de la C14, madame Brigitte Adjamagbo absout le principal responsable de ce massacre pour devenir sa porte-parole de campagne alors qu’il avait nommément été accusé au moment des faits par monsieur Léopold Gnininvi, premier président de la CDPA ! Et Mgr Kpodzro en fait son « candidat unique « de l’opposition !
Pour que nous ne soyons pas ridicules et un peuple sans conscience et sans mémoire, le délire mystique et l’imposture spirituelle que revêt la dynamique Mgr Kpodzro doivent cesser le plus tôt possible !
Notre lutte de libération nationale n’est ni une question de personnes ni remplacer une dictature par une autre. L’objectif de notre lutte c’est de créer une alternative durable dans notre pays, c’est de remplacer, pour le bien de tous, l’actuel système dictatorial et corrompu par un tout nouveau système démocratique basé sur un projet de société commun pour construire une nouvelle société libre, pacifique, prospère, bienveillante et souveraine.
B) L’oligarchie ésotérique comme moyen de conservation du pouvoir
1- Les fraternités ou confréries » ésotériques »
Dans le souci de conserver à tout prix le pouvoir, le régime néocolonial fait feu de tout bois : contrôler l’armée par une armée milicienne en son sein, remplacer les coups d’États militaires par des coups d’États électoraux permanents, privilégier la voie électorale conduisant à la contre-vérité des urnes, développer la misère dans le pays pour accroître la corruption et favoriser l’achat de conscience, fidéliser et permettre aux valets « ésotériques » d’occuper les postes importants dans l’administration, l’armée, le secteur privé, la société civile la direction des partis politiques. Ces valets font partie de l’élite engagée dans une voie de « développement psycho-spirituel ». Ils forment l’oligarchie ésotérique et fréquentent de nombreuses écoles traditionnelles et philosophiques. Ils pullulent dans le pays où ils occupent des postes de décision tant dans le secteur public que privé, civil que militaire, politique qu’associatif et même religieux. Regroupés en confréries « ésotériques » ils forment une sorte de chape de plomb pour contrôler et maîtriser les explosions sociales et les diriger finalement vers une voie sans issue : la voie électorale suivie ou précédée d’un pseudo-dialogue ! Un dogme est né : « on ne boycotte pas une élection » ou bien « un parti politique ne boycotte pas une élection »! C’est la capitulation d’une grande partie de l’intelligentsia pour ses intérêts égoïstes -avantages matériels, gain facile, célébrité, renommée, honneur etc – face au système néocolonial prédateur ! La récente crise sociopolitique, née le 19 août 2017, en est une parfaite et malheureuse illustration.
2- Date du scrutin présidentiel, date fétiche ? 22/02/2020 !
Le hasard n’existe pas ! Si la date du 22 février 2020 du 1er tour de l’élection présidentielle a été choisie par le système dictatorial il doit y avoir une raison que je me propose de décrypter d’autant plus que ce système n’envisage pas d’aller au 2ème tour. Le 1er tour devra se faire par un « coup K.O. ». L’addition des chiffres de cette date est égale à 10 ; or si on réduit 10 à sa plus simple expression – réduction théosophique – on obtient 1. Le 1 est le créateur et il engendre le multiple. Le 1 est aussi le début de quelque chose, le début d’un cycle, donc d’un nouveau cycle de règne dans notre pays!
3- Établissement d’une nouvelle lignée de la dictature dynastique et démoniaque
Interrogé récemment sur Rfi, le ministre des droits de l’homme, Christian Trimua a dit que le 4ème mandat sera la consolidation des acquis. Que voulait-il dire par là lorsque l’on sait que la gouvernance durant 15 ans est négative? Selon moi, les seuls acquis positifs pour le régime sont : la création d’UNIR pour prendre la succession du RPT et la nouvelle constitution taillée sur mesure et permettant à Faure Gnassingbé d’effectuer deux mandats successifs. Comme il voudra mourir au pouvoir pour le pouvoir la « constitution « du 15 mai 2019 pourrait être modifiée par voie référendaire au moment opportun !.
Faure Gnassingbé est-il réellement le fils biologique ou le fils adoptif d’Eyadéma Gnassingbé ? Quoi qu’il en soit, Faure Gnassingbé considère ses trois mandats accomplis comme une transition vers un nouveau cycle, un cycle personnalisé, qu’il veut marquer de son empreinte diabolique, lui qui est né le 6 juin 1966 ou encore 6x 666. Une nouvelle « lignée spirituelle » sera le nouveau souffle de cette dictature dynastique décadente!
