Deux défenseurs des droits de l’Homme du Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT) ont été arrêtés le 21 avril dernier alors qu’ils étaient en mission de monitoring dans le cadre de l’arrestation de l’honorable Agbéyomé Kodjo.
Conduits au Service central de renseignements et d’investigation criminel (SCRIC), ils ont été libérés aux environs de 20 heures.
Cette courte arrestation est qualifiée d’arbitraire par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un partenaire de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).
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Dans un communiqué publié ce lundi 4 mai 2020, l’Observatoire exige des explications de la part du gouvernement togolais.
TogoWeb vous propose l’intégralité du communiqué :
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un partenariat de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la FIDH, vous prie d’intervenir de toute urgence sur la situation suivante au Togo.
L’Observatoire a été informé de l’arrestation arbitraire puis de la libération de MM. Kossi Béni OKOUTO et Degboe Mawuena DOUDJI, tous deux membres du Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT), membre du réseau SOS-Torture de l’OMCT.
Selon les informations reçues, dans la matinée du 21 avril 2020, MM. Kossi Béni OKOUTO et Degboe Mawuena DOUDJI ont été arrêtés par des représentants des forces de l’ordretogolaises aux abords de la maison de l’opposant politique M. Agbeyomé Kodjo, candidat à l’élection présidentielle du 22 février 2020.
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Les deux membres du CACIT étaient présents sur place afin d’observer d’éventuelles violations des droits humains lors de l’interpellation de M. Agbeyomé Kodjo à son domicile, après que ce dernier se soit auto-proclamé président élu suite à l’annonce de la victoire du Président Faure Gnassingbé.
Les forces de l’ordre ont d’abord demandé aux deux défenseurs la preuve de leur appartenance au CACIT dans la mesure où ils portaient un gilet du CACIT, puis le commissaire leur a demandé de les accompagner pour vérification effective de leur appartenance à ladite organisation.
Les deux observateurs du CACIT ont alors été conduits dans les locaux du Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC), où ils ont été placés en garde à vue avant d’être libérés sans charge aux environs de 20 heures. Cependant, leurs téléphones portables, qui ont été confisqués par les agents du SCRIC lors de leur arrestation, ne leur avaient, à la date de publication de cet appel urgent, toujours pas été restitués.
L’Observatoire condamne l’arrestation arbitraire de MM. Kossi Béni OKOUTO et Degboe Mawuena DOUDJI, en ce qu’elle ne semble viser qu’à sanctionner leurs activités légitimes de défense des droits humains, et appelle les autorités togolaises à mettre un terme à toute forme d’intimidation et de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à l’encontre de l’ensemble des défenseurs des droits humains dans le pays.
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Actions requises : L’Observatoire vous prie de bien vouloir écrire aux autorités togolaises en leur demandant de :
i. Mettre un terme à toute forme d’intimidation et de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à l’encontre de l’ensemble des défenseurs des droits humains au Togo ;
ii. Se conformer aux dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1998, et plus particulièrement à ses articles 1 et 12.2 ;
iii. Plus généralement, se conformer aux dispositions de la
Déclaration universelle des droits de l’Homme et des instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par le Togo.
Source : Togoweb.net