Même 11 ans après, la réclamation de l’application de l’APG fait des morts

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Même 11 ans après, la réclamation de l’application de l’APG fait des morts

Il y a 11 ans (20 août 2006), les acteurs politiques togolais ont signé l’Accord Politique Global (APG), une «Bible» qui comporte les fondamentaux qui devraient faire du Togo un pays moderne, démocratique où les valeurs morales admises dans le monde entier procureraient aux populations un plein épanouissement. L’APG, c’est aussi ce document qui a légitimé le pouvoir scandaleux de Faure Gnassingbé, issu d’un coup d’Etat militaire, constitutionnel et électoral qui a enlevé la vie à un millier de Togolais, selon le rapport de la LTDH et plusieurs centaines de compatriotes, selon le rapport de l’Organisation des nations unies (ONU). Mais de 2006 à aujourd’hui, que de sang qui continue d’être versé !

Le retour à la Constitution de 1992 et le vote de la diaspora sont des points contenus dans les réformes constitutionnelles et institutionnelles prévues par l’APG. Ces réformes ont été préconisées depuis 2006. C’est justement ces deux choses que revendique le Parti national panafricain (PNP) à travers des manifestations pacifiques dans les rues qui, malheureusement, ont été sauvagement réprimées par la soldatesque du régime cinquantenaire, avec des morts par balles et des blessés graves. Autrement dit, ces réformes auraient été opérées que ces Togolais ne perdraient pas gratuitement leurs vies.

Mais il apparaît clairement que le régime RPT/UNIR n’a aucunement l’intention d’opérer ces réformes que plus 85% de Togolais, selon un sondage de l’Institut Afrobaromètre, appellent de tous leurs vœux. La mobilisation des populations dans les rues dans plusieurs villes du pays samedi dernier démontre à suffisance cette aspiration. Au lieu d’opérer ces réformes, le régime, comptant sur la force brute, fait le dilatoire en mettant le pays dans un statu quo. Ses sbires, dans un passé récent, ont déclaré l’APG caduc, preuve qu’ils n’ont que faire des désirs du peuple togolais.

Le rapport issu du séminaire-atelier du Haut commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale (HCRRUN), organisé en juillet 2016 est aujourd’hui rangé dans les tiroirs. Dans ce document, les acteurs politiques ont manifesté clairement leur adhésion à la limitation des mandats présidentiels et au scrutin à deux tours. Dans un pays normal, le régime ne peut que se plier aux recommandations de cet atelier en faisant rapidement les réformes. Mais fidèle à sa politique de dilatoire, Faure Gnassingbé outrepasse ce document et crée une Commission chargée de réfléchir sur les réformes. Une coterie de ses hommes de mains qui tentent de lui assurer un mandat à vie, à travers une nouvelle constitution en préparation.

Toutefois, le peuple togolais attend le rapport de cette commission qui parcourt actuellement le territoire pour recueillir l’avis des populations, puisque ces dernières, partout où Awa Nana et les siens passent, lui ont montré leur désir de retourner à la constitution de 1992. Et c’est d’ailleurs ce que le Parti national panafricain (PNP) réclame dans les rues et qui lui coûte cette répression sauvage et barbare.

Comme on peut le constater, onze (11) ans après sa signature, la non application des clauses de l’APG fait saigner. Le régime, dans sa quête de conservation du pouvoir à vie, préfère marcher sur les cadavres des Togolais que d’opérer ces réformes. La démonstration en a encore été faite samedi dernier, avec plusieurs morts et des blessés graves. Et ces morts ne font que réveiller la douleur du peuple togolais qui en a perdu plusieurs centaines en 2005, avec la prise du pouvoir dans le sang par Faure Gnassingbé.

L’histoire continue de se répéter, avec ces crimes politiques qui s’ajoutent à ceux économiques qui privent la majorité des ressources dont dispose le pays. Jusqu’à quand les Togolais continueront-ils de subir l’oppression ?

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