Nous comprenons alors pourquoi le RPT, ne voulant pas disparaître, a fait, par l’entremise de Mgr Kpodzro, un clin d’oeil, à Agbéyomé Kodjo, ancien trésorier de ce parti !
4- Equation de collaboration et de compromission : 7= 1 + 6
La cour constitutionnelle illégale a retenu pour l’élection présidentielle 7 candidats dont le « président » sortant, illégitime. Les candidats dits de l’ opposition « alimentaire » qui participent à cette élection illégale, légitiment non seulement le système et son chef mais légitiment aussi la cour constitutionnelle et tout le processus électoral ! Dans ce processus nous avons, non pas 6 contre 1 mais 6 pour 1 ! Au soir du 22 février y aurait-il des agapes fraternelles ?
C) Incongruité, inutilité et illégalité de l’élection présidentielle du 22/02/20
1- La voie électorale sous cette dictature n’est pas la solution
De nombreux compatriotes sont maintenant convaincus que sous la dictature des Gnassingbé la voie électorale n’est pas la solution d’autant plus que le régime s’obstine à refuser de créer le sénat, faire des réformes consensuelles, faire le recensement de la population sur le territoire et dans la diaspora afin d’ élaborer un fichier électoral fiable et rendre le processus électoral complètement transparent et démocratique.
2- Les candidats ne sont pas à la hauteur des aspirations du peuple
2a- Insuffisance, immaturité et amateurisme des candidats issus de la C14
La coalition 14, après son hold-up de la direction de la lutte populaire, a montré son incapacité, son immaturité et sa légèreté dans la gestion du pseudo-dialogue Lomé 2018, alléchée plutôt par l’appât du gain facile. On remarque que 5 des 7 candidats en lice sont issus de cette C14. S’ils n’ont pas su gérer à 5 un simple dialogue, comment pourront-ils gérer individuellement la gouvernance d’un pays ?
2b- Immoralité du candidat de Mgr Kpodzro
Agbéyomé Kodjo s’est lui-même forgé une renommée sulfureuse dans la gouvernance faite par le tyran Eyadéma Gnassingbé qu’il servait avec zèle : « laissez-moi en paix, je travaille pour Eyadéma « disait-il souvent à ceux qui voulaient lui parler. Il s’était considérablement enrichi aussi
2c- Absence de véritables projets de société
Aucun des candidats n’a un véritable projet de société capable de redresser notre pays. Ce sont des catalogues de recettes collectées ici et là qu’ils présentent au peuple et le PND de Faure Gnassingbé n’a rien de national ; c’est juste son programme personnel pour enrichir la minorité déjà riche et les étrangers et appauvrir davantage le pays !
3- Illégalité et anticonstitutionnalité de la Cour constitutionnelle
Du fait de l’absence du sénat que le régime dictatorial refuse de créer depuis 1992, la cour constitutionnelle qui devrait avoir 9 membres n’en a que 7 car dans la nomination de ses membres, il est dit selon l’article 100 de la constitution du 15 mai 2019, entre autres, que le sénat doit choisir deux des 9 membres Une cour constitutionnelle incomplète est anticonstitutionnelle, illégale.
Pourquoi la dynamique Kpodzro et la CET ( Conférence des évêques du Togo) ne mettent pas en cause cette inconstitutionnalité de la cour constitutionnelle ? En maintenant Agbéyomé Kodjo dans la course présidentielle elles légitiment cette cour ! Cela n’échappe pas au Saint-Esprit qui aime la clarté et la droiture!
4- illégalité et suspension de l’élection présidentielle
La cour constitutionnelle illégale est impliquée dans le processus électoral : C’est elle qui validera les résultats électoraux proclamés par la CENI. Ces résultats sont illégaux puisque cette élection est elle-même anticonstitutionnelle et illégale. La saisine d’une juridiction internationale devrait permettre leur annulation. Cette élection est donc inutile malgré les milliards déjà engloutis. Nous demandons sa suspension et son report à une date ultérieure devant permettre la normalisation de la cour constitutionnelle après la création du sénat.
Par ailleurs, la multiplicité des candidatures de l’opposition dans un scrutin à deux tours n’est pas le problème, le vrai problème c’est l’illégalité et l’opacité de cette élection.
5- Retrait en bloc des 6 candidats de l’opposition
Je me joins aux nombreux compatriotes, agissant individuellement ou regroupés dans des associations de la société civile ou dans des mouvements et partis politiques qui ont demandé le retrait en bloc des 6 candidats de l’opposition ou de la totalité des candidats du processus électoral. On ne bâtit pas un pays sur le non-droit !
