Qui peut participer au dialogue inter-togolais censé délivrer le pays de la crise politique qui le secoue depuis près de 5 mois ? La question brûle les lèvres et cristallise le débat. Surtout que certains partis « opportunistes » qui ne sont pas « des protagonistes » de la crise se réclament, eux-aussi, le droit de prendre part aux assises en vue.
Dans un entretien accordé au confrère « Courrier d’Afrique », Me Mouhamed Tchassona Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD), parti membre de la Coalition des 14, est revenu sur le sujet.
A l’instar de son collègue de la coalition, Prof Aimé Gogué de l’ADDI, la question des acteurs autour du dialogue ne pose pas de problème. L’essentiel, c’est qu’au cours des assises, la coalition fera tout pour obtenir satisfaction de ses revendications.
« Je puis vous rassurer d’une chose, la coalition est composée de gens responsables portés par des convictions fortes pour ce pays et nous savons faire la part des choses. Je tiens à vous dire que je n’ai pas de crainte en cas d’ouverture du dialogue à d’autres acteurs. La coalition pèsera de tout son poids dans l’argumentation et la pertinence de nos revendications dont la légitimité est partagée par l’immense majorité de nos populations, puissent aboutir (…).
Ce n’est pas parce qu’on aura ouvert le dialogue à d’autres formations politiques que ça changerait grand-chose à la pertinence et à la légitimité de nos revendications. Donc quelle que soit la configuration du dialogue, la coalition gardera toujours ses bonnes ressources pour faire avancer dans le bon sens les discussions pour que les réformes qui seront faites répondent aux attentes des populations », a relevé Me Mouhamed Tchassona Traoré.
Selon lui, le gouvernement doit jouer carte sur table au cours des discussion et trouver un terrain d’entente avec la Coalition. Mais s’il s’entête à exécuter par force son projet de referendum, la situation va s’aggraver.
« Et la conséquence prévisible pour la coalition pourrait conduire à une montée en puissance dans ses revendications. Ce qui va créer beaucoup de difficultés sur le calendrier électoral en 2018 », a-t-il prévenu.
Pour ceux qui parlent de transition comme passage obligé pour une sortie de crise, Me Mouhamed Tchassona Traoré suggère de ne pas mettre la charrue devant le bœuf. « Seul le dialogue nous orientera utilement sur ce que sera la suite des événements », a-t-il soutenu.
Rappelons que la Coalition des 14 partis politiques sera encore dans les rues les 27, 28 et 30 décembre prochain.
KG
Source : www.icilome.com