C’est de cette façon pacifique, sans effusion de sang, que nous pourrons créer une situation de rencontre avec nos sœurs et frères du RPT/UNIR -civils et militaires- pour résoudre les problèmes du Togo, notre bien commun
6- Conférence inclusive
Cette rencontre pourrait se faire sous la forme d’une conférence inclusive réunissant les acteurs politiques, militaires, les représentants de la société civile et de la diaspora. Cette conférence pourrait déboucher sur une transition sans Faure Gnassingbé pour faire des réformes consensuelles, créer un sénat intérimaire et organiser des élections transparentes libres et démocratiques
D) Résistance, seule et unique voie de libération !
Eu égard à la réalité que nous vivons dans notre pays depuis plus de 53 ans les dialogues et la voie électorale se sont avérés inefficaces. Beaucoup de compatriotes et moi-même pensons qu’il est temps d’explorer une autre voie, la troisième voie, afin de sortir de ce chaos et de construire un présent et un futur radieux à tous les Togolais pour faire de nous tous l’ »Or de l’humanité » ! Notre constitution en son article 150 nous indique la voie de la Résistance !
1- Lucidité et rationalité avant tout.
Depuis le 19 août 2017, le peuple , avec courage et détermination, s’est dressé et reste debout pour défier la plus vieille dictature d’Afrique. Il paie un lourd tribut pour cela. Les immenses sacrifices tant en pertes de vies humaines qu’en pertes de biens matériels, les innombrables souffrances qu’endurent les populations particulièrement celles des villes septentrionales assiégées et la persécution des militants du PNP ne sauraient arrêter la marche irréversible de notre peuple vers la liberté et la reconquête de sa souveraineté. La terreur et les coups de boutoir barbares l’ont quelques fois obligé à mettre un genou à terre, le temps de reprendre un souffle nouveau et d’accéder à une meilleure compréhension de la lutte . Le temps est venu de quitter l’émotionnel, d’abandonner les fausses croyances, le messianisme et le suivisme comme des moutons de Panurge . Le temps est venu d’être lucide et rationnel, de se battre pour des valeurs et des principes, pour son destin et sa mission contenus dans l’hymne national et la constitution originelle de1992. La date du 22 février n’est pas une date butoir où tout s’arrêtera, où tout rentrera dans l’ordre et la paix du dictateur après la proclamation de la contre-vérité des urnes. Le président bolivien Evo Morales a bien été renversé 3 semaines seulement après sa réélection à son 4ème mandat !
Le passage de la dictature à la démocratie, surtout après une longue dictature comme la nôtre, est semé d’embûches, de pièges. C’est pourquoi tout le monde doit faire bien attention pour qu’une dictature ne remplace pas une autre. C’est dans la résistance que des structures démocratiques sont créées ou renforcées pour combattre la vieille dictature et prévenir toute tentative d’émergence d’une nouvelle dictature. La résistance fait appel à tous les enfants de la Patrie pour préparer l’avènement du jour de gloire !
2- Rassemblement des forces patriotiques et démocratiques
2a- Alliance « intellectuels et peuple »
C’est cette alliance qui manque à l’accomplissement et à la plénitude des aspirations du peuple togolais car la plupart des intellectuels ont choisi la voie de la « défaite « en devenant des alliés objectifs et des valets ésotériques du système néocolonial. Ceux d’entre eux qui se sont réclamés de l’opposition que certains appellent « opposition alimentaire » et d’autres « opposition business » ont pris le peuple en otage et s’en servent comme tremplin pour atteindre et défendre leurs intérêts personnels. Il est temps que les intellectuels qui ont rejeté le système néocolonial et postcolonial remplissent leur mission historique ensemble avec le peuple car ils sont du peuple, de la même matrie, la Terre de nos aïeux, un bien commun à tous !
2b- Projet de société commun
Cette alliance « intellectuels-peuple » dans le rassemblement des forces patriotiques et démocratiques ne peut se faire que sur la base d’un projet de société commun créant la confiance, la détermination et la certitude de tous dans un avenir meilleur. Saisissons notre plume pour exprimer le génie de notre peuple et faisons connaître au monde ses véritables aspirations, son authenticité et son potentiel inépuisable !
2c- organisation de la résistance populaire
Forts de cette volonté de redéployer la lutte, nous devons la structurer dans l’espace et le temps dans une organisation nationale, solide et rationnelle capable de protéger le peuple, d’organiser et de conduire la lutte jusqu’à la victoire en s’appuyant sur une stratégie globale gagnante. Nous sommes les seuls artisans du bonheur et de l’avenir de notre pays et nous devons d’abord compter sur nos propres forces. C’est ainsi que nous exprimerons notre volonté d’existence et de puissance.
3- Poursuite de la lutte non-violente
La lutte non-violente trouve son cadre d’expression dans la structure de la résistance populaire. Jusqu’à maintenant elle a été incomprise, mutilée et partiellement appliquée par l’opposition alimentaire à ses propres fins. La lutte non-violente est efficace si on applique rigoureusement ses trois principes fondamentaux – désobéissance civile (parfois militaire) – non coopération – insoumission généralisée, en fonction de la stratégie globale et du chronogramme élaborés, dans tous les domaines de la vie publique y compris le domaine politique. La lutte non-violente n’est pas passive mais active et son action vise à paralyser, asphyxier et démanteler complètement le système dictatorial. C’est de cette façon que nous vaincrons et connaîtrons l’alternative démocratique, sans risque de voir surgir une nouvelle dictature. Ainsi nous ouvrirons la voie à la Transition sans Faure Gnassingbe, avec le retour de la constitution 1992, l’installation d’une Assemblée constituante pour effectuer des réformes justes, reflétant l’esprit du projet de société commun, une véritable réconciliation nationale et des élections transparentes, libres et démocratiques.
D) Conclusions
Même couchés, gardons les yeux ouverts pour que nous ne soyons pas dupés par toutes sortes de manipulateurs et bonimenteurs. Demeurons lucides et fermes! Nous ne devrions pas être en attente d’un soi-disant « messie » sous prétexte que nous sommes fatigués et que nous souffrons beaucoup. Nous observons juste une pause pour nous recentrer et transformer nos immenses souffrances en actions déterminantes pour reprendre l’avantage dans notre « marathon démocratique » car nous savons qu’un peuple déterminé est invincible et que la résistance, demeure la seule et unique voie de libération conduisant à une véritable alternance politique et démocratique en passant par la transition. Cette transition est d’ailleurs incontournable après une si longue dictature.
Notre lutte est juste, légitime et légale et se déroule en plusieurs phases. L’élection présidentielle prévue pour le 22 février prochain nous donne une occasion en or d’occuper fermement le terrain légal et d’avancer des arguments juridiques bien fondés et imparables. Il s’agit notamment de l’inconstitutionnalité de la présente cour constitutionnelle, ce qui entraîne ipso facto l’illégalité de l’élection présidentielle donc la nullité des résultats électoraux quel que soit le gagnant ! On ne bâtit pas un État de droit sur le non- droit ! Cette élection présidentielle est devenue inutile. Aussi sommes-nous nombreux à demander aux 6 candidats qui se réclament de l’opposition de sortir ensemble la tête haute de ce processus électoral. Ce faisant, ils cesseront de légitimer cette cour anticonstitutionnelle et illégale et l’exécutif de cette dictature. C’est aussi d’appliquer le deuxième principe de la lutte non-violente : la non coopération !
Il découle des deux paragraphes précédents que l’attitude juste et cohérente que le peuple doit avoir est de ne pas participer à cette élection, c’est-à-dire d’appliquer consciemment la non coopération avec la dictature en refusant de voter. De toute façon, les résultats donnant Faure Gnassingbé gagnant sont déjà préfabriqués, ils seront proclamés par la CENI illégitime et validés par la cour constitutionnelle illégale : ces résultats sont nuls et sans effet ! A quoi bon se déplacer ?!
C’est en étant rigoureux et fermes dans notre lutte, en allant toujours de l’avant et ne jamais nous décourager, ne jamais capituler que nous ferons avancer et progresser sur le droit chemin notre lutte de libération nationale et la conduire à la victoire. La joie ap proche !
Aussi, voudrais-je exhorter tout le peuple, les électrices et électeurs à ne pas prendre part au vote et à vaquer à vos occupations habituelles. J’espère du fond de mon cœur que vous ferez beaucoup mieux que lors des législatives et des locales ! Votre non-participation massive à ces élections est une blessure psychologique mortelle infligée à la dictature! Elle a perdu toute confiance en elle-même et devient folle de rage !
Pour les avoir endurées et traversées, vos souffrances et vos douleurs sont également miennes ! Ensemble nous vaincrons ! La Joie approche !
Gloire éternelle à nos martyrs civils et militaires !
Vive le Togo libre !
ABLODÉ
Colmar, le 8 février 2020
Dr Antoine Ati Randolph
e-mail : [email protected]
Notes bibliographiques
(1) Antoine Randolph https://blogs.mediapart.fr/francois-fabregat/blog/130120/togo-randolph-un-coup-de-force-contre-l-opposition-patriotique-et-democratique
(2) http://biblissimo.com/article-biographie-saint-paul-59331339.html
(3) révérend père Jean-François Mawulé http://togoreveil.com/singlepost-un-pretre-veut-ramener–mgr-kpodzro-
Source : 27Avril